La course contre le temps de Valentin Witz, gendarme et marathonien

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 18 février 2024
Le gendarme et marthonien Valentin Witz en tenue de running jaune au bois de Vincennes.
© GEND/SIRPA/BRC F. ARRIGHI

Ce dimanche 18 février 2024, le gendarme Valentin Witz, affecté au Centre national de formation à la police judiciaire (CNFPJ), prendra le départ du marathon de Séville. Depuis plus d’un an, il affiche des progrès spectaculaires sur la distance des 42,195 kilomètres, au point de se prendre à rêver, à 29 ans, d’une qualification pour les Jeux Olympiques de Paris.

En ce mois de décembre 2023, dans le bois de Vincennes, il fait un temps frisquet et humide, à ne pas sortir un sportif du dimanche. Ça tombe bien, puisqu’on est jeudi, et que Valentin Witz est un sportif du quotidien. Douze heures par semaine au minimum, « qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige », résume-t-il. Sans compter le renforcement musculaire, essentiellement du gainage et des abdominaux pour ne pas prendre de poids. Car Valentin a le physique de l’emploi, grand et mince, avec des jambes taillées pour lui offrir une foulée ample.

À l’instar de son camarade de la Garde républicaine, Mehdi Frère, Valentin est gendarme et marathonien. Après l’école de sous-officier de Montluçon, il est affecté en brigade à Remilly, au sud de Metz. Il passe ensuite avec succès les tests pour intégrer la Cellule départementale d’observation surveillance (CDOS) de Châlons-en-Champagne. « C’était mon objectif en entrant en gendarmerie », confie-t-il.

« À ma pogne ! »

Valentin est né en Lorraine et a grandi dans une famille de militaires, du côté de son père, mais aussi de grands sportifs, avec notamment son petit frère Nicolas qui, s’il ne fait désormais plus de compétition, était membre de l’équipe de France championne d’Europe junior de cross en 2015. Valentin s’est révélé plus tardivement. Au mois de décembre 2022, à 28 ans, dans la foulée d’une deuxième place sur le cross national gendarmerie de Rochefort, Valentin affole les chronos lors du marathon de Valence : 2 heures 10 minutes et 4 secondes. Lui, l’amateur, termine 28e du général, et 3e Français, devant de nombreux coureurs professionnels. « C’est à ce moment-là que je me suis dit que j’étais en mesure de viser les minima pour les J.O. de Paris, que c’était à ma pogne ! »

Quelques semaines plus tard, en mai 2023, le colonel Éric Monti, adjoint au commandant de la Région de gendarmerie Pays-de-la-Loire, et conseiller technique cross de la gendarmerie nationale, le contacte afin de lui proposer une autre affectation, avec des horaires aménagés, afin de lui permettre de préparer dans les meilleures conditions les Jeux Olympiques de Paris 2024 et – qui sait ?– de faire partie des heureux élus qui prendront le départ du marathon hommes, le 10 août (les femmes courront le lendemain), dont le parcours reliera l’Hôtel de ville aux Invalides, en passant par le château de Versailles.

« Il reste du temps à grappiller, mais c’est jouable »

Valentin rejoint donc le Centre national de formation à la police judiciaire (CNFPJ), où il assiste les formateurs, ce qui lui laisse plus de temps pour s’entraîner.« Grâce à cette nouvelle affectation, je peux plus facilement concilier mon métier de gendarme et ma passion pour la course à pied, et me donner toutes les chances pour les Jeux », confirme-t-il. Il y aura trois places attribuées à la France, et ils sont déjà cinq athlètes à avoir réalisé les minima de 2 heures 8 minutes et 10 secondes fixés par World Athletics, dont Mehdi Frère, meilleur chrono du lot (2 h 05′43″), et qui a donc de très grandes chances d’avoir un dossard au mois d’août prochain. « Je sais qu’il me reste du temps à grappiller pour faire partie des trois meilleurs, mais c’est encore jouable », estime Valentin, qui mise sur sa forte progression des derniers mois.

Tout se jouera donc pour lui lors du marathon de Séville, ce dimanche 18 février. « Le simple fait de pouvoir prétendre aller aux Jeux, c’est déjà une chance, souffle-t-il. Alors je voulais tout tenter, pour ne rien regretter. Courir le marathon des J.O., ce serait exceptionnel bien sûr, mais si je n’y suis pas, il y aura beaucoup d’autres courses par la suite. »

Au cours de cette préparation hivernale, Valentin a fait un crochet par New York, un voyage prévu de longue date. On a pu le voir courir dans les rues de la « Grosse pomme » et à Central Park, bien sûr, autour du mythique réservoir, où furent notamment tournées les scènes du film avec Dustin Hoffmann intitulé… Marathon man. On sait qu’il peut faire très froid en hiver à New York, mais « qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige », Valentin court, toujours.

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