COVID-19 : la gendarmerie mobile pleinement engagée sur tout le territoire
Par le commandant Céline Morin
Publié le 18 avril 2020
Qu'il s'agisse de maintien ou de rétablissement de l'ordre public, d'intervention lors de catastrophes naturelles, à l'instar de l'ouragan Irma aux Antilles, ou encore de lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane, la gendarmerie mobile, bras armé de l'Institution, répond toujours présente face à la crise. Toute l'année, elle apporte également son appui à la gendarmerie départementale dans la lutte contre la délinquance. Aujourd'hui, la crise sanitaire du COVID-19 sollicite pleinement les gendarmes mobiles dans ces deux facettes de leur métier.
Formée et équipée pour faire face à tous types de troubles à l'ordre public survenant sur le territoire métropolitaine et ultramarin, la Gendarmerie mobile (G.M.) a été très fortement sollicitée sur son cœur de métier depuis près de trois ans. On peut ainsi citer à titre d'exemples, le rétablissement de l'ordre sur la ZAD de Bure, l'évacuation de celle de Notre-Dame-des-Landes, le mouvement social des « gilets jaunes », le déploiement à Saint-Martin après le passage de l'ouragan Irma, les interventions à Mayotte ou à la Martinique, marquées par des troubles à l'ordre public... Et toujours la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane...
Pour autant, la G.M. continue également d'assurer des missions en appui aux unités territoriales, particulièrement en matière de lutte contre la délinquance et l'insécurité publique, mais aussi lors de situations de crise comme celle que le pays traverse actuellement.
Cinquante escadrons en renfort en zone gendarmerie
Aujourd'hui, à l'exception d'une poignée d'unités en repos post mission, tous les Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) sont ainsi mobilisés sur le territoire, aux côtés de la Gendarmerie départementale (G.D.), de la garde républicaine et des gendarmerie spécialisées.
Outre le maintien de certaines missions permanentes, comme la lutte contre l'immigration irrégulière, la protection du site de Bure, la sécurisation du palais de justice de Paris, des ambassades et de certains points fixes sur la plaque parisienne, ainsi que l’exécution de certaines missions au profit de la préfecture de police de Paris, pas moins de cinquante EGM sont déployés en zone gendarmerie, en renfort des Groupements de gendarmerie départementale (GGD).
« L'appui de la G.M. à la G.D. n'est certes pas nouveau, mais dans un tel volume, il est inédit, assure le général Richard Caminade, commandant le groupement de gendarmerie mobile de Maisons-Alfort. La répartition des unités se fait au niveau de l'échelon zonal, qui décide, en fonction des moyens qui lui sont attribués, de porter un effort particulier sur les départements qui en éprouvent le besoin, au regard des spécificités de leur territoire. Par exemple, en Île-de-France, cinq unités sont employées en zone gendarmerie : une par département et deux en Seine-et-Marne. »
La mission des gendarmes mobiles est double : procéder à des contrôles de zone, en autonomie, sur un secteur qui leur est attribué par le commandant de GGD, afin de veiller au respect des mesures de confinement, mais aussi appuyer les unités territoriales lors d'opérations revêtant une sensibilité particulière, selon l'appréciation des commandants de compagnie. Aux côtés de la G.D., ils contribuent ainsi à réaffirmer la présence de la gendarmerie jusque dans la profondeur des territoires et à y assurer la protection des populations.
Outre-mer : missions COVID et ordre public
De la même manière, en outre-mer, les 21 escadrons qui y sont engagés en permanence participent activement aux opérations de contrôle instaurées dans le cadre de la crise sanitaire ; certains départements et territoires ayant en outre pris des mesures de confinement complémentaires, à l'instar du couvre-feu décrété en Guadeloupe.
Parallèlement, les G.M. continuent d'assurer leurs missions d'ordre public. Ainsi, en Guyane, où la lutte contre l'orpaillage illégal se poursuit par ailleurs, les gendarmes mobiles ont prêté main forte, le 1er avril dernier, aux forces du commandement de la gendarmerie pour faire cesser une mutinerie dans le centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly.
« La crise sanitaire nous oblige à revoir notre dispositif de relève. Celles-ci se dérouleront avec un décalage de quinze jours environ, de mi-mai à début juin annonce le général Caminade. L'objectif étant d'éviter de mettre en quatorzaine les militaires en partance de métropole, nous avons choisi l'option de tous les tester, en lien avec l'agence régionale de la santé, 48 heures avant le départ. En outre, à leur arrivée sur place, les personnels porteront un masque durant quatorze jours. Pour éviter au maximum les contacts, les relèves se feront sur le tarmac ou bord à bord, sans tuilage entre les unités. La seule exception concerne la Nouvelle-Calédonie, où les autorités imposent le respect d'une quatorzaine à l'arrivée sur le territoire. De fait, pour garantir une capacité opérationnelle minimale sur l'île, les relèves seront échelonnées. »
Et le général Caminade de conclure : « Les gendarmes mobiles sont très impliqués dans ces missions, qui font aussi partie de leur cœur de métier. Il n'est pas question de maintien de l'ordre, mais bien de garantir la sécurité générale, la sécurité des populations, aux côtés de leurs camarades de la gendarmerie départementale, des gendarmeries spécialisées et de la garde républicaine, mais aussi des unités de la police nationale, que nous renforçons également, notamment à Paris. »