COVID-19 : l'expertise de la gendarmerie au profit des escortes

  • Par le capitaine Éric Costa
  • Publié le 21 avril 2020

Depuis le début de la crise sanitaire du COVID-19, la gendarmerie apporte son appui dans le contrôle du respect des mesures de confinement, mais pas seulement. Que ce soit pour assurer l'escorte de convois de matériels sanitaires devenus sensibles, ou encore celle des évacuations sanitaires visant à désengorger certains hôpitaux, les unités de la gendarmerie, particulièrement les gendarmes mobiles et les unités motocyclistes, répondent présent.

L'expertise de la gendarmerie dans les missions d'escorte n'est plus à démontrer. C'est pourquoi en cette période de crise, certaines de ses unités sont sollicitées pour sécuriser des convois de matériels sensibles ou faciliter le transfert de malades atteints du COVID-19.

Des masques à prix d'or…

Comme de nombreux pays, la France fait face à une pénurie de masques de protection. Les stocks restant ont été réquisitionnés par décret et ne sont désormais distribués que sur ordonnance ou aux professionnels de santé. Beaucoup de personnes souhaitent malgré tout s'en procurer et sont prêtes à y mettre le prix, ouvrant la voie à un véritable trafic clandestin.

De la même manière, d'autres équipements, à l'instar des blouses médicales, commencent à se faire rares. Les stocks de matériels médicaux sont à présent considérés comme stratégiques.

  • Gendarmes de l'EGM 16/1sécurisant un convoi de masques de protection pendant la crise sanitaire liée au COVID-19.

    Gendarmes de l'EGM 16/1 sécurisant un convoi de masques de protection pendant la crise sanitaire liée au COVID-19.

    © EGM 16/1
  • La BMo de Vitry-le-François rejoint le convoi escorté par l'EGM 16/1.

    La BMo de Vitry-le-François rejoint le convoi escorté par l'EGM 16/1.

    © EGM 16/1
  • Gendarmes de l'EGM 16/1sécurisant un convoi de masques de protection pendant la crise sanitaire liée au COVID-19.

    Gendarmes de l'EGM 16/1sécurisant un convoi de masques de protection pendant la crise sanitaire liée au COVID-19.

    © EGM 16/1
  • Motocyclistes de l'EDSR31 réalisant une escorte de matériel médical.

    Motocyclistes de l'EDSR31 réalisant une escorte de matériel médical.

    © EDSR31
  • Motocyclistes de l'EDSR31 réalisant une escorte sanitaire au profit du SAMU31 qui transporte des malades atteints du COVID-19.

    Motocyclistes de l'EDSR31 réalisant une escorte sanitaire au profit du SAMU31 qui transporte des malades atteints du COVID-19.

    © EDSR31
  • EDSR de la Vienne escortant le SAMU 86 dans le cadre du COVID-19

    EDSR de la Vienne escortant le SAMU 86 dans le cadre du COVID-19

    © D.R.
  • EDSR de la Vienne escortant le SAMU 86 dans le cadre du COVID-19

    EDSR de la Vienne escortant le SAMU 86 dans le cadre du COVID-19

    © D.R.
  • Gendarmes de l'EGM 16/1sécurisant un convoi de masques de protection pendant la crise sanitaire liée au COVID-19.

    Gendarmes de l'EGM 16/1 sécurisant un convoi de masques de protection pendant la crise sanitaire liée au COVID-19.

    © EGM 16/1
  • La BMo de Vitry-le-François rejoint le convoi escorté par l'EGM 16/1.

    La BMo de Vitry-le-François rejoint le convoi escorté par l'EGM 16/1.

    © EGM 16/1
  • Gendarmes de l'EGM 16/1sécurisant un convoi de masques de protection pendant la crise sanitaire liée au COVID-19.

    Gendarmes de l'EGM 16/1sécurisant un convoi de masques de protection pendant la crise sanitaire liée au COVID-19.

    © EGM 16/1
  • Motocyclistes de l'EDSR31 réalisant une escorte de matériel médical.

    Motocyclistes de l'EDSR31 réalisant une escorte de matériel médical.

    © EDSR31
  • Motocyclistes de l'EDSR31 réalisant une escorte sanitaire au profit du SAMU31 qui transporte des malades atteints du COVID-19.

    Motocyclistes de l'EDSR31 réalisant une escorte sanitaire au profit du SAMU31 qui transporte des malades atteints du COVID-19.

    © EDSR31
  • EDSR de la Vienne escortant le SAMU 86 dans le cadre du COVID-19

    EDSR de la Vienne escortant le SAMU 86 dans le cadre du COVID-19

    © D.R.
  • EDSR de la Vienne escortant le SAMU 86 dans le cadre du COVID-19

    EDSR de la Vienne escortant le SAMU 86 dans le cadre du COVID-19

    © D.R.

…placés sous haute protection

Ces matériels, commandés par l'État ou certaines régions principalement auprès de la Chine, arrivent par voie aérienne et doivent ensuite être redistribués sur le territoire. Devenus très sensibles, ces convois nécessitent des mesures de protection particulières, qui sont bien souvent mises en œuvre par la gendarmerie, à la demande de l'organisme de santé publique français.

Tel était le cas, jeudi 2 avril dernier, tôt le matin, à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, où une cargaison de masques en provenance de Chine a été déchargée sous la protection de la gendarmerie des transports aériens dans un premier temps, avant de prendre la route dans un convoi de huit camions vers un site de stockage provisoire situé dans la Marne.

« Nous avons relevé des policiers de la Compagnie des transferts, escortes et protection (Cotep) de la police nationale, qui ont assuré l'escorte du convoi entre l'aéroport et le péage de Coutrevoult (77), où débutait notre mission d'escorte, explique l'adjudant-chef Alain Brunet, gradé de l'escadron 16/1 de gendarmerie mobile de Versailles-Satory et chef d'escorte. Notre configuration était similaire à celle que nous mettons en œuvre lorsque nous escortons des convois de la banque de France : douze militaires armés et équipés, répartis dans quatre véhicules. C'est dire la sensibilité de ces matériels médicaux en ce moment particulier. La gendarmerie déploie des moyens conséquents pour dissuader les délinquants qui souhaiteraient détourner un camion. »

Une extrême vigilance est de mise pendant les trois heures de trajet. À l'approche du site de stockage, l'escorte pilotée par l'adjudant-chef est prise en compte par les motocyclistes de la Brigade motorisée (BMo) de Vitry-le-François (51) qui, connaissant parfaitement les lieux, ouvrent l'itinéraire dans des conditions optimales.

En attendant d'être redistribués vers des hôpitaux et pharmacies, dans les heures ou jours à venir, ces matériels sensibles sont placés sous la garde des militaires de l’opération Résilience.

  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • Premier arrivage de masques en provenance de Chine sur l'aéroport de Vatry
    © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • Premier arrivage de masques en provenance de Chine sur l'aéroport de Vatry
    © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia
  • © Sirpa Gend - GND F. Garcia

Les évacuations sanitaires

Parmi les escortes liées à la crise sanitaire du « COVID-19 », il y a également celles des évacuations sanitaires, plus particulièrement assurées par les Escadrons départementaux de sécurité routière (EDSR), rompus à ce genre d'exercice.

« Nous assurons des ouvertures de route au profit des ambulances dédiées au transport des malades du COVID-19, depuis l’aéroport de Toulouse-Blagnac jusqu’aux différents hôpitaux désignés, précise le chef d'escadron (CEN) Christophe Lasgleyzes, commandant l'EDSR de Haute-Garonne. Durant les 15 premiers jours de la crise, nous avons assuré une moyenne quotidienne de trois escortes. La fréquence a depuis sensiblement diminué, ce qui me semble être plutôt un bon signe. »

La question peut se poser quant à l'intérêt d'ouvrir la route à des ambulances, alors que les axes routiers sont quasiment désertés pendant le confinement.

« L'utilité de notre action est bien avérée, car parfois les voies de circulation sont bloquées par des véhicules mal positionnés. Notre rôle est alors de fluidifier rapidement le trafic. Chaque minute compte pour la prise en charge de ces malades », poursuit l’officier.

Le temps étant précieux, la bonne connaissance des axes routiers et des itinéraires est déterminante.

« À maintes reprises, nous avons « piloté » des ambulances dont les conducteurs ne connaissaient pas bien les lieux de dépose. Nous sommes alors leur boussole ! »

  • Les équipages de la SAG de Villacoublay ont effectué quatre transferts inter-hospitaliers depuis Paris vers la province, au cours des deux premières journées du hub sanitaire d'Orly.

    Les équipages de la SAG de Villacoublay ont effectué quatre transferts inter-hospitaliers depuis Paris vers la province, au cours des deux premières journées du hub sanitaire d'Orly.

    © GCFAG
  • Le 2 avril, les EC 145 de la section aérienne de gendarmerie de Villacoublay ont effectué trois transferts inter-hospitaliers depuis les hôpitaux parisiens ou l'aéroport d'Orly vers les hôpitaux du Mans, d'Angers et de Tours.

    Le 2 avril, les EC 145 de la section aérienne de gendarmerie de Villacoublay ont effectué trois transferts inter-hospitaliers depuis les hôpitaux parisiens ou l'aéroport d'Orly vers les hôpitaux du Mans, d'Angers et de Tours.

    © GCFAG
  • Le 2 avril, les EC 145 de la section aérienne de gendarmerie de Villacoublay ont effectué trois transferts inter-hospitaliers depuis les hôpitaux parisiens ou l'aéroport d'Orly vers les hôpitaux du Mans, d'Angers et de Tours.

    Le 2 avril, les EC 145 de la section aérienne de gendarmerie de Villacoublay ont effectué trois transferts inter-hospitaliers depuis les hôpitaux parisiens ou l'aéroport d'Orly vers les hôpitaux du Mans, d'Angers et de Tours.

    © GCFAG
  • Fermé à la circulation aérienne depuis mardi 31 mars au soir, l'aéroport d'Orly s'est transformé en hub sanitaire hélicos pour tous les moyens étatiques et héliSMUR, engagés dans l'opération de soulagement des hôpitaux parisiens.

    Fermé à la circulation aérienne depuis mardi 31 mars au soir, l'aéroport d'Orly s'est transformé en hub sanitaire hélicos pour tous les moyens étatiques et héliSMUR, engagés dans l'opération de soulagement des hôpitaux parisiens.

    © GCFAG
  • 1er avril : la première mission Evasan de la section aérienne de gendarmerie de Villacoublay s'effectue de nuit. Il s'agit d'un transfert inter-hospitalier depuis l'hôpital Georges Pompidou vers l'hôpital de Cholet. Une équipe médicale est embarquée à bord de l'EC 145.

    1er avril : la première mission Evasan de la section aérienne de gendarmerie de Villacoublay s'effectue de nuit. Il s'agit d'un transfert inter-hospitalier depuis l'hôpital Georges Pompidou vers l'hôpital de Cholet. Une équipe médicale est embarquée à bord de l'EC 145.

    © GCFAG
  • L'objectif de cette opération interservices est de transférer par voie aérienne une centaine de malades du COVID-19 hospitalisés en région parisienne vers des hôpitaux de province.

    L'objectif de cette opération interservices est de transférer par voie aérienne une centaine de malades du COVID-19 hospitalisés en région parisienne vers des hôpitaux de province.

    © GCFAG
  • Fermé au trafic aérien, l'aéroport d'Orly s'est transformé en base d'évacuation d'urgence des malades du COVID-19.

    Fermé au trafic aérien, l'aéroport d'Orly s'est transformé en base d'évacuation d'urgence des malades du COVID-19.

    © GCFAG
  • La SAG de Lyon a également participé aux transferts inter-hospitaliers avec son EC 135, entre Villefranche-sur-Saône et Lyon.

    La SAG de Lyon a également participé aux transferts inter-hospitaliers avec son EC 135, entre Villefranche-sur-Saône et Lyon.

    © CFAGN
  • La SAG de Lyon a également participé aux transferts inter-hospitaliers avec son EC 135, entre Villefranche-sur-Saône et Lyon.

    La SAG de Lyon a également participé aux transferts inter-hospitaliers avec son EC 135, entre Villefranche-sur-Saône et Lyon.

    © CFAGN
  • Les équipages de la SAG de Villacoublay ont effectué quatre transferts inter-hospitaliers depuis Paris vers la province, au cours des deux premières journées du hub sanitaire d'Orly.

    Les équipages de la SAG de Villacoublay ont effectué quatre transferts inter-hospitaliers depuis Paris vers la province, au cours des deux premières journées du hub sanitaire d'Orly.

    © GCFAG
  • Le 2 avril, les EC 145 de la section aérienne de gendarmerie de Villacoublay ont effectué trois transferts inter-hospitaliers depuis les hôpitaux parisiens ou l'aéroport d'Orly vers les hôpitaux du Mans, d'Angers et de Tours.

    Le 2 avril, les EC 145 de la section aérienne de gendarmerie de Villacoublay ont effectué trois transferts inter-hospitaliers depuis les hôpitaux parisiens ou l'aéroport d'Orly vers les hôpitaux du Mans, d'Angers et de Tours.

    © GCFAG
  • Le 2 avril, les EC 145 de la section aérienne de gendarmerie de Villacoublay ont effectué trois transferts inter-hospitaliers depuis les hôpitaux parisiens ou l'aéroport d'Orly vers les hôpitaux du Mans, d'Angers et de Tours.

    Le 2 avril, les EC 145 de la section aérienne de gendarmerie de Villacoublay ont effectué trois transferts inter-hospitaliers depuis les hôpitaux parisiens ou l'aéroport d'Orly vers les hôpitaux du Mans, d'Angers et de Tours.

    © GCFAG
  • Fermé à la circulation aérienne depuis mardi 31 mars au soir, l'aéroport d'Orly s'est transformé en hub sanitaire hélicos pour tous les moyens étatiques et héliSMUR, engagés dans l'opération de soulagement des hôpitaux parisiens.

    Fermé à la circulation aérienne depuis mardi 31 mars au soir, l'aéroport d'Orly s'est transformé en hub sanitaire hélicos pour tous les moyens étatiques et héliSMUR, engagés dans l'opération de soulagement des hôpitaux parisiens.

    © GCFAG
  • 1er avril : la première mission Evasan de la section aérienne de gendarmerie de Villacoublay s'effectue de nuit. Il s'agit d'un transfert inter-hospitalier depuis l'hôpital Georges Pompidou vers l'hôpital de Cholet. Une équipe médicale est embarquée à bord de l'EC 145.

    1er avril : la première mission Evasan de la section aérienne de gendarmerie de Villacoublay s'effectue de nuit. Il s'agit d'un transfert inter-hospitalier depuis l'hôpital Georges Pompidou vers l'hôpital de Cholet. Une équipe médicale est embarquée à bord de l'EC 145.

    © GCFAG
  • L'objectif de cette opération interservices est de transférer par voie aérienne une centaine de malades du COVID-19 hospitalisés en région parisienne vers des hôpitaux de province.

    L'objectif de cette opération interservices est de transférer par voie aérienne une centaine de malades du COVID-19 hospitalisés en région parisienne vers des hôpitaux de province.

    © GCFAG
  • Fermé au trafic aérien, l'aéroport d'Orly s'est transformé en base d'évacuation d'urgence des malades du COVID-19.

    Fermé au trafic aérien, l'aéroport d'Orly s'est transformé en base d'évacuation d'urgence des malades du COVID-19.

    © GCFAG
  • La SAG de Lyon a également participé aux transferts inter-hospitaliers avec son EC 135, entre Villefranche-sur-Saône et Lyon.

    La SAG de Lyon a également participé aux transferts inter-hospitaliers avec son EC 135, entre Villefranche-sur-Saône et Lyon.

    © CFAGN
  • La SAG de Lyon a également participé aux transferts inter-hospitaliers avec son EC 135, entre Villefranche-sur-Saône et Lyon.

    La SAG de Lyon a également participé aux transferts inter-hospitaliers avec son EC 135, entre Villefranche-sur-Saône et Lyon.

    © CFAGN

En mode « 4 roues »

L'EDSR31 assure également des missions de protection de convois de matériel médical. « Pour cette mission, différente de l'escorte sanitaire, les militaires de l’unité circulent en véhicule à quatre roues pour être moins vulnérables et pour pouvoir embarquer un armement adapté. La menace est différente, car le matériel transporté suscite la convoitise et pourrait être détourné », précise le commandant de l'EDSR.

Une organisation spécifique au COVID-19

Pour faire face à ces missions et continuer d'assurer le contrôle des flux et celui du respect du confinement au quotidien, l'EDSR31 a organisé ses pelotons motorisés en deux groupes de force : « Contrôle » et « Escorte ».

Les horaires de départ des escortes étant souvent connus au dernier moment, voire en pleine nuit, il faut être très réactif. « Malgré le rythme de travail peu coutumier, les personnels de l'EDSR ont tous à cœur de donner le meilleur et ce, quelle que soit l’heure, de jour comme de nuit. Chaque convoi sanitaire escorté sans encombre est une réelle satisfaction », conclut le chef d'escadron Lasgleyzes.

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

Ces contenus peuvent vous intéresser