80e anniversaire du Débarquement en Normandie : le soutien logistique, clé de la réussite

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 07 juin 2024
Gendarme de dos entre deux rames de véhicules à la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement.
© GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE

Qu’il s’agisse du soutien matériel (mobilité, armement) ou du soutien de l’homme (hébergement, alimentation), la logistique a joué un rôle prépondérant dans la conduite de la manœuvre de sécurisation du 80e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie.

Hébergement, alimentation, transports… Sans ces éléments essentiels, aucune manœuvre d’ampleur ne serait envisageable, que ce soit pour un grand événement ou une crise majeure. Le 80e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie n’a bien sûr pas fait exception à la règle. Son dispositif de sécurisation induisait, pour la gendarmerie nationale, un besoin en soutien logistique spécifique délivré par une chaîne d’opération dédiée, globale et centralisée.

Cette manœuvre logistique, confiée à la Région de gendarmerie de Normandie, a été soigneusement planifiée pour organiser le soutien de l'ensemble des forces de gendarmerie terrestres, aériennes et nautiques déployées à l’occasion de ce grand événement mémoriel. Conduite par un Groupement opérationnel logistique (GO LOG) comptant environ 110 personnels (avec une vingtaine de spécialités et technicités), son poste de commandement (PC), armé depuis le début du mois d’avril, était implanté au sein de la caserne Le Flem, à Caen.

Plus de 6000 personnels sur 100 kilomètres

« Dès le mois de septembre 2023, nous avons projeté des équipes de réservistes opérationnels dans le Calvados, la Manche et jusque dans l’Eure, afin de prospecter des sites d’hébergement : l’objectif était de répondre le plus justement possible aux besoins opérationnels résultant d’une forte concentration de plus de 6000 personnels de la gendarmerie nationale (militaires d’active, de la réserve opérationnelle et personnels civils) sur une zone d’action large de 100 kilomètres, décrit la colonelle Valérie Lefèvre, cheffe de la Division de l’appui opérationnel de la Région de gendarmerie de Normandie. Nous avons dû composer avec de fortes contraintes : un risque important de saturation des disponibilités hôtelières dans une région touristique, des difficultés à bénéficier d’infrastructures autorisant la mise en place de points d’alimentation autonomes, une zone d’action principale à soutenir étendue, l’engagement des forces « juste à temps » sur une courte période et enfin, compte tenu de l’actualité, l’évolution constante du dispositif ne permettant pas de figer le concept de soutien de la manœuvre. Nous nous sommes notamment appuyés, à partir des lieux de cérémonies probables, sur notre maîtrise du territoire et le réseau des syndicats hôteliers. »

  • Deux gendarmes au Poste de commandement opérationnel à la caserne de Caen.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Deux gendarmes au Poste de commandement opérationnel à la caserne de Caen.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Deux gendarmes au Poste de commandement opérationnel à la caserne de Caen.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Un gendarme au Poste de commandement opérationnel à la caserne de Caen.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Deux gendarmes au Poste de commandement opérationnel à la caserne de Caen.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Etiquette présentant le soutien opérationnel devant des bureaux.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Deux gendarmes au Poste de commandement opérationnel à la caserne de Caen.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Deux gendarmes au Poste de commandement opérationnel à la caserne de Caen.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Deux gendarmes au Poste de commandement opérationnel à la caserne de Caen.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Un gendarme au Poste de commandement opérationnel à la caserne de Caen.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Deux gendarmes au Poste de commandement opérationnel à la caserne de Caen.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Etiquette présentant le soutien opérationnel devant des bureaux.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE

A partir de ce vivier, sur 184 établissements prospectés, 76 avaient été retenus, dont sept pour les effectifs animaux, notamment les chevaux des escouades de la garde républicaine accueillis dans des centres équestres. Les personnels étaient logés pour un tiers dans l’hôtellerie, pour un quart dans les campings, et pour le reste dans des gîtes, des centres de vacances, des établissements publics, mais aussi des hébergements de type monastique, « où le repos était garanti », sourit la colonelle Lefèvre. « Une fois passées les conventions hébergement avec les établissements concernés, nous avons identifié 48 points d’alimentation normands, de type restaurants , traiteurs , boulangeries. Nous avons également confectionné, avec des produits régionaux, 8150 repas froids au sein de notre Base logistique avancée (BLA), repas qui ont été livrés sur le terrain au plus proche des sites d’engagements. »

La Base logistique avancée au cœur du dispositif

Cette BLA de 15 000 m², aux alentours de Caen, armée par 20 personnels et surveillée 24 h/24, était le cœur du dispositif de soutien opérationnel : sur ce site se concentrent les flux logistiques entrants et sortants, dédiés au stockage de divers matériels et équipements ainsi qu’à leur projection sur le terrain.

Une base arrière (5 ateliers) pour la maintenance en condition opérationnelle, le dépannage et le remorquage éventuels de presque 1200 véhicules (motos, VL, PL, autocars, moyens nautiques) engagés sur le terrain complétait le dispositif : notamment un atelier technique « 2 roues », armé par des militaires de la Section d’appui mobilité du Calvados (SAM 14), renforcés par des mécaniciens du SGAMI de la zone Ouest, et un échelon technique déporté à Ouistreham pour le soutien nautique.

« Il a fallu aussi organiser l’acheminement d’un volant techniques de vecteurs MO et GD, dimensionner le stock de pièces détachées et positionner des dépanneuses légères sur la BLA et au Centre de soutien automobile (CSAG) du Groupement de gendarmerie départementale (GGD) de la Manche. Nous bénéficions également du renfort d’un Camion à bras hydraulique (CBH) de la Section nationale d’appui à la mobilité (SNAM), en provenance du Groupement blindé de gendarmerie mobile de Satory », souligne la colonelle Lefèvre.

La BLA a également servi, dimanche 2 juin, de base de recueil pour les 170 motocyclistes envoyés en renfort, qui l’ont ralliée soit à moto, pour les régionaux de l’étape, soit par voie ferroviaire avec transport des engins par camion ; les 450 motos engagées sur le dispositif ont ainsi été rassemblées sur la BLA pour vérification, petite maintenance et équipement des moyens de communication.

  • Maintenance des motos par un gendarme à la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Livraison d'une moto de la gendarmerie à la Base logistique avancée du 80 e anniversaire du débarquement.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Vue d'ensemble de la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Maintenance des motos par un gendarme à la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement.
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  • Visite du général de corps d'armée Tony Mouchet, Directeur des opérations et de l'emploi à la Direction générale de la gendarmerie nationale, à la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement, à proxilmité de Caen, le 30 mai 2024.

    Visite du général de corps d'armée Tony Mouchet, Directeur des opérations et de l'emploi, à la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement, à proximité de Caen, le 30 mai 2024.

    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Le général de corps d'armée Tony Mouchet, Directeur des opérations et de l'emploi à la Direction générale de la gendarmerie nationale, échange avec les gendarmes de la Base logistique avancée, dont la colonelle Valérie Lefèvre, à sa gauche.

    Le général de corps d'armée Tony Mouchet, Directeur des opérations et de l'emploi, échange avec les gendarmes de la Base logistique avancée, dont la colonelle Valérie Lefèvre, à sa gauche.

    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Maintenance des motos par un gendarme à la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Maintenance des motos par un gendarme à la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Livraison d'une moto de la gendarmerie à la Base logistique avancée du 80 e anniversaire du débarquement.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Vue d'ensemble de la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Maintenance des motos par un gendarme à la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Visite du général de corps d'armée Tony Mouchet, Directeur des opérations et de l'emploi à la Direction générale de la gendarmerie nationale, à la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement, à proxilmité de Caen, le 30 mai 2024.

    Visite du général de corps d'armée Tony Mouchet, Directeur des opérations et de l'emploi, à la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement, à proximité de Caen, le 30 mai 2024.

    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Le général de corps d'armée Tony Mouchet, Directeur des opérations et de l'emploi à la Direction générale de la gendarmerie nationale, échange avec les gendarmes de la Base logistique avancée, dont la colonelle Valérie Lefèvre, à sa gauche.

    Le général de corps d'armée Tony Mouchet, Directeur des opérations et de l'emploi, échange avec les gendarmes de la Base logistique avancée, dont la colonelle Valérie Lefèvre, à sa gauche.

    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Maintenance des motos par un gendarme à la Base logistique avancée du 80e anniversaire du débarquement.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE

L’approvisionnement en carburant des véhicules était organisé auprès des stations services partenaires ou des soutes à carburant des casernes de gendarmerie. En cas de crise majeure et d’épuisement des stocks, la gendarmerie pouvait se rattacher au dispositif de ravitaillement d’urgence mis en œuvre par le service des énergies opérationnelles des armées, qui soutient par ailleurs les forces aériennes gendarmerie engagées.

Concernant l’armement, sur ordre du Commandant des forces de gendarmerie (COMFORGEND), le général de corps d’armée Hubert Bonneau, commandant la région de gendarmerie de Bretagne et la gendarmerie pour la zone de défense Ouest, les escadrons engagés pouvaient s’appuyer si besoin sur trois unités feu sur roues mises à disposition par le Centre national de soutien logistiques et sanctuarisées à la BLA. Les stocks armements et munitions avaient par ailleurs été renforcés pour armer les réservistes et les élèves de l’école de Châteaulin.

La BLA servait également de base de projection pour des unités spécialisées : la Cellule d’appui à la logistique pour le maintien de l’ordre (CALMO) du Service de soutien à la projection opérationnelle (SSPO), actuellement engagé en Nouvelle Calédonie, afin prioritairement d’équiper les militaires de la gendarmerie mobile, mais aussi les militaires de la gendarmerie départementale en effets d’habillement et matériels spécifiques ; la Structure d’accueil modulaire déployable (SAMD) du Centre national des opérations (CNO), qui permet le déploiement d’un poste de commandement sur le terrain pour un événement d’envergure ou la gestion d’une crise ; la Cellule nationale observation exploitation imagerie légale (CNOEIL), engagée sur les grands rassemblements de personnes afin d’observer, détecter des personnes ou VL suspects et identifier des infractions pouvant être judiciarisées ; la Cellule nationale d’aide à la mobilité (CNAMO), unité spécialisée dans la réduction d’obstacles sur les axes routiers ou suspendus ; la Force nationale nucléaire biologique chimique (F2NRBC) du GBGM ; et si nécessaire un peloton de Véhicules d’intervention polyvalents (VIPG) Centaure.

Une belle expérience professionnelle et humaine

« La recherche de l'efficience a été une préoccupation permanente de notre réflexion logistique au travers de l'optimisation constante du soutien qui vise à engager les forces rapidement dans la manœuvre, imbriquer la manœuvre logistique dans la manœuvre opérationnelle, limiter et suivre précisément l'ensemble des coûts générés par cette manœuvre opérationnelle, indique la colonelle Lefèvre. C'était une belle expérience professionnelle et humaine. Je voudrais souligner que j’ai pu compter notamment sur l’appui et les conseils du CNO, ainsi que sur le professionnalisme et l’enthousiasme de l’ensemble des personnels de la chaîne de soutien de la Région Normandie, en particulier les militaires du corps militaire de soutien et le personnel civil, et bien sûr, de manière déterminante, sur l’engagement des réservistes opérationnels qui ont su répondre présents. Cela montre toute la pertinence et la résilience de ce dispositif qui révèle les synergies du collectif. »

Le soutien logistique en chiffres

  • 75 sites d’hébergement conventionnés (63 dans le Calvados, 12 dans la manche)
  • 48 points d’alimentation conventionnés (38 dans le Calvados, 10 dans la Manche)
  • 2550 Rations (RICR)
  • 8700 repas terrain
  • 23 500 nuitées
  • 15 000 litres d’eau
  • 47 500 repas
  • 1200 véhicules soutenus (légers, poids lourds, autocars, moyens nautiques)
  • 450 motos et 12 motos tout-terrain (MTT)
  • 6500 personnels
  • 48 chevaux (8 escouades de 6)
  • 16 équipes cyno (11 REXPLO, 5 REXMO)

 

 

 

 

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