En centre-ville de Bordeaux, le dispositif de sécurisation du Groupement tactique de gendarmerie (GTG), en appui de la Direction départementale de la sécurité publique de Gironde (DDSP 33), est mis en place lors de l’ouverture de la fan zone, c’est-à-dire lors des matches disputés à Bordeaux et ceux du XV de France, plusieurs heures en amont des rencontres et ce jusqu’à 5 heures du matin pour la dernière unité.

Jusqu’à quatre Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) ainsi qu’un drone de la région de gendarmerie de Nouvelle Aquitaine sont affectés à cette mission de sécurité générale.

« Nous intervenons sur cinq zones, fixées dans le cadre du plan « zéro délinquance », dont l’une s’étendant du village rugby à la gare, confiée à la gendarmerie départementale, que nous appuyons sur certains créneaux horaires lorsque des besoins sont identifiés. Ce sont principalement des quartiers à risque d’accroissement de la délinquance de voie publique », explique le colonel Sorre.

Par petits groupes de trois à quatre militaires, afin de faciliter le contact, les gendarmes mobiles patrouillent ainsi aux abords du village rugby et dans les rues stratégiques du centre-ville, en mesure également d’apporter un appui au sein de la fan zone, même si ce n’est pas leur mission principale. Leur mission est triple : d’abord renseigner et orienter, c’est-à-dire être là au profit de la population, dissuader ensuite, par une présence visible, et enfin réprimer tout comportement délinquant (vols, vente de stupéfiants, agressions, troubles à l’ordre public…).

Une mission rodée pour les G.M.

« C’est un travail que les gendarmes mobiles savent parfaitement faire, puisqu’ils le font en détachement de sécurité et d’intervention au profit de la G.D., ou encore au profit de la police dans le cadre du Plan national de sécurisation renforcée (PNSR), à la différence que tous les gendarmes mobiles ont ici la qualité d’APJ et sont donc en mesure de procéder à des contrôles via leur NEO et à une recherche d’infractions pour mise à disposition ensuite de la police, insiste le colonel, soulignant également la capacité unique des EGM à basculer d’une mission de sécurité générale à une mission de maintien ou de rétablissement de l’ordre.

Un effet visible sur la délinquance

« Notre présence renforcée et l’augmentation des contrôles ont un effet visible sur la délinquance, note le LCL Sémat. L’accueil des touristes et des supporters à notre égard est chaleureux. Les gens sont contents de nous voir et nous le font savoir. L’ambiance entre les Irlandais, les Gallois, les Écossais ou encore les Anglais est bonne ; mais globalement, avec les supporters de rugby, il y a peu de chance qu’il y ait de tensions. Seule la consommation excessive d’alcool peut poser problème. C’est donc avec discernement que nous gérons les cas d’Ivresse publique et manifeste (IPM), relativement nombreux, en ciblant les individus à l’origine de comportements déplacés ou de troubles à l’ordre public. »

S’il n’est donc pas nouveau de rencontrer des gendarmes mobiles au cœur d’une ville comme Bordeaux, la nouveauté tient en revanche au déploiement de gendarmes départementaux en mission de sécurité générale, notamment dans les hubs et moyens de transports en commun. Un dispositif de décloisonnement police-gendarmerie souhaité par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer en perspective des J.O. de Paris 2024 à découvrir dans un prochain article.