Championnat du Monde d’Ironman : le MDC Guillaume signe une belle performance à Nice !

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 09 octobre 2023
Le MDC Guillaume franchissant la ligne d'arrivée en levant les bras vers le ciel et en tenant le drapeau tricolore.
© D.R.

Le championnat du Monde d’Ironman, historiquement disputé sur l’île de Kona, à Hawaï, s’est déroulé pour la première fois en France, où la ville de Nice a accueilli l’épreuve masculine le 10 septembre dernier. Une compétition triplement éprouvante, à laquelle a pris part, avec succès, le maréchal des logis-chef Guillaume, du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de La Valette-du-Var (83), qui signait là son 8e Ironman.

Après 9 h 55 d’efforts, le MDC Guillaume, militaire du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de La Valette-du-Var (83), a bouclé son 2e championnat du Monde d’Ironman et sa 8e compétition dans cette discipline éprouvante, dont la seule évocation des distances à parcourir donne le tournis, puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’enchaîner 3,8 km à la nage, 180 km à vélo, pour finir par 42 km en courant, soit l’équivalent d’un marathon.

Le MDC Guillaume, revêtu d'un cycliste noir, d'un maillot blanc et casquette sur la tête, pose devant un grand panneau noir portant l'inscription IRONMAN en blanc et montre, en souriant, sa médaille de bronze.
© D.R.

Au-delà de la performance sportive, cette édition 2023, la 19e depuis la création de l’épreuve, aura eu pour le militaire, et certainement pour de nombreux autres athlètes français, une saveur toute particulière, puisque pour la première fois, la compétition, historiquement organisée sur l’île de Kona, à Hawaï (États-Unis), s’est déroulée en France, sur la Côte d’Azur. Une réorganisation qui implique aussi, dès cette année, la séparation des épreuves masculine et féminine.

Choisie pour être co-hôte de ce championnat du Monde avec Kona, Nice, première ville française à avoir accueilli une compétition Ironman en 2005, perpétuée depuis, a ainsi été le cadre de l’épreuve masculine le 10 septembre 2023. La compétition féminine se disputera quant à elle le 14 octobre prochain, cette fois à Kona. Les destinations s’inverseront l’an prochain, et il en sera ainsi de cette alternance jusqu'en 2026.

Une course « à la maison »

En disputant cette course « à la maison », le MDC Guillaume a ainsi eu le bonheur de courir sous les yeux et les encouragements de ses proches. « Tout le monde a pu venir, et ça, c’est vraiment génial. Mes enfants étaient sur le bord de la route pour me voir passer. Mes parents étaient là aussi. Mon père était en pleurs sur la ligne d’arrivée, c’était très touchant. Nos proches peuvent vraiment prendre la mesure de ce qu’est un Ironman, de ce qu’il exige de nous. » Sans oublier que le volet logistique (et financier) s’en est également trouvé simplifié.

Un groupe d'hommes et de femmes posent tout sourire autour du MDC Guillaume qui porte un enfant dans les bras. En arrière plan des palmiers qui se détachent sur un grand ciel bleu.
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Ce matin du dimanche 10 septembre, ils étaient donc 5 000 participants, venus du monde entier, à prendre le départ de ce triathlon longue distance, en s’élançant dans la baie des Anges pour l’épreuve de natation. Les compétiteurs ont ensuite enfourché leur vélo pour affronter un parcours ardu dans l'arrière-pays niçois, enchaînant montées difficiles et descentes techniques, pour un dénivelé total de 2 400 m. La dernière épreuve, le marathon, s’est courue en bord de mer, le long de la promenade des Anglais, sous une chaleur éprouvante pour les organismes.

C’est sur cette avenue mondialement connue que le MDC Guillaume a franchi la ligne d’arrivée, bouclant ce parcours XXL en 9 h 55. Un temps qui le propulse à la 101e place au général sur les 2 000 finishers, à la 12e place sur 268 dans sa catégorie, "hommes 35-39 ans" et, enfin, sur la 3e marche du podium militaire, et 1er militaire français.

« J’avais terminé 3e militaire en 2022 à Hawaï (2e militaire français, NDLR), alors cette année, en étant « à la maison », je voulais faire mieux. À l’issue de la natation, qui n’est pas ma discipline de prédilection - c’est le problème quand on arrive sur le tard sur une discipline aussi technique -, j’étais entre la 68e et 70e place. Je suis bien remonté à vélo, puisque je finis 10e, mais je me fais reprendre ensuite sur la course à pied. J’étais encore 1er militaire à mi-parcours, puis j’ai flanché au 17e kilomètre, sous le coup de la chaleur, et je termine au même classement que l’an dernier. On veut toujours plus, mais finalement je me dis que c’est quand même pas mal dans ma catégorie, en étant amateur qui plus est, avec un travail prenant comme le nôtre et une vie de famille », confie ce papa de deux enfants de 6 et 2 ans et demi. Et de profiter de l’occasion pour souligner l’importance du soutien de sa femme dans cette aventure.

Au premier plan, le MDC Guillaume en action de course sur la promenade des Anglais. Derrière lui, d'autres coureurs foulent le bitume de cette avenue bordée de palmiers, sous lesquels sont massés des spectateurs.
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Pour le gendarme, ses performances sont aussi l’opportunité de communiquer autour de lui sur ce sport « qui paraît inaccessible. Je suis la preuve du contraire. Ça prouve qu’on peut y arriver, même en commençant sur le tard, si on s’en donne les moyens bien sûr, parce que cela demande un gros investissement personnel et familial. »

Une aventure sportive commencée « sur le tard »

Le militaire s’est en effet lancé dans cette aventure sportive sur le tard, sur fond de défi entre amis. Un challenge lancé en 2017, alors que le MDC Guillaume est en déplacement en Nouvelle-Calédonie avec son unité, l’escadron de gendarmerie mobile de Versailles-Satory.

« Un de mes camarades venait de faire l’Ironman de Nice et me « chambrait » pour que je le fasse à mon tour. » Pour le gendarme du peloton d’intervention, qui se considère pourtant comme sportif, le pari semble fou, mais l’idée fait son chemin. Au retour d’outre-mer, il s’inscrit donc au Club sportif et des loisirs de la gendarmerie (CSLG) de triathlon de Satory. Il tombe alors un peu de haut : « J’avais 30 ans, je pensais savoir nager, et je me suis rendu compte que ce n’était pas le cas. J’ai été un peu piqué au vif, alors j’ai voulu prouver que je pouvais le faire. »

En juin 2019, le militaire, désormais affecté au GIGN en tant que magasinier, s’inscrit enfin à l’Ironman de Nice avec l’un de ses camarades. Loin de toute velléité de performance, il ne poursuit qu’un but : être finisher ! Pourtant son classement lui permet de se qualifier pour le championnat du Monde de semi-distance. Cette compétition, disputée à Nice l’année suivante, sera la révélation : « la machine s’est lancée et je me suis impliqué à fond ! » Au point de viser le championnat du Monde longue distance à Hawaï. Le MDC Guillaume et deux de ses camarades parviennent à se qualifier pour l’édition 2021… qui sera reportée à 2022 en raison de la crise sanitaire !

 

20 heures d’entraînement par semaine

Depuis, le gendarme a rejoint le Sud de la France et le PSIG de la Valette-du-Var, où il poursuit son entraînement, à raison de 20 heures par semaine toute l’année, principalement en endurance fondamentale, soit en moyenne douze heures de vélo, six de course à pied et deux de natation. « C’est le temps que je peux y accorder pour conserver un équilibre familial et professionnel. Je suis affilié à un club, mais nos horaires professionnels impliquent beaucoup d’entraînements en solo, à l’exception de quelques séances de natation. Pour pallier ça, j’ai un entraîneur personnel qui m’envoie des séances hebdomadaires. Il découvre la vie de gendarme et ses aléas, qui impliquent de reporter des séances, de se réadapter, notamment à l’état de fatigue. »

Lisbonne, puis Hawaï en ligne de mire

Théoriquement, il lui faudrait un temps de récupération, mais le militaire, qui ne semble jamais vraiment rassasié, entend conserver les bénéfices de sa préparation pour Nice, afin de prendre le départ de l’Ironman de Lisbonne, au Portugal, le 21 octobre 2023. Avec un objectif bien précis en tête : tenter de décrocher sa qualification pour Hawaï l’an prochain. « Une seule course suffit, au cours de laquelle il faut terminer sur le podium de sa catégorie. On peut se qualifier jusqu’en juillet, mais plus tôt c’est fait, plus on a de temps pour trouver des partenaires financiers, car chaque participation a un coût conséquent. De ce fait, tout le monde a cet objectif, rendant la qualification plus dure en début de cycle. »

Ne manquant pas de projets, le MDC Guillaume s’est également porté volontaire pour être runner aux côtés des porteurs de la flamme olympique de mai à juillet 2024, puis en août pour les Jeux paralympiques.

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