Le dispositif de reconstruction des blessés par le sport s’étoffe
- Par la capitaine Céline Morin
- Publié le 12 novembre 2016
Améliorer le soutien et l’accompagnement des blessés et des personnels en congé de longue maladie, tel est l’objet du plan d’action mis en place par la gendarmerie.
La reconstruction et la réinsertion par le sport des militaires blessés font l’objet d’une réelle volonté politique au sein des armées depuis 2013. Elles se sont traduites, dès 2014, par la signature d’un protocole interministériel, conforté par le projet « sports 2020 ». Celui-ci met en œuvre différentes actions : rencontres militaires blessures et sports, Invictus Games, challenge Ad Victoriam, stages d’équitation adaptée.
La gendarmerie s’est naturellement intégrée à ces dispositifs. Elle a, par ailleurs, décliné cette politique en créant une cellule nationale d’aide aux blessés fin 2015, ainsi que le poste de chargé de projet reconstruction des blessés par le sport, ouvert à l’été 2016 par le capitaine (CNE) Thierry Rousseaux. Précédemment en charge de cette problématique au sein du centre national des sports de la Défense, l’officier a pris sa nouvelle mission à bras-le-corps.
« La résilience par le sport n’est pas un concept mais une réalité. Notre objectif est d’améliorer notre dispositif de soutien en intégrant le plus grand nombre de gendarmes blessés, que nous identifions par le biais des Evengrave. C’est notre devoir de les accompagner, dans la durée, dans leur resocialisation et leur reconstruction, en lien avec le Service de santé des armées (SSA), la chaîne de commandement et les différents acteurs et partenaires. Nous sommes en mesure de les conseiller, de construire avec eux le parcours le plus adapté à leur blessure, à leurs aspirations et à leur situation personnelle, explique-t-il. Nous continuerons de nous appuyer sur les actions existantes, mais nous allons également proposer un plan d’action spécifique à la gendarmerie. »
Quinze objectifs sur trois ans
Quinze objectifs ont ainsi été planifiés sur une période de trois ans. « Dès 2017, nous expérimenterons deux stages spécifiques à notre Institution, associant les blessés, mais aussi les personnels en congé de longue maladie, et les membres de leur famille. Ils se dérouleront au sein des établissements familiaux de la Fondation Maison de la gendarmerie, en dehors des périodes d’ouverture au public, en association avec les psychologues de la gendarmerie et en synergie avec le SSA. »
Au programme : des activités sportives ou culturelles, dont certaines communes avec les familles, et des temps d’échanges entre les participants, mais aussi avec les psychologues et partenaires. Ces stages d’une semaine, associant tous types de blessures physiques et psychiques, sans distinction de grade, permettront « d’apporter aux uns la reconnaissance du sacrifice consenti et de montrer à ceux que la maladie a coupés de l’Institution qu’on ne les oublie pas. »
Outre l’aspect sociabilisation, l’objectif est de leur permettre de se reconstruire avec des activités physiques adaptées.Le plan d’action prévoit également d’intégrer un collectif gendarmerie d’une trentaine de militaires volontaires dans le challenge Ad Victoriam, supporté par des compétitions civiles ou militaires.
« L’idée est de réunir les sportifs valides et les blessés. Ce n’est pas tant la performance que la participation qui compte ».
Les membres de l’équipe, baptisée « les Phénix », s’engageront en effet à accomplir au moins quatre des huit étapes échelonnées dans l’année. Avec l’aval médical, le blessé pourra construire son parcours en lien avec le chargé de projet du BAS, mais surtout avec son commandement direct, qui pourra ainsi anticiper le service très en amont. Les volontaires n’ont plus qu’à se faire connaître auprès du CNE Rousseaux !
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