Deux gendarmes de Canet-en-Roussillon sur les sommets himalayens

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 07 janvier 2023

L’adjudant Frédéric et le gendarme Kévin posent au sommet de l'Everest.

© gendarmerie nationale

En novembre dernier, deux militaires des Pyrénées-Orientales se sont attaqués à la Haute route de l’Everest, un trek de 180 km à une altitude moyenne relativement élevée, avec, cerise sur le gâteau, l’ascension de l’Island Peak, à plus de 6 000 m. Un challenge sportif, dans un environnement époustouflant, offrant des vues inoubliables sur l’Everest, mais aussi, et surtout, une véritable aventure humaine.

En novembre dernier, l’adjudant Frédéric et le gendarme Kévin, de la Brigade territoriale autonome de Canet-en-Roussillon, dans les Pyrénées-Orientales (P.-O.), ont enfin réalisé le projet qu’ils nourrissaient depuis 2020, et qui avait dû être reporté en raison de la pandémie mondiale : parcourir la Haute Route de l’Everest. Un trek à une altitude moyenne relativement élevée, comprenant le franchissement de trois cols d’altitude (le Renjola, à 5 300 m, le Cho-La, à 5 361 m, et, enfin, le Kongma La, à 5 400 m), auxquels les deux militaires ont ajouté l’ascension de l’Island Peak, culminant à 6 189 m, pour clore en beauté leur périple de quelque 180 km.

Unis par la même passion

Un challenge sportif, certes, mais aussi, et surtout, une aventure humaine, celle de deux camarades, qu’une même passion pour la montagne a très vite réunis, transformant leur relation professionnelle en solide amitié. En effet, quand Kevin arrive à l’unité en 2020, Frédéric y travaille depuis déjà de nombreuses années. Le premier, alors âgé de 29 ans, est un adepte des ultra-trails, et le second, du haut de ses 49 ans, un montagnard aguerri. Détenteur du brevet technique montagne (remplacé depuis par le DQTM) et exerçant les fonctions de chef du Groupe montagne gendarmerie des P.-O., ce dernier, également passionné de ski de randonnée et de randonnées au long cours, a à son actif plusieurs ascensions à plus de 6 000 m, notamment dans les Annapurnas, au Népal, en 2012, ou encore en Bolivie, en 2016.

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L'adjudant Frédéric pose au sommet de l'Everest.

© gendarmerie nationale

L'envie de retourner sur les sommets himalayens et d'y effectuer un trek mythique est forte. Le projet de parcourir la Haute route de l'Everest germe très rapidement dans l’esprit des deux hommes, qui se réservent la possibilité, en fonction de leur condition physique et de la météo, « de se faire un sommet ». Ils organisent leur expédition seuls, sans organisme, passent en revue la logistique et peaufinent leur préparation. « Pour des gendarmes de brigade, nous sommes très sportifs, plaisante Kévin, avant d'ajouter plus sérieusement : « Nous sommes toujours en montagne ; Fred s'entraîne aussi avec le PGHM dans le cadre du GMG. Nous avons toutefois dû nous acclimater un peu à l'altitude, mais on ne partait pas de zéro. »

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Le gendarme Kévin pose devant un glacier, au coeur du massif de l'Everest.

© gendarmerie nationale

16 jours, 180 km, 11 000 m de dénivelé positif

Les deux hommes quittent Canet le 7 novembre, direction Katmandou, d’où ils prennent un vol intérieur qui les conduit à l'aéroport de Lukla, à 2 845 m d'altitude, point de départ habituel des treks dans la région de l'Everest. Le 10 novembre, Fred et Kévin entament leur périple en totale autonomie, sans guide, ni porteur.

« La spécificité de ce trek est qu'il s'effectue rapidement en altitude. Nous sommes partis de 2 845 m, pour passer à 3 400, 3 800 et très vite à 5 000 m, et nous avons passé une dizaine de jours à cette altitude. La principale difficulté à prendre en compte, c’est le manque d'oxygène, qui peut conduire au mal des montagnes, ainsi que le froid. Le secret, c'est d'être bien préparé évidemment, d'avoir un bon équipement, mais surtout de ne pas vouloir aller trop vite, il faut y aller doucement pour s'acclimater, et enfin bien s'hydrater… »

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Un panorama des sommets himalayens avec un ciel bleu.

© gendarmerie nationale

Durant 16 jours, ils parcourront ainsi près de 180 km et 11 000 m de dénivelé positif, avec un sac à dos de près de 16 kg sur les épaules, traversant cols, vallées et villages traditionnels, entourés par un panorama spectaculaire, donnant sur des lacs, des glaciers, des montagnes enneigées parmi les plus hautes du monde. « Ce sont des paysages grandioses. C’est assez fabuleux d'évoluer dans ces grands espaces, au cœur des plus hautes montagnes du monde. C'est vraiment impressionnant. On se sent vraiment tout petit », confirme le gendarme.

En dehors de la nuit passée sous tente au camp de base, la veille de l’ascension, les deux hommes trouvent le repos chaque soir dans des lodges, des gîtes de montagne rudimentaires que l’on trouve dans chaque village sur le parcours. Sans chauffage, ni eau chaude, « mais suffisants pour se reposer correctement, avec un toit, un lit et un repas chaud, note Kévin. À notre arrivée, on se changeait, on mangeait et on allait se coucher, pour repartir le lendemain matin. On avait à peu près repéré nos points de chute, mais sans réserver. Il y avait toujours de la place, d’autant que ce n’était pas la haute saison. En moyenne, on a passé toutes nos nuits entre 4 000 et 4 800 m d'altitude. »

L’ascension de l’Island Peak en grand final

Bénéficiant de très bonnes conditions météo, les deux gendarmes négocient parfaitement leur trek, parvenant même à allonger une ou deux journées pour dégager le temps nécessaire à l’ascension de l’Island Peak, la veille de redescendre à Lukla.

Celle-ci s’effectuera en deux temps : arrivés au camp de base, à 5 200 m d’altitude, le 26 novembre vers 17 heures, les deux hommes vont ainsi dormir quelques heures sous tente, avant d’attaquer l’ascension vers 1 heure du matin. Après huit heures d’une ascension « accessible mais très technique », par des températures négatives, le sommet est atteint peu après le lever du soleil.

« Nous sommes partis légers, juste avec le matériel d'alpinisme, qui nous a bien servi à franchir certains passages, avec des manip’ de corde, des parois parfois glacées à traverser. Une fois au sommet, on avait vraiment l'impression d'être sur une île, avec un 360° sur tous les sommets alentours, baignés de lumière. C’était éblouissant, ça nous a laissés sans voix ! Cette ascension, c'était la cerise sur le gâteau pour clore le trek en apothéose. »

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Un panorama des sommets himalayens avec un couché de soleil.

© gendarmerie nationale

Des souvenirs plein la tête et un projet en Amérique du Sud

Fred et Kévin ont regagné la France le 30 novembre, satisfaits d'avoir relevé ce défi sportif, mais surtout d’avoir vécu cette aventure ensemble : « Le faire avec un ami, c’est unique, ça ajoute une saveur particulière et ça nous laissera de beaux souvenirs ». Les deux gendarmes songent d'ailleurs déjà à une nouvelle aventure : l'ascension d'un 7 000 m en Amérique du Sud !

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