Val d’Isère : des renforts hivernaux pour faire face à l’afflux de vacanciers

  • Par Lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 19 mars 2023
Deux gendarmes marchent dans la neige
© SIRPA-G - GND B. LAPOINTE

Située dans le département de la Savoie, la vallée de la Tarentaise accueille chaque année des milliers de visiteurs, venus profiter des nombreuses pistes enneigées. Parmi les stations les plus recherchées, se trouve le domaine de Tignes – Val d’Isère. Pour soutenir les forces de gendarmerie locales, le groupement de gendarmerie dispose chaque hiver de renforts dans le cadre du dispositif hivernal de protection des populations.

Tout au fond de la vallée de la Tarentaise, perchées à plus de 1 800 m d’altitude, les stations de Tignes et de Val d’Isère sont particulièrement prisées des amateurs de ski. Fréquentées par une clientèle plutôt aisée, ces deux communes connaissent chaque année une augmentation conséquente de leur population, qui passe de 3 500 (hors saison) à 75 000 en plein hiver (pour les deux stations réunis). Pour faire face à cette pression touristique, la gendarmerie déploie dans cette brigade un DHPP (Dispositif Hivernal de Protection des Populations), ouvrant à cette occasion un poste provisoire dans la station de Tignes, armé par des renforts issus d’unités de gendarmerie mobile et par trois OPJ (Officiers de Police Judiciaire). Des militaires qui œuvrent nuit et jour pour assurer la sécurité des habitants de la station, des commerçants et des vacanciers

Dans un magasin de vêtement de ski, un gendarme parle avec un commerçant.
© SIRPA-G - GND B. LAPOINTE

Contact et prévention

Dans les grandes rues de Val d’Isère, au milieu des touristes venus en nombre cette année, des tenues bleues se détachent. Présents durant six mois sur la station, les 19 gendarmes mobiles des escadrons de Gap, d’Annecy et de Chambéry, venus renforcer l’unité de Val d’Isère, réalisent chaque jour de nombreuses patrouilles dans les artères de la ville, mais également dans celles de Tignes, située à une dizaine de kilomètres en amont de la station de Val d’Isère. Au contact des commerçants, ces renforts échangent sur de potentiels problèmes que ces derniers auraient pu rencontrer (vols, agressions, dégradations de biens, problèmes avec des clients, etc.). Ils prennent aussi la température du moment, notamment sur l’affluence ou non de touristes et sur l’ambiance locale. Des renseignements et un contact qui sont précieux pour les commerçants, qui établissent un lien direct et privilégié avec les gendarmes, mais aussi pour les militaires, qui s'informent sur la délinquance dans la station, afin d’adapter leurs dispositifs de surveillance ou d’intervention.

Deux gendarmes échangent avec un homme d'un certain âge.
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Cette mission de contact primordiale, les gendarmes la réalisent également auprès de la population. Au côté des vacanciers, mais également des habitants, ils assurent une présence utile, rassurante et dissuasive, et ce, dans la station, mais également sur les pistes, où sont réalisées des missions de prévention, de surveillance, et si nécessaire, de contrôle. La nuit, ils patrouillent dans les rues des deux stations pour prévenir de possibles cambriolages, intervenir sur des troubles à l’ordre public dus en grande partie à une alcoolisation très importante de certains vacanciers, majoritairement étrangers, et gérer les cas de consommation ou de trafic de stupéfiants.

Deux gendarmes échangent avec un agent de sécurité à la sortie d'une boite de nuit.
© SIRPA-G - GND B. LAPOINTE

Contrôler et sécuriser

L’autre mission cruciale sur laquelle les renforts de gendarmes mobiles complètent l’action des gendarmes départementaux de la brigade, est la gestion des flux routiers. En hiver, ces deux stations, situées en fond de vallée, sont reliées au reste du monde par une seule route. Un isolement et une particularité géographique qui peuvent être extrêmement problématiques dans certaines situations. Lorsque la neige tombe en grande quantité, la route, située dans un couloir d'avalanche, peut effectivement être bloquée pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours. Les gendarmes se doivent alors de gérer les usagers en aval et en amont de la zone, sécuriser les lieux et poursuivre leurs missions de PSQ (Police de Sécurité du Quotidien) sans renfort possible par la route. L’autre problématique, plus courante, toujours liée aux flux routiers, est la gestion des grands chassés-croisés lors des vacances scolaires, qui voient des milliers de voitures converger en même temps vers les stations. Des véhicules parfois mal équipés, notamment au niveau pneumatique (malgré l’obligation des pneus neige), et qui, dès que la neige tombe, provoquent blocages ou accidents. Lors de grands événements, comme le Critérium de la première neige, une des épreuves de la coupe du Monde de ski, la question de la gestion des flux devient là aussi un véritable enjeu, nécessitant un plan d’action structuré, dans lequel les renforts mobiles sont une véritable plus-value.

Les gendarmes controlent en pleine nuit un véhicule.
© SIRPA-G - GND B. LAPOINTE

Des renforts « montagne »

Que ce soit sur les pistes, pour des missions de prévention, ou dans la station, pour le contact et la gestion des flux, la gendarmerie arme généralement son DHPP avec des gendarmes issus des escadrons « montagne » ou proches des massifs montagneux, comme ceux d’Annecy, de Chambéry, de Gap, de Clermont-Ferrand ou des Alpes-Maritimes. Il arrive néanmoins que ce soient des personnels d’autres escadrons, tels que Marseille ou Villeneuve-d’Ascq, dans le Nord, qui soient déployés. Lorsque c’est le cas, les gendarmes de la brigade de Val d’Isère ainsi que ceux du PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) de Bourg-Saint-Maurice proposent quelques formations, notamment sur l’utilisation d’un DVA (Détecteur de Victime d’Avalanche) ou, pour ceux qui le souhaitent, sur les risques montagne, ou encore le passage du certificat élémentaire de montagne, etc. Le niveau des personnels amenés à réaliser des patrouilles à ski est également testé par le PGHM ou directement par le commandant de la brigade.

Sur les pistes, deux gendarmes échangent avec deux hommes.
© SIRPA-G - GND B. LAPOINTE

Pour assurer les phases de transition, avant la mise en place du DHPP (mi-décembre) et après le départ des mobiles (initié dès la fin du mois de mars et définitivement acté fin), la brigade de Val d’Isère est soutenue par un vivier de neuf réservistes, anciens gendarmes ou civils, fins connaisseurs du secteur.

C’est ainsi en toute sécurité que ces deux stations, bénéficiant d’un enneigement important (dû à leur altitude - 1 800 m pour la station de Val d’Isère - et à leur localisation, en fond de vallée), accueillent et continueront d’accueillir des milliers de visiteurs, venus profiter de la beauté et des pistes de ce massif de la Tarentaise.

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