Le tour du Mont-Blanc, pour que les orphelins de la gendarmerie rêvent « grand »
- Par le chef d'escadron Sophie Bernard
- Publié le 07 juillet 2023

Depuis trois ans, les associations « Les Képis Pescalunes » et « SEBIO Solidarité Secours Montagne » se mobilisent régulièrement pour proposer des séjours en montagne aux familles de gendarmes tués en service. Afin de promouvoir et soutenir cette action baptisée « Rêves de cimes », des gendarmes se sont élancés de Chamonix, le 26 juin dernier, pour réaliser le tour du Mont-Blanc en totale autonomie. Récit d’une aventure hors norme.
Voir des marmottes, dormir dans un refuge, apprendre à skier, escalader une paroi… Ce sont autant de rêves que des orphelins de la gendarmerie sont invités à réaliser grâce à l’opération « Rêves de cimes ».
Deux défis solidaires dans le massif du Mont-Blanc
Tout part d’un défi que se sont lancé deux gendarmes en 2021. « Affecté au cabinet du directeur général de la gendarmerie, j’étais notamment en charge des obsèques des militaires décédés en service. Je ne voulais pas que l’accompagnement des familles s’arrête à ce jour tragique, alors j’ai eu l’idée de valoriser l’action des associations « Les Képis Pescalunes » et « SEBIO Solidarité Secours Montagne », raconte le chef d’escadron Bertrand, affecté aujourd’hui à la garde républicaine. Avec son ami, le capitaine Guy, adjoint au commandant du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix, ils partent gravir le Mont-Blanc du Tacul et brandissent, une fois arrivés au sommet, une banderole aux couleurs des deux associations. Un premier challenge qui permet de financer un week-end à la montagne au profit de trois familles d’orphelins.
« Rêve de cimes » : séjour féerique pour les orphelins de la gendarmerie
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En décembre 2022, Bertrand a un nouveau projet en tête en vue de collecter des fonds et de réaliser toujours plus de « Rêves de cimes » : fédérer des gendarmes issus d’unités différentes pour faire le tour du Mont-Blanc en totale autonomie. En lien avec le PGHM, il prépare un roadbook. Très vite, il est rejoint par cinq camarades qui s’équipent et prennent des congés pour partir à l’aventure avec lui. Et pourquoi pas embarquer l’un de ces orphelins avec eux ? Le jeune Mathias se blesse à quelques jours du départ et c’est finalement Tom, 18 ans, qui est rapidement équipé grâce au soutien des Képis Pescalunes et qui rejoint l’équipe. « Grâce à ce type d’action et à l’association, j’ai déjà eu la chance de partir en week-end à Monaco avec mon frère et ma sœur il y a quelques mois. J’étais très content de pouvoir redonner à mon tour des choses qui m’ont été offertes », affirme ce jeune homme plein de maturité.
Un parcours semé d’embûches et rempli d’émotions
Le 26 juin dernier, le petit groupe s’élance pour un périple d’une semaine sur un circuit de 170 km, avec un dénivelé positif de 10 000 mètres. Au départ des Houches, dans la vallée de Chamonix, ils doivent traverser huit vallées et trois pays différents (la France, l’Italie et la Suisse). Un programme particulièrement physique, nécessitant un mental d’acier. « Avec tout le matériel pour camper, nous avions un sac d’environ 16 kg chacun, qui amplifiait les courbatures. Il fallait aussi se débrouiller pour trouver chaque jour de l’eau, afin de se laver et manger nos sachets lyophilisés. Mais cela permet de se reconcentrer sur l’essentiel. Nous avions aussi un super groupe, c’est plus facile à plusieurs », reconnaît Tom.
Une cohésion qui a été mise à rude épreuve durant les trois derniers jours, avec des conditions météorologiques particulièrement difficiles. « Le quatrième jour, on s’est retrouvé dans le brouillard, avec du vent et une alternance de pluie et de neige. Ne voyant plus rien à 50 mètres, on a dû rebrousser chemin et passer la nuit dans les courants d’air d’une bergerie à l’abandon », décrit Bertrand. Néanmoins, l’officier retient avant tout les moments chargés d’émotions vécus au sein de ces paysages majestueux. « À l’approche du Col de la Seigne, le sommet le plus haut du parcours, Tom était en tête de la caravane. Derrière, on s’est fait signe de ralentir pour le laisser gravir seul le sommet et l’applaudir une fois là-haut. C’était son moment à lui ! »
De nouveaux challenges en perspective
Finalement, après huit jours de marche, ils parviennent au bout du parcours, « heureux mais non sans un certain mal à se quitter après avoir vécu cette aventure hors du commun », précise Tom. Au-delà de la performance sportive, leur action aura généré un véritable élan du cœur : elle a déjà permis de collecter la somme de 5 000 euros au profit des orphelins de la gendarmerie. Tom ne devrait pas être sans revoir ses acolytes, puisqu’il souhaite suivre les traces de son père et devenir gendarme. « Il a pu discuter des différentes missions avec chacun durant cette semaine. Nous allons l’aider à préparer le concours de gendarme adjoint volontaire », confie Bertrand. De son côté, l’officier réfléchit déjà à un prochain challenge en lien avec les associations, pour qu’un maximum d’orphelins et leurs familles puissent, à leur tour, réaliser leurs rêves !
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