Opération « MAKO » : lutte contre la pêche illégale

  • Par la capitaine Sophie Bernard avec la GMAR
  • Publié le 31 octobre 2019
Approche d’une équipe de contrôle malgré les feux de détresse lancés par les pêcheurs.
© GMAR

Afin de lutter contre la pêche illégale qui sévit au large de la Guyane, une opération d’envergure a été menée, du 30 septembre au 20 octobre, par la gendarmerie maritime avec l’appui des Forces armées en Guyane (FAG) et des services de l’État concernés.

Les eaux territoriales françaises au large des côtes guyanaises sont régulièrement touchées par la pêche « INN » : illégale, non déclarée, non réglementée. Cette exploitation de la richesse des fonds marins constitue un problème d’ampleur, à la fois économique et écologique. Elle peut également générer des troubles à l’ordre public, ces comportements provoquant la colère des pêcheurs guyanais qui voient, peu à peu, leurs ressources s’amenuiser.

Une opération d’envergure

Plusieurs opérations coup de poing ont déjà été organisées ces dernière années pour lutter contre ce phénomène de délinquance. « MAKO 2019 » a réuni la gendarmerie maritime, les moyens aériens et maritimes des Forces armées en Guyane (FAG), et les services étatiques. Répondant à la volonté du préfet, délégué du gouvernement pour l’action de l’État en mer, cette nouvelle opération de contrôle en mer s’est déroulée entre le 30 septembre et le 20 octobre 2019. Avec près d’une trentaine de militaires des Pelotons de sûreté maritime et portuaire (PSMP), venus spécialement de métropole et renforçant les équipages de deux Vedettes côtières de surveillance maritime (VSCM), la gendarmerie maritime occupait une place prépondérante dans ce dispositif associant tous les acteurs de la défense et de la sécurité locaux.

Ainsi, les gendarmes ont mené une mission de renseignement en amont, en lien avec les composantes interarmées, la Marine nationale et l’armée de l’Air. Il s’agissait notamment de rechercher les identités des individus concernés, de connaître les mouvements et le nombre de « tapouilles » (navires en bois locaux) employées. Les informations recueillies ont permis le déclenchement de l’opération. Après un repérage des embarcations à l’aide des moyens aériens des FAG, les militaires de la gendarmerie maritime ont mené l’intervention en mer. Ils ont dû faire face à des individus particulièrement virulents, tirant sur eux des artifices et jetant différents projectiles contondants qui ont fait plusieurs blessés.

Hostilité des pêcheurs : mise en place d’un filet et jets de projectiles pour empêcher l’équipe de contrôle de monter à bord.

© GMAR

Un beau coup de filet

Les malfaiteurs résistent avec force, car ils savent que la sanction est lourde. Cette opération s’est d’ailleurs soldée par des résultats significatifs. Quatre tapouilles brésiliennes en action de pêche INN ont fait l’objet d’un contrôle. Au total, plus de 30 km de filets, plusieurs tonnes de poissons et 115 kg de vessies natatoires fraîches ont été saisis. En outre, en lien avec la direction de la mer, les quatre navires ont été déroutés en vue d’une destruction.

Par ailleurs, le traitement judiciaire opéré par le procureur de la République a conduit à des décisions judiciaires sans précédent : à la suite du placement en garde à vue de 12 pêcheurs, cinq d’entre eux ont été condamnés à 18 mois de prison ferme. Enfin, 22 pêcheurs ont été reconduits à la frontière avec l’appui de la police aux frontières.

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