Guyane : les gendarmes du Poste des affaires maritimes de Cayenne contrôlent la pêche de la débarque à l’assiette

  • Par le capitaine Tristan Maysounave
  • Publié le 10 juillet 2024
Les gendarmes du PAM échangent avec un commerçant du Marché d’intérêt régional (MIR) de Cayenne devant son étal à poissons.

Les gendarmes du PAM échangent avec un commerçant du Marché d’intérêt régional (MIR) de Cayenne. Construit en 2003, ce marché aux poissons pâtit de la concurrence illégale de la Crique de Cayenne.

© GEND/ SIRPAG/ ADC BOURDEAU

À Cayenne, les gendarmes du Poste des affaires maritimes (PAM) effectuent notamment le contrôle des produits de la pêche. Une mission essentielle à la préservation des ressources halieutiques de la France et à la sécurité alimentaire des Guyanais, alors que le poisson constitue l’un des mets de base de leur cuisine.

Alors qu’il fait encore nuit noire, les gendarmes du Poste des affaires maritimes (PAM) de Cayenne s’affairent dans leurs bureaux situés non loin du vieux port, à proximité du marché aux poissons. Après avoir préparé les documents nécessaires, ils embarquent dans leur véhicule en direction du port de Dégrad des Cannes, afin de procéder au contrôle des navires de pêche au débarquement.

En raison de sa situation géographique et de ses eaux poissonneuses, la Guyane attire les pêcheurs illégaux des pays voisins, dont les ressources halieutiques ont été surexploitées. Artisans, crevettiers et ligneurs vénézuéliens croisent ainsi au large du département puis débarquent les produits de leur pêche au port de plaisance de Dégrad des Cannes à Remire-Montjoly, à Cayenne dans le quartier de la Crique, au port du Larivot à Matoury ainsi qu’à Saint Georges à l’est et à Sinnamary à l’ouest. Si les navires français et certains vénézuéliens disposent des autorisations nécessaires, les brésiliens, surinamais et guyaniens, eux, pêchent illégalement dans les eaux françaises. L’acoupa rouge attire tout particulièrement les convoitises. Prisé des pays asiatiques pour les vertus aphrodisiaques de sa vessie natatoire, il est l’objet d’un important trafic contre lequel luttent la Marine nationale, les douanes, l’Unité littorale des affaires maritimes (ULAM), l’Office français de la biodiversité (OFB), la police nationale et la gendarmerie maritime. Ces services agissent conjointement et en autonomie en mer mais aussi à terre, à l’image du PAM de Cayenne.

Une unité agissant à terre

Écusson du PAM de Cayenne représentant le département de la Guyane et une ancre avec une grenade.

Écusson du PAM de Cayenne.

© GEND

Composé de quatre gendarmes formés au Centre de formation et d’entraînement de la gendarmerie maritime (CNIGM) de Toulon, le PAM est placé pour emploi auprès du Directeur des territoires et de la mer, en charge de la mer, du littoral et des fleuves (DMLF) de Guyane, chargé de la mise en œuvre des contrôles des pêches maritimes pour le compte du préfet de région. L’unité ne disposant pas de moyen nautique, celle-ci est uniquement employée à terre. Ses locaux se situent à proximité de la Crique de Cayenne, mais seront prochainement transférés dans un pôle de contrôle situé à Dégrad des Cannes, au sein duquel toutes les unités de contrôle seront rassemblées afin de favoriser leur coordination.

Une action globale de contrôle des pêches sur tout le territoire de la Guyane

Les gendarmes du PAM agissent de la débarque à l’assiette sur tout le territoire de la Guyane. Leur engagement est notamment fonction des saisons et des horaires des débarques et des marchés aux poissons.

Gendarme du PAM lors d'un contrôle à la Crique de Cayenne.

Gendarme du PAM lors d'un contrôle à la Crique de Cayenne.

© GEND/ SIRPAG/ ADC BOURDEAU

Ils assurent ainsi le contrôle des navires de pêche professionnelle au débarquement en inspectant les quantités débarquées ainsi que la documentation afférente à la pêche et aux navires. Chaque vérification donne systématiquement lieu au transport sur l'atelier de mareyage, en vue d'assister à la pesée. Cette unité contrôle également la filière commerciale, afin de lutter contre la commercialisation non déclarée des produits de la mer issus de la pêche illégale et de garantir la sécurité des consommateurs. Cela se traduit par des contrôles de la qualité de ces produits (lors du transport, de la distribution, ainsi que dans la restauration) et de leur traçabilité (documents de transport et de livraison, facturation). Aucun produit de la mer ne peut être commercialisé si son origine ne peut être établie. Les gendarmes du PAM assurent également le respect de l’arrêté préfectoral limitant le nombre de captures de mérous à un par navire de plaisance. Le PAM est enfin chargé des enquêtes relatives aux navires déroutés en raison d’actions de pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Cette action participe à la préservation des espaces protégés de Guyane, à l’image de la Réserve naturelle nationale de l’Île du Grand-Connétable.

Des contrôles coordonnés sont également organisés avec les différents services partenaires, à l'image de celui mené à la Crique de Cayenne à la fin de l'année 2023. Celui-ci visait notamment à mettre fin au marché aux poissons illégal en saisissant le produit de la pêche et en détruisant les embarcations.

  • Gendarme surplombant la le canal de Laussat et une équipe intervenant sur un navire non déclaré dans le cadre du contrôle opéré à la Crique de Cayenne.

    Contrôle opéré à la Crique de Cayenne. Coincé entre le marché et le canal de Laussat, ce quartier aussi surnommé « quartier chinois » ou « Chicago » est notamment connu pour  sa forte délinquance et son marché aux poissons illégal. Malgré les opérations menées par les différents services visant à saisir le produit de la pêche et à détruire les baraquements et embarcations, les vendeurs, souvent en situation irrégulière, se réinstallent rapidement, incités par la demande de nombreux guyanais qui continuent de s’y fournir pour des raisons culturelles et financières.

    © GEND/ PAM CAYENNE
  • Gendarmes et partenaires saisissent une embarcation contenant un frigo usagé.

    Saisie d’une embarcation contenant un conteneur frigorifique hors d’usage. Ceux-ci sont notamment utilisés par les vendeurs de la Crique qui les remplissent de glace afin d’y stocker le poisson en dépit des normes sanitaires élémentaires.

    © GEND/ PAM CAYENNE
  • Gendarme surplombant l'embarcation contenant le frigo hors d'usage ramenée à terre.

    L'embarcation contenant un conteneur frigorifique hors d’usage est ramenée à terre.

    © GEND/ PAM CAYENNE
  • Gendarmes mesurant la taille d'un filet sur un navire contrôlé.

    Deux gendarmes mesurent la taille d'un filet sur un navire contrôlé.

    © GEND/ PAM CAYENNE
  • Gendarme surplombant la le canal de Laussat et une équipe intervenant sur un navire non déclaré dans le cadre du contrôle opéré à la Crique de Cayenne.

    Contrôle opéré à la Crique de Cayenne. Coincé entre le marché et le canal de Laussat, ce quartier aussi surnommé « quartier chinois » ou « Chicago » est notamment connu pour  sa forte délinquance et son marché aux poissons illégal. Malgré les opérations menées par les différents services visant à saisir le produit de la pêche et à détruire les baraquements et embarcations, les vendeurs, souvent en situation irrégulière, se réinstallent rapidement, incités par la demande de nombreux guyanais qui continuent de s’y fournir pour des raisons culturelles et financières.

    © GEND/ PAM CAYENNE
  • Gendarmes et partenaires saisissent une embarcation contenant un frigo usagé.

    Saisie d’une embarcation contenant un conteneur frigorifique hors d’usage. Ceux-ci sont notamment utilisés par les vendeurs de la Crique qui les remplissent de glace afin d’y stocker le poisson en dépit des normes sanitaires élémentaires.

    © GEND/ PAM CAYENNE
  • Gendarme surplombant l'embarcation contenant le frigo hors d'usage ramenée à terre.

    L'embarcation contenant un conteneur frigorifique hors d’usage est ramenée à terre.

    © GEND/ PAM CAYENNE
  • Gendarmes mesurant la taille d'un filet sur un navire contrôlé.

    Deux gendarmes mesurent la taille d'un filet sur un navire contrôlé.

    © GEND/ PAM CAYENNE

Le saviez-vous ?

Outre ses missions de contrôle des pêches, le PAM procède à des vérifications au retour de mer des navires de plaisance, principalement à la mise à l'eau de Dégrad des Cannes, afin de prévenir et d’informer voire de verbaliser si besoin (défaut de permis ou de marques extérieures notamment).  Des contrôles sont aussi effectués à bord des navires à utilisation commerciale (NUC) effectuant le transport des passagers entre Kourou et les Îles du Salut.

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

Ces contenus peuvent vous intéresser