Un été en toute sécurité dans le Morbihan

  • Par Elsa Vives-Servera
  • Publié le 30 août 2019
Les cavalières du poste provisoire équestre d’Erdeven patrouillent sur la plage.
© Mi Dicom J. Rocha

Du 24 juin au 30 août, la gendarmerie a déployé des renforts dans les départements particulièrement touchés par l’affluence saisonnière. Les modes d’action et les créneaux de présence sur le terrain des gendarmes mobiles, des gardes républicains ou encore des réservistes, sont adaptés à la spécificité de chaque territoire. Dans le Morbihan, dissuasion, réactivité et inventivité ont été les maîtres-mots du dispositif estival de protection des populations.

Qui dit Morbihan, dit notamment Belle-île-en-Mer, immortalisée en son temps par Claude Monet, puis plus récemment chantée par Laurent Voulzy, mais aussi Carnac et ses 3 000 menhirs, ou encore la Presqu’île de Quiberon, réputée entre autres pour ses huîtres et ses spots de surf… Un bien joli cadre pour passer ses vacances.

Et pour que celles-ci restent idylliques, dans le Morbihan, comme dans tous les départements touchés par l’affluence saisonnière, la gendarmerie veille, jour et nuit, sur terre comme sur mer. « La compagnie de Lorient qui, en temps normal, est armée par 205 gendarmes, monte à 280 dans le cadre du dispositif estival de protection des populations (DEPP) », présente le chef d’escadron (CEN) Mathieu Colle, commandant la compagnie de gendarmerie départementale de Lorient (56).

La zone côtière, qui compte 60 000 habitants le reste de l’année, passe en effet à 370 000 durant l’été, avec un nombre important de biens locatifs et de résidences secondaires, particulièrement sur le secteur de Quiberon et de Carnac.

Cette affluence estivale impose d’adapter le dispositif mais également de faire preuve d’inventivité dans les modes d’action. Ainsi, la zone côtière voit traditionnellement arriver le renfort d’escadrons de gendarmerie mobile, cette année en provenance de Pontivy, de Mont-Saint-Aignan et de Lucé, auxquels s’ajoutent des réservistes. Une nouveauté cet été : la création d’un poste à cheval provisoire, armé par des militaires de la compagnie et des cavaliers de la garde républicaine.

Galop d’essai réussi

Vous les avez peut-être croisés cet été…Venus directement de Paris après le défilé du 14 juillet, Cyrano, Capitol ou encore Saphir font partie du troisième escadron du Régiment de cavalerie de la garde républicaine. Du haut de leur 1,70 m (au garrot), ces chevaux et leurs cavalières assurent des patrouilles de surveillance générale. Leur mission : prévenir les vols à la roulotte dans les véhicules garés aux abords des plages, voire sur les serviettes… Et avec plus de 35 kilomètres de côte entre Gâvres et Quiberon, le terrain est vaste !

Basé à Erdeven, le poste provisoire équestre, particulièrement adapté à la zone dunaire, apporte une capacité de projection évidente. « Le cheval offre au cavalier un champ de vision plus vaste. Il est aussi rapide et facilite l’accès à des zones difficilement praticables en véhicule motorisé, confie le colonel Pascal Esteve, commandant le groupement de gendarmerie départementale du Morbihan. L’approche rassurante des cavalières est également propice aux actions de prévention auprès de la population sur les différents risques. »

Des chevaux qui ont conquis le cœur des petits comme des plus grands, comme en témoigne le nombre de personnes qui, à chaque sortie, viennent à la rencontre des gendarmes pour leur demander des conseils, pendant que les enfants caressent les équidés. Un mode d’action qui, en plus d’être écologique, fait donc ses preuves en matière de police de sécurité du quotidien.

Un vaste rayon d’action

Le caractère festif et le lâcher-prise des vacances sont parfois l’occasion de dérives conduisant à des troubles à la tranquillité publique, voire à des agressions. La présence massive de touristes attire aussi les convoitises et les atteintes aux biens demeurent une problématique prégnante contre laquelle la prévention de proximité est la meilleure arme.

Dans les rues de Port-Louis, comme partout dans le département, les Détachements de surveillance et d’intervention (DSI) s’attellent à cette mission. « Globalement, ils sont plutôt engagés sur la deuxième partie de nuit, de manière à sécuriser les sorties de bars et de restaurants, et à appuyer les postes provisoires et les unités territoriales qui, elles, vont plutôt gérer le volet judiciaire des événements », explique le commandant de compagnie.

Le détachement de surveillance et d’intervention s’attelle à la prévention de proximité dans les rues de Port-Louis

© Mi Dicom J. Rocha

En journée, les gendarmes mobiles partent à la rencontre des commerçants afin de les sensibiliser aux risques engendrés par l’afflux touristique, mais aussi pour écouter leurs diverses demandes. Les boutiquiers, ouverts aux échanges, n’hésitent d’ailleurs pas à plaisanter avec les gendarmes.

Mais le véritable point d’orgue de l’été reste le festival interceltique, au cours de la première semaine d’août. Celui-ci se déroule en zone police, mais du fait des différentes navettes, les festivaliers arrivent majoritairement par la zone gendarmerie, nécessitant la mise en place d’un dispositif de contrôle des flux. « À partir du moment où les festivaliers arrivent, nous armons les différents postes provisoires, sur les îles de Houat et de Hoëdic, mais également sur toute la zone côtière, c’est-à-dire sur la circonscription de la communauté de brigades de Carnac et de Port-Louis, décrit le CEN Colle. L’objectif est d’avoir une capacité d’intervention beaucoup plus rapide et de tenir le terrain sur des points très importants, afin d’être en mesure d’intervenir rapidement. »

Le contact avec les élus, ci-contre avec le maire de la commune de Port-Louis, fait partie des missions du détachement de surveillance et d’intervention.

© Mi Dicom J. Rocha

À Quiberon, une brigade nautique multicartes

Première région maritime de France, la Bretagne entretient une relation privilégiée avec la mer. Le Morbihan a d’ailleurs la particularité de compter quatre îles sur sa circonscription, ce qui implique d’avoir un dispositif réactif, en mesure de se projeter rapidement sur n’importe quel événement, y compris sur des zones insulaires reculées. Celui-ci s’appuie notamment sur les moyens de la Brigade nautique (B.N.) de Quiberon, renforcée durant l’été par un réserviste, et sur le détachement aérien de la gendarmerie.

Le panel des différentes activités aquatiques oblige ainsi la B.N. de Quiberon à une vigilance accrue, notamment durant la période estivale. Cette unité a également la particularité d’être dotée de la technicité subaquatique, grandement sollicitée durant l’été en raison des nombreuses disparitions de personnes, mais également pour effectuer des missions judiciaires (recherches d’armes ou d’objets volés, actes de police technique et scientifique subaquatiques). Une activité d’autant plus accrue que la région Bretagne compte seulement deux unités compétentes pour intervenir à la fois en surface et en milieu subaquatique.

Les plongeurs de la brigade nautique de Quiberon ont retrouvé l’arme recherchée dans le cadre d’une enquête judiciaire.

© Mi Dicom J. Rocha

Sur l’eau, l’activité est tout autant diversifiée, avec des missions allant de la surveillance maritime, portuaire et littorale, comprenant notamment les contrôles de plaisance, des règles de navigation, des pêches, aux recherches subaquatiques, en passant par les missions à terre de contrôle des poissonneries, des restaurants, des marchés et des transporteurs…Comme chaque année, la saison estivale a connu une forte affluence touristique dans le Morbihan. D’un point de vue opérationnel, à la mi-saison, la compagnie de Lorient enregistrait une sensible augmentation du nombre d’interventions (+21 %) par rapport à 2018. Cette affluence, variable selon les périodes et les secteurs, demande donc une certaine adaptabilité et un redéploiement des dispositifs et des effectifs en fonction des remontées du terrain, auxquels le DEPP, évolutif et réactif, répond parfaitement.

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