Les chiens de la gendarmerie, acteurs clés de la cynotechnie

  • Par Doria Belkacemi
  • Publié le 28 janvier 2024
Photo d'un gendarme et de son chien. Le chien a deux pates sur son maitre. Ils se trouvent sur des bouts de bois dans la forêt.
© Gendarmerie/SIRPA/B.LAPOINTE

Depuis près de huit décennies, la gendarmerie nationale fait appel à une technicité particulière pour appuyer l’action des unités de terrain : les équipes cynophiles. Ces dernières sont devenues un appui indispensable aux missions opérationnelles. Répartis dans différentes unités de gendarmerie, en métropole et en outre-mer, plus de 600 chiens sont ainsi formés dans de nombreuses technicités, comme la recherche de personnes, la recherche de stupéfiants et de billets de banque, la détection d'explosifs, etc.

Toutes les équipes cynophiles de la gendarmerie sont formées au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG), à Gramat, dans le Lot. La détection et la sélection des chiens qui pourront intégrer la formation représentent un vrai défi. Tous les canaux sont mobilisés pour trouver, chaque année, près d’une centaine de chiens à former. La gendarmerie a notamment signé une convention avec la SPA, permettant à certains chiens abandonnés de rejoindre les rangs de la gendarmerie.

À l’exception des chiens Saint-Hubert, sélectionnés pour leurs facultés olfactives exceptionnelles, la race n’est pas un critère de sélection déterminant. Les chiens sont surtout sélectionnés pour leur appétence au jeu et leur abnégation.

Au sein de la gendarmerie, ces fidèles compagnons bénéficient d'une attention particulière pour assurer leur bien-être : « Les chiens sont considérés comme des sportifs de haut niveau, recevant des soins adaptés, une alimentation équilibrée et un suivi vétérinaire régulier », indique le capitaine Guillaume Godineau, référent national cynotechnie.

À l’issue de leur formation, les équipes cynophiles de la gendarmerie sont appelées à intervenir dans des contextes variés. Qu'il s'agisse de la recherche de personnes disparues (pistage), de la recherche de produits stupéfiants et de billets ou encore de la sécurisation d'événements d'envergure tels que la Coupe du Monde de Rugby ou les Jeux Olympiques, à travers notamment leur capacité de détection des produits explosifs, leur polyvalence en fait de solides alliés.

« Toi et moi pour eux »

La formation des binômes « maître-chien » est une étape cruciale. Le CNICG de Gramat dispense un programme intensif de quatorze semaines. Le stage commence par la cérémonie du mariage, qui consiste pour le maître à faire la connaissance du chien sélectionné pour lui en fonction de son caractère.

La devise du centre, « Toi et moi pour eux », illustre le caractère indissociable de l’équipe cynophile. Ce lien entre le maître et le chien favorise la réalisation des missions, y compris celles qui se déroulent dans un contexte dégradé.
Cette devise résume également l'engagement de l’Institution envers le bien-être animal. La durée opérationnelle d'un chien de la gendarmerie est en moyenne de 7 à 8 ans. À l’issue de cette période, une procédure de réforme est mise en œuvre. Le maître dispose alors d’un droit prioritaire pour conserver son binôme. Ainsi, en 2023, 80 % des maîtres ont choisi de garder leur compagnon à quatre pattes à la fin de sa carrière, témoignant de l'attachement unique entre le maître et son chien.

Au CNICG, un jardin du souvenir est dédié aux chiens qui ont servi dans la gendarmerie, permettant notamment de rendre hommage aux chiens héros.

 

Photo d'un chien de gendarmerie et son maitre. La femme est accroupie et embrasse son chien sur le haut de la tête.
© Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer/ J.ROCHA

Les chiens de la gendarmerie sous les feux des projecteurs

Aujourd’hui, en France, un foyer sur quatre possède un chien. Ces fidèles compagnons à quatre pattes occupent donc une place de choix dans le cœur des Français, qui, au-delà de cet engouement, sont très attentifs à leur bien-être. Au-delà des missions opérationnelles, les équipes cynophiles ont donc à cœur de sensibiliser le public à la cynotechnie en gendarmerie. De nombreux événements, tels que la Semaine nationale du chien, en octobre, ou encore le Salon international de l'agriculture, sont l’occasion de mettre en lumière leur mode de fonctionnement et leurs technicités. Chaque été, le Centre d’instruction de Gramat ouvre également ses portes au public tous les jeudis, afin de faire découvrir, aux petits comme aux grands, le savoir-faire exceptionnel de ses unités cynophiles.

Le centre national d’instruction cynophile de Gramat, une expertise reconnue

En 2025, le CNICG de Gramat fêtera ses 80 ans d'existence. Son expertise et sa passion pour les chiens en font un acteur incontournable dans le domaine de la cynotechnie, non seulement au regard de son rôle majeur au service de la formation des équipes cynophiles de la gendarmerie, mais aussi de son rayonnement à l’échelle nationale comme internationale.

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