Dans les gorges de la Méouge, gendarmes et réservistes veillent à la sécurité des vacanciers

  • Par le chef d'escadron Sophie Bernard
  • Publié le 05 août 2023
Deux réservistes veillent à la sécurité des baigneurs dans les gorges.
Deux réservistes patrouillent quotidiennement dans les gorges de la Méouge.
© T.DOUBLET / SIRPAG

Avec la barre des Écrins et le lac de Serre-Ponçon, les gorges de la Méouge constituent l’un des sites touristiques les plus fréquentés des Hautes-Alpes. Pour continuer d’assurer la sécurité de la population et la protection de cet environnement fragile durant la période estivale, les gendarmes peuvent compter sur le renfort quotidien d’un détachement de sécurité et d’intervention de réservistes.

Au cœur du parc naturel régional des Baronnies provençales, au nord-ouest de Sisteron, les gorges de la Méouge relient la Drôme provençale aux Hautes-Alpes. Classé à la fois réserve biologique et Natura 2000, ce site exceptionnel s’étend sur plusieurs kilomètres et attire chaque année de nombreux touristes, que ce soit pour ses sentiers de randonnée ou ses piscines naturelles à l’eau turquoise, qui constituent un véritable havre de fraîcheur.

Un détachement spécifique sur site

Durant l’été, un binôme de réservistes vient renforcer quotidiennement la brigade de Laragne, en patrouillant sur cet axe de près de 8 km. « Nous ne pourrions pas gérer le reste de l’activité sans eux, reconnaît la lieutenante-colonelle Claire Rzetelny, commandant de la compagnie de gendarmerie de Gap. Étonnamment, nous souffrons encore d’un manque d’effectifs, alors même que la brigade vient d’être entièrement refaite et que la région est magnifique. Heureusement, chaque jour, nous pouvons compter sur un binôme de réservistes, souvent constitué d’un ancien de l’arme qui connaît très bien le territoire et d’un jeune attiré par le métier. » C’est le cas du duo qui se met en place ce matin-là.

Les deux réservistes traversant un pont dans les gorges de la Méouge.
© T.DOUBLET / SIRPAG

Le major (R) René commandait il y a encore quelques années la brigade de Laragne et connaît les gorges comme sa poche. Également fils d’un major de réserve, le gendarme adjoint (R) Sébastien l’accompagne et continue d’apprendre à ses côtés, en attendant d’intégrer les rangs en tant qu’active. « Avec les moyens de communication et notamment les réseaux sociaux, nous avons vu arriver un afflux important de touristes dans la région. Des Français, mais aussi des Hollandais, des Allemands, des Belges… Il peut s’agir de familles, de motards, d’adeptes de parapente… Il y en a pour tous les goûts ! », observe René.

Une surveillance de chaque instant

Si ces nombreux vacanciers font la joie des commerçants locaux, ce sont autant de proies faciles pour les délinquants, qui n’hésitent pas à les dépouiller. La compagnie de gendarmerie met en place des patrouilles régulières en tenue civile, afin de pouvoir intervenir en flagrance, tandis que les réservistes préviennent et dissuadent. « Nous alertons les baigneurs des risques de vols et leur conseillons de bien surveiller leurs affaires laissées au bord. Nous luttons aussi contre les vols à la roulotte, en assurant une présence visible au niveau des quelques aires de stationnement qui restent dans les Gorges. » En effet, afin de limiter le phénomène et d’éviter le stationnement sauvage, la commune a mis en place, depuis l’année dernière, un système de navettes au départ du centre-ville, avec des parkings sous vidéosurveillance. « Cela a désengorgé l’axe, où des plots en béton ont été installés, et a considérablement amélioré la circulation, facilitant l’accès des secours et des poids lourds autorisés », note la lieutenante-colonelle.

Deux réservistes sur le bas côté font signe à une voiture de circuler sur l'axe des Gorges.
© T.DOUBLET / SIRPAG

L’accès des secours, c’est également un point majeur dans ce site, où la noyade est si vite arrivée. « Les cascades et les tourbillons créent des courants puissants, qui peuvent emporter les baigneurs vers le fond et les empêcher de remonter à la surface. Nous avons déjà dû intervenir et constater plusieurs accidents mortels », déplore l’officier. Chaque année, la rivière évolue au gré des décrues, des mouvements de pierres et de branchages. Aussi, les réservistes sensibilisent les familles venues barboter, à certains dangers liés au site, et la commune n’hésite pas à interdire ponctuellement la baignade lorsque les conditions météorologiques rendent l’eau trouble.

Deux réservistes échangent avec une baigneuse au bord d'une piscine naturelle où se baignent des vacanciers.
© T.DOUBLET / SIRPAG

La protection d’un environnement privilégié

Une autre mission majeure des gendarmes et des réservistes sur place consiste à lutter contre les atteintes à l’environnement. « Dans cette zone protégée, forte affluence peut vite rimer avec pollution, que ce soit des déchets abandonnés ou des crèmes solaires s’infiltrant dans l’eau », souligne la lieutenante-colonelle. Les militaires réalisent donc régulièrement des patrouilles en lien avec les agents de l’Office national des forêts (ONF) pour lutter notamment contre le camping sauvage et les risques d’incendie en période de sécheresse, ainsi qu’avec ceux de l’Office français de la biodiversité (OFB), en vue de préserver les espèces remarquables qui vivent sur place. « Ils se font facilement agresser quand ils sont seuls et leurs pouvoirs coercitifs sont limités. Par conséquent, nous mettons en place des contrôles conjoints à pied, à moto ou en quads, ainsi que des formations communes à l’intervention professionnelle », explique la commandante de compagnie. Grâce à cette coordination des moyens, la Merveille des Hautes-Alpes est sauvegardée et peut continuer d’accueillir baigneurs et randonneurs en toute sécurité !

 

Gendarmerie/SIRPA/V.MARTIN

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