Depuis le début de l’été, les interventions en mer se multiplient, notamment pour porter secours à des kayakistes en perdition. Et cette journée du 14 juillet 2023 a été particulièrement marquée par ces missions de sauvetage, qui ont notamment mobilisé l’hélicoptère de la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Rennes, en renfort estival à Lannion, sur la côte bretonne.
Ainsi, dès le milieu de la matinée, un kayakiste qui dérivait au large de la pointe de Pordic, a été hélitreuillé par la gendarmerie après que l’alerte a été donnée, peu avant 10 heures, par les sauveteurs du poste de la plage des Rosaires, à Plérin (Côtes-d’Armor).  
Environ trois heures plus tard, l’appareil de la SAG, avec à son bord l’adjudant Ophélie, pilote de la SAG de Saint-Nazaire, le maréchal des logis-chef Romain, mécanicien de la SAG de Rennes-Saint-Jacques, et l’adjudant Thibaut, plongeur secouriste de la brigade nautique de Lézardrieux, est de nouveau engagé, cette fois sur le sauvetage de deux femmes sur un kayak biplace en difficulté au large d’Erquy, près de la plage de Saint-Pabu (Côtes-d’Armor). Mais en arrivant sur les lieux, l'équipage apprend par la radio que les deux victimes, en état d'hypothermie, viennent d'être récupérées par la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) et font route vers le port d'Erquy, pour être évacuées vers l'hôpital de Saint-Brieuc.
Le répit est de courte durée pour les militaire, puisque l’hélicoptère est réengagé à 13 h 56, cette fois pour porter secours à un jeune kayakiste retourné sur son embarcation. « Nous l’avons découvert au large de la commune de Pordic, à 2,5 km au large des côtes », précise l’adjudant Thibaut.

« Il était au large, seul, et la dérive était importante »

Ce jour-là, les conditions sont très mauvaises : « le vent, d’une force 6 sur l’échelle de Beaufort, vient de la terre, ce sont des vents dangereux », indique l’adjudant Thibaut.
« C’est le maréchal des logis-chef Romain qui repère le kayakiste à la dérive, lequel signale sa position en agitant sa pagaie. Nous retrouvons la victime sur son kayak, dans un état de fatigue avancé, présentant une légère hypothermie. Il n’avait ni combinaison ni moyens de communication, juste une double rame de rechange », raconte l’adjudant.
Le plongeur secouriste descend à l’eau, s’assure que la victime n’est pas blessée et demande une évacuation. « La victime est dépassée et perdue. Je m’assure qu’il sait nager, j’active ma brassière de sécurité afin de servir de bouée, je le mets à l’eau et nous l’hélitreuillons, avant de prendre la direction du stade de foot de Plérin pour l’évacuer, en légère hypothermie mais sain et sauf », explique l’adjudant.

Quelques conseils avant de pratiquer une activité nautique

Ce vendredi 14 juillet, dans l’après-midi, un autre kayakiste, en difficulté au large du Cap Lévi, dans le Cotentin, a également dû être hélitreuillé, cette fois par l'hélicoptère Caïman de la Marine nationale, avant d’être ramené à terre sain et sauf. Le lendemain, dans la matinée, au large de Plougrescant (Côtes-d’Armor), un kayakiste en difficulté après que son kayak gonflable s’est envolé, a à son tour dû être secouru par l’hélicoptère de la gendarmerie, dans le cadre d’une action coordonnée des pompiers et des gendarmes.
Cette succession d’interventions, qui ont fort heureusement connu une issue favorable, témoigne bien souvent d’une mauvaise voire d’une absence de préparation des sorties, et parfois de comportements imprudents.  
En écho au préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord qui, dans un communiqué de presse en date du 14 juillet, rappelle « la vigilance et la préparation nécessaire face à la dangerosité que peuvent représenter les loisirs nautiques en mer et les sorties de plaisance en tout temps », l’adjudant Thibaut prodigue quelques conseils pour éviter de se retrouver dans une situation périlleuse, parmi lesquels : « consulter les conditions météo, prendre une combinaison, car nous nous refroidissons 27 fois plus vite dans l’eau que dans l’air, emporter un moyen de communication pour pouvoir prévenir les secours, informer son entourage, et surtout ne pas partir trop loin. Le kayak reste un engin de plage, on ne s’éloigne pas trop des côtes, particulièrement quand les conditions météo sont mauvaises. »