Ce samedi 8 juin 2024, comme traditionnellement tous les 5 ans, la petite commune d’Arromanches a célébré le 80^e anniversaire du Débarquement en Normandie avec un meeting aérien de plus de deux heures orchestré par l’Armée de l’Air et de l’Espace.

Massés sur le parvis du musée, sur les digues et sur les falaises environnantes, près de 150 000 spectateurs ont assisté cette année à cet impressionnant spectacle, mêlant avions modernes et appareils de la Seconde Guerre mondiale : DC3, Spitfire, hélicoptère H160, présentant notamment un exercice d’hélitreuillage avec les sauveteurs en mer, voltigeurs de l’armée de l’Air à bord de leurs appareils CAP, A400M, F16, ainsi que les « Marins de l’Air » à bord de deux rafales ont ainsi évolué au-dessus des vestiges du port artificiel construit par les Britanniques en 1944.

En point d’orgue de ce show aérien, les huit Alpha Jet de la Patrouille de France ont proposé un spectacle époustouflant de 25 minutes. Une heure après leur prestation, les pilotes, de retour de l’aéroport de Caen escortés par les motocyclistes de la gendarmerie de l’Air, et les mécaniciens sont allés à la rencontre des spectateurs, mais aussi des cadets de la gendarmerie. Ces derniers, qui recevaient leur certificat en fin d’après-midi, ont ainsi eu la chance de poser pour une photo souvenir avec ces pilotes d’exception.

La gestion des flux, un enjeu majeur

Avec cette affluence hors norme pour cette petite commune de près de 550 habitants et son réseau routier peu propice à l’absorption de tels flux, cette journée était un nouveau rendez-vous majeur pour la compagnie de gendarmerie de Bayeux, qui a mobilisé ses forces toute la journée.

« Outre la sécurisation de l’événement, notamment au regard du risque terroriste toujours présent et des risques liés à la forte concentration de population, l’effet majeur pour nous est de garantir la fluidité des axes, qui vont être saturés au regard de la topographie des lieux », résumait le jour même le chef d’escadron (CEN) Pierre Thoumelin, commandant de la compagnie de gendarmerie départementale de Bayeux. Il faut en outre s’adapter aux contraintes locales. Nous ne pouvons pas fermer les axes tout de suite afin de permettre aux spectateurs d’accéder aux parkings en contrebas. Ensuite, il nous faut garder l’axe d’évacuation le plus libre possible. »

Déploiement d’un Groupe tactique de sécurisation

Pour l’occasion, et comme il l’a fait depuis le début des célébrations sur sa zone de compétences, l’officier a déployé un Groupe tactique de sécurisation (GTS), composé ce jour-là de quarante militaires issus de différentes unités de sa compagnie. Ces derniers étaient renforcés par un escadron de gendarmerie mobile au complet, soit 70 militaires, des motocyclistes de l’escadron départemental de sécurité routière, deux sections de lutte anti-drone (six militaires) et quatre cavaliers du poste à cheval de Deauville, notamment en mission de surveillance sur les huit immenses parkings sur les hauteurs de la commune. La brigade nautique de Ouistreham était par ailleurs mobilisée dans la baie pour faire respecter l’arrêté d’interdiction de navigation. Quarante cadets de la gendarmerie et leurs six encadrants réservistes étaient également employés en appui du dispositif pour contribuer à l’assistance des visiteurs sur les aires de stationnement.

Outre les deux missions prioritaires pointées par le commandant de compagnie, la gendarmerie était également activement au contact de la population sur le parvis du musée, où le camping-car réaménagé de la brigade de gendarmerie mobile avait pris ses quartiers pour diffuser des messages de prévention et de recrutement.

L’ensemble de la manœuvre était piloté depuis un poste de commandement opérationnel interservices installé au rez-de-chaussée de la mairie. Le commandant de la compagnie et son adjoint y assuraient en permanence une présence à tour de rôle, permettant régulièrement au CEN Thoumelin d’aller faire le tour du dispositif sur le terrain.

Gendarmeries de l’Air et maritime mobilisées

Outre les effectifs à la main de la compagnie, la gendarmerie était également mobilisée au travers des enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie de l’Air, présents toute la semaine en Normandie au regard des multiples évolutions aériennes de l’armée de l’Air et de l’Espace (cette unité est notamment chargée des enquêtes lors des accidents d'aéronefs militaires français et étrangers sur le territoire national et français à l'étranger, NDLR). Une équipe cynophile de la gendarmerie maritime de Toulon, spécialisée en recherche d’explosifs, était par ailleurs intégrée au dispositif de déminage piloté par le service du déminage de la direction générale de la sécurité civile.

S’il a effectivement fallu s’armer d’un peu de courage pour quitter les lieux en fin de journée, les axes se sont fluidifiés plus rapidement que par le passé, sans incident à déplorer.

Tandis que les gendarmes ont continué d’œuvrer sur le secteur d’Arromanches jusqu’à tard, la compagnie de Bayeux se mobilisait également sur un autre événement prévu non loin le soir même : un feu d’artifice donné à Courseulles-sur-Mer suivi d’un bal. Une simultanéité avec laquelle les gendarmes ont dû composer pendant près de dix jours, montrant un engagement sans faille pour que ces commémorations du 80^e Anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie et toutes les festivités organisées à cette occasion restent positivement ancrées dans les mémoires.