POLARIS : un stage européen entre les quatre gendarmeries latines

  • Par Hugo Challier
  • Publié le 03 août 2023
Photo de groupe avec les stagiaires et les cadres du stage à Florence. Ils sont sur les escaliers devant l'école des carabiniers
© D.R.

Du 10 au 28 juillet 2023, à Florence, en Italie, s’est déroulé un stage de formation initiale associant la gendarmerie nationale, les carabinieri italiens, la Guardia civil espagnole et la Guarda nacional republicana portugaise. Cette formation s’inscrit dans le programme de coopération européen POLARIS.

La Scuola Marescialli Carabinieri, l’école de gendarmerie italienne, installée à Florence, a accueilli, du 10 au 28 juillet 2023, le premier stage G4 POLARIS, associant la gendarmerie nationale, les carabanieri italiens, la guardia civil espagnole et la Guarda nacional republicana (GNR) portugaise. « Pour ce premier stage, chaque gendarmerie européenne a envoyé dix élèves. Nous sommes sur un groupe mixte associant stagiaires italiens, français, portugais et espagnols », raconte l’adjudant-chef Jérôme, responsable cyber au sein de la Section coopération internationale et programme Erasmus de l’école de gendarmerie de Rochefort, au Centre national de formation aux langues et à l'international de la gendarmerie (CNFLIG).
L’objectif de ce premier stage organisé en Italie, est de créer une base de formation initiale européenne entre les quatre gendarmeries. « Il n’existe pas de politique européenne qui s’adresse aux formations initiales et aux élèves gendarmes. Nous avons lancé ce programme pour que les jeunes gendarmes du groupe G4 POLARIS découvrent de nouveaux systèmes et moyens de fonctionner », explique le colonel Jean-Michel Blaudez, chargé de mission à la Direction des opérations et de l’emploi (DOE) de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN).

« Nous préparons le stage depuis un an »

Chaque pays a sélectionné ses stagiaires selon ses critères propres et tous ont ainsi une expérience différente. « Les élèves italiens sortent de trois ans d’études et sont les dix meilleurs de leur promotion. Les Espagnols et les Portugais ont quant à eux six à huit mois d’expérience sur le terrain. Enfin, les stagiaires français sont des élèves gendarmes qui viennent de sortir d’école. Ils sont sélectionnés sur la base du volontariat, de la pratique de la langue et de leur projet de carrière», précise l’adjudant-chef Jérôme.  
L’encadrement est lui aussi mixte. La présence de toutes les nationalités concernées permet de créer un programme de cours commun, à même de fonctionner dans les quatre pays et ainsi de générer une interopérabilité entre les gendarmeries. « La délégation de l'école de gendarmerie de Montluçon est dirigée par le lieutenant Nathalie. Elle comprend aussi le lieutenant Philippe, qui est un spécialiste dans le maintien de l’ordre. Il travaille avec ses homologues italiens à la mise en place d’un exercice de maintien de l’ordre. Tout le monde travaille ensemble à la manière du pays d’accueil. Dans le domaine cyber, je travaille avec un commandant et un adjudant-chef, qui sont responsables de l’enseignement cyber au sein de la Scuola Marescialli Carabinieri », indique l’adjudant-chef Jérôme.
La barrière de la langue n’est pas un problème, puisque les pays ont préparé les cadres et les stagiaires en amont. « Nous préparons ce stage depuis un an. Il y a eu plusieurs réunions préparatoires, et les élèves gendarmes français ont suivi un stage de langue pendant une semaine au CNFLIG. Les cadres de la guardia civil ont également sélectionné des gardes parlant très bien italien », précise le sous-officier.  

Conduite rapide et séance de tir

« Cette année, le maintien de l’ordre a été choisi comme thème principal. Le socle commun comprend par exemple le tir. Chaque stagiaire étranger apprend ainsi à manier l’armement du pays hôte. En Italie, nous avons pu manipuler le pistolet Beretta 92 et le pistolet-mitrailleur PMX. Les Italiens développent trois grandes spécialités. En matière de lutte contre les atteintes à l’environnement, par exemple, nous avons eu un cours sur la lutte contre le trafic de bois de teck venant du Myanmar, utilisé dans la construction des yachts de luxe. La deuxième spécialité est la lutte contre la vente d’art volé, et la troisième, l’apprentissage de la conduite rapide. À ce titre, nous nous sommes rendus pendant deux jours sur le circuit Ferrari de Mugello avec des spécialistes, pour apprendre la conduite rapide et en conditions dégradées », relate l’adjudant-chef Jérôme.

 

  • Rondache du G4 POLARIS. Le fond est bleu, autour de la rondache il y a les étoile de l'Union Européenne. Au centre les 4 pays du G4, Le Portugal, l'Espagne, la France et l'Italie. 4 étoiles partent de la ville de Florence et elles sont aux couleurs des drapeaux du G4 POLARIS. En haut et en bas il est écris G4 et POLARIS.
    © D.R.
  • Les stagiaires sont en rangs sur la place d'arme de l'école des carabiniers. Ils sont triés par gendarmerie. Un cadre leur parle avec un micro sur une estrade.
    © D.R.
  • Les stagaires sont en train d'écouter un cadre italien qui montre l'équipement d'un gendarme lors d'une mission de maintien de l'ordre. Ils sont dehors, dans l'école, dans une rue pavée.
    © D.R.
  • Les élèves sont en rang de bouclier. Devant eux, un cadre leur parle et des plastrons attendent de reprendre l'exercice.
    © D.R.
  • Photo de côté du mur de boulier. Le premier rang résiste aux plastrons qui viennent attaquer la formation. Le deuxième rang, tient le premier par la ceinture, regarde derrière et recule en bon ordre.
    © D.R.
  • Un cadre italien montre comment fonctionne le pistole Beretta à des stagiaires. Sur la table est posé un blue gun, un chargeur et une cible.
    © D.R.
  • Des élèves en ligne, pistolet à la main regarde l'instructeur qui montre une position de tir
    © D.R.
  • Un gendarme tir sur une cible
    © D.R.
  • Au premier plan, des voitures de carabiniers italiens sur la piste. Au second, les stagiaires écoutent un cadre italien qui explique l'exercice.
    © D.R.
  • Le cadre montre le fonctionnement de la voiture. Les stagiaires sont autour de la voiture écoutent et regardent
    © D.R.
  • Les élèves sont dans une salle de classe d'enquête criminelle. Ils écoutent un cadre
    © D.R.
  • Dans une salle, un manequin est posé au sol, c'est la victime. Les élèves s'entrainent et relèvent les preuves.
    © D.R.
  • La scène se déroule sur un tatami. Les élèves sont assis en cercle autour d'un cadre et d'un élève. Le cadre montre une prise pour se défendre
    © D.R.
  • des élèves franchissent des obstacles
    © D.R.
  • Un élèves français est allongé à la sortie d'un tunnel, blue gun à la main
    © D.R.
  • Rondache du G4 POLARIS. Le fond est bleu, autour de la rondache il y a les étoile de l'Union Européenne. Au centre les 4 pays du G4, Le Portugal, l'Espagne, la France et l'Italie. 4 étoiles partent de la ville de Florence et elles sont aux couleurs des drapeaux du G4 POLARIS. En haut et en bas il est écris G4 et POLARIS.
    © D.R.
  • Les stagiaires sont en rangs sur la place d'arme de l'école des carabiniers. Ils sont triés par gendarmerie. Un cadre leur parle avec un micro sur une estrade.
    © D.R.
  • Les stagaires sont en train d'écouter un cadre italien qui montre l'équipement d'un gendarme lors d'une mission de maintien de l'ordre. Ils sont dehors, dans l'école, dans une rue pavée.
    © D.R.
  • Les élèves sont en rang de bouclier. Devant eux, un cadre leur parle et des plastrons attendent de reprendre l'exercice.
    © D.R.
  • Photo de côté du mur de boulier. Le premier rang résiste aux plastrons qui viennent attaquer la formation. Le deuxième rang, tient le premier par la ceinture, regarde derrière et recule en bon ordre.
    © D.R.
  • Un cadre italien montre comment fonctionne le pistole Beretta à des stagiaires. Sur la table est posé un blue gun, un chargeur et une cible.
    © D.R.
  • Des élèves en ligne, pistolet à la main regarde l'instructeur qui montre une position de tir
    © D.R.
  • Un gendarme tir sur une cible
    © D.R.
  • Au premier plan, des voitures de carabiniers italiens sur la piste. Au second, les stagiaires écoutent un cadre italien qui explique l'exercice.
    © D.R.
  • Le cadre montre le fonctionnement de la voiture. Les stagiaires sont autour de la voiture écoutent et regardent
    © D.R.
  • Les élèves sont dans une salle de classe d'enquête criminelle. Ils écoutent un cadre
    © D.R.
  • Dans une salle, un manequin est posé au sol, c'est la victime. Les élèves s'entrainent et relèvent les preuves.
    © D.R.
  • La scène se déroule sur un tatami. Les élèves sont assis en cercle autour d'un cadre et d'un élève. Le cadre montre une prise pour se défendre
    © D.R.
  • des élèves franchissent des obstacles
    © D.R.
  • Un élèves français est allongé à la sortie d'un tunnel, blue gun à la main
    © D.R.

Le programme POLARIS a de beaux jours devant lui

« Les stagiaires sont très contents. Ils voient la fin du stage arriver avec beaucoup de regrets. Les carabinieri nous ont très bien accueillis. L’école de Florence est gigantesque. Elle peut accueillir 3 000 personnes. C’est la plus grande école d’Italie. La ville de Florence a investi dix millions dans l’établissement pour concevoir un pôle de formation unique en Italie. Les infrastructures sont modernes, comprenant un stade de 3 000 places assises, une piscine olympique, trois gymnases, des salles de cours informatiques peuvant accueillir 200 personnes en simultané », détaille le sous-officier français.
Grâce au financement de l’Union européenne, via l’agence Erasmus France, le programme est soutenable pour la gendarmerie. Les stages vont être renouvelés tous les ans, en changeant chaque fois de pays d’accueil. En 2024, la France sera le pays hôte, et les élèves gendarmes étrangers seront accueillis à Chaumont. Les gendarmes portugais accueilleront le stage en 2025 et la guardia civil l’année suivante.
« L'objectif est à la fois de renforcer les liens des quatre "gendarmeries-sœurs", mais aussi de jeter des ponts avec d'autres systèmes policiers, en particulier vers l'Europe du Nord », explique le colonel Jean-Michel Blaudez.
Un échange a ainsi eu lieu entre la France et l’Allemagne en mai. « Dans le cadre du programme POLARIS, cinq jeunes policiers allemands sont venus en immersion dans les unités opérationnelles de gendarmerie du Grand Est. En échange, pendant une semaine, des élèves gendarmes sont partis s’immerger en Allemagne pour découvrir le fonctionnement de la police allemande et développer une culture européenne commune », détaille le lieutenant Bertrand Loubette, du bureau de coopération transfrontalière de la région de gendarmerie du Grand-Est.

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

Ces contenus peuvent vous intéresser