Sur la route des vacances avec l’escadron de sécurité routière de Haute-Savoie

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 18 août 2020
© GEND/SIRPA/F.GARCIA

Dans un département particulièrement touristique hiver comme été, mais aussi frontalier avec la Suisse et l’Italie, la présence des gendarmes sur les axes s’avèrent déterminante. Plein phare sur l’Escadron départemental de sécurité routière de Haute-Savoie (EDSR 74) et ses nombreuses missions !

Si les rares automobilistes croisés avaient du mal à lever le pied durant le confinement, l’activité a repris de plus belle cet été pour les gendarmes de l’EDSR 74. Malgré l’épidémie de COVID-19, de nombreux Français et étrangers ont choisi l’air des montagnes pour les vacances. Malheureusement, les derniers accidents dramatiques constatés fin juillet, impliquant des enfants (quatre mineurs décédés sur la RN2 et cinq autres sur l’A7) n’empêchent pas certains d’adopter des comportements dangereux. Armé de quatre Pelotons motorisés (P.Mo. d’Annecy, de Passy, de Bonneville et de Saint Julien-en-Genevois) et de la Brigade motorisée de Thonon-les-Bains, l’EDSR multiplie donc les contrôles des flux.

Entre vitesse et précipitation

Il est 9 h heures du matin, ce vendredi 7 août, et déjà de nombreux touristes hébergés à Annecy prennent la direction de Chamonix-Mont-Blanc pour s’adonner à des activités sportives ou passer la frontière. Un premier dispositif de l’escadron est positionné au niveau de l’autoroute pour contrôler les vitesses, avec un militaire aux jumelles en amont et un « comité d’accueil » plus loin. Et pour certains, le rythme des vacances est plutôt accéléré ! « Nous enregistrons régulièrement de grosses vitesses, jusqu’à 180 voire 190km/h ! Il y a pas de belles voitures qui circulent sur les autoroutes du département et certains de leurs conducteurs, français comme étrangers, aiment à solliciter de temps en temps leurs belles mécaniques », remarque le capitaine Gabriel Dugas, adjoint au commandant de l’EDSR. Sur cette seule journée, son équipe va en effet relever près d’une dizaine de grandes vitesses, notamment une avoisinant les 200km/h ! Ces contrôles de vitesse dans la vallée participent également à la sauvegarde de l’environnement : « Entre novembre et mars, nous contribuons, par des contrôles vitesses fréquents, à lutter contre la pollution atmosphérique dans le département. C’est le casnotamment sur l'autoroute A40 avec le plan de protection de l'atmosphère de la Vallée de l'Arve (PPA). La vitesse est ainsi abaissée de 130 à 110 km/h sur une certaine partie du secteur autoroutier à la compétence de l'EDSR », explique le capitaine.

Plus loin, la vitesse ne peut que se réduire, tout le monde ayant décidé, semble-t-il, de passer la journée à Chamonix ! Un autre dispositif est en place à l’entrée de la ville pour gérer l’embouteillage qui commence à se créer : « Nous tentons d’apaiser les tensions des conducteurs car, malgré les vacances, les gens restent énervés ! », observe l’adjudant Jean-Michel Delplanque, affecté au P.Mo. de Passy. Les gendarmes en profitent également pour faire de la prévention : « Beaucoup de vacanciers circulent avec des véhicules surchargés, d’autres ne savent pas rouler en montagne et finissent par faire ralentir considérablement le flux sur les axes », ajoute le gradé. Les militaires ont également parfois affaire à des comportements surprenants de touristes semblant perdus : « Nous avons déjà eu des trottinettes sur l’autoroute, des randonneurs traversant la nationale ou encore des skateboards au niveau du tunnel ! », relate l’adjudant. La période estivale est aussi propice à la consommation d’alcool et de stupéfiants. « Nous multiplions les contrôles pour réprimer ces infractions particulièrement accidentogènes. De nombreux saisonniers employés dans la vallée font la fête et prennent la route ensuite ! », déplore-t-il.

Un EDSR pas comme les autres

Si le fameux tunnel du Mont-Blanc enregistre une baisse de 30 % de la fréquentation cette année, lui non plus ne désemplit pas depuis début août. « Beaucoup de français et d’étrangers traversent le tunnel pour partir en vacances en Italie, à Monaco ou en Corse », remarque le capitaine Dugas. Par ailleurs, la gestion des poids lourds ralentit également le trafic. « Les camions frigorifiques sont, en général, plus larges d’une dizaine de centimètres que les autres. Ils ont tendance à empiéter sur les deux voies. Aussi, à l’entrée du tunnel, ils doivent patienter sur le côté avant que la circulation ne soit coupée et qu’ils puissent l’emprunter, par grappe, tout en respectant un certain espacement », décrit le capitaine. Le passage dans le tunnel est également particulièrement réglementé pour les automobilistes. Après s’être acquittés du paiement du ticket, ces derniers doivent respecter scrupuleusement la vitesse, dans ce couloir de 11 km de long, sans jamais s’arrêter. En cas d’accident, seuls les pompiers et l’équipe d’employés franco-italiens du tunnel ont le droit d’intervenir immédiatement. Les gendarmes français peuvent y accéder pour établir les constatations dans un second temps. Pour autant, les militaires de l’escadron montent des permanences jour et nuit dans les locaux faisant face au tunnel. En outre, depuis l’incendie dramatique du tunnel, en 1999, des exercices sont régulièrement organisés au cours de l’année, réunissant tous les acteurs institutionnels et permettant d’envisager divers scénarios.

  • © GEND/SIRPA/F.GARCIA
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Ces axes permettant de rallier facilement d’autres pays sont aussi propices aux trafics de stupéfiants. L’EDSR de Haute-Savoie organise donc des opérations coordonnées avec ses voisins suisses. Il possède également sa propre équipe cynophile et, depuis cinq ans, sa propre cellule d’enquêteurs baptisée « Groupe local de contrôle des flux » (GLCF). Ces derniers permettent de traiter les nombreuses remises douanières (procédures judiciaires faisant suite aux saisies des douanes), mais aussi d’appuyer les compagnies en procédant à des contrôles d’initiative. « Il y a quelques semaines, suite à un renseignement de nos partenaires, nous avons contrôlé une conductrice qui avait 170 000 euros en petites coupures dans son coffre ! Après investigations de nos militaires du PMO et du GLCF, et suite à une perquisition domiciliaire ayant mené à la découverte de 25.000€, nous avons appris que cet argent provenait de la vente de produits stupéfiants », se félicite le capitaine. C’est la fin de la matinée et l’équipe cynophile est justement employée pour des contrôles sous réquisition à l’entrée du tunnel. Dès le deuxième véhicule arrêté par les militaires, le flair de Marcus fait mouche : trois jeunes Franciliens transportent de l’herbe et de la résine de cannabis, sur eux et dans leurs valises ! Une partie des gendarmes prend en compte la procédure, pendant que le reste du dispositif se ré-articule. Il est à peine midi et déjà l’action de l’EDSR a permis d’éviter bien des accidents sur la route des vacances !

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