Au sein de la DG HOME s’affairent de nombreux fonctionnaires européens, des agents temporaires, mais aussi des experts nationaux détachés, comme le colonel Antoine Billard. Leur mission ? Apporter une expertise professionnelle de haut niveau et favoriser la compréhension mutuelle entre les administrations nationales et les institutions européennes.

« Il s’agit d’assister les fonctionnaires et agents de la Commission dans l’élaboration des politiques de sécurité qui créeront, pour les acteurs concernés, les meilleures conditions pour coopérer sur des sujets concrets, tels que la lutte contre la criminalité organisée transnationale, les opérations transfrontalières, les formations, par exemple dans le domaine de la protection de l’environnement, ou pour traiter des conséquences de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine. »

L’unité de rattachement du colonel Billard a la responsabilité de deux des agences européennes compétentes en matière de sécurité, Europol et CEPOL. « Nous travaillons à améliorer la coopération policière afin, notamment, de fluidifier l’échange d’informations, ou faciliter la mise en place de patrouilles et opérations conjointes. Nous participons également au développement du cycle stratégique EMPACT, la plateforme pluridisciplinaire européenne contre les menaces criminelles, pilotée par les États membres, et nous engageons des moyens financiers pour lutter contre des menaces communes, comme la délinquance itinérante qui touche l’ensemble des pays et citoyens de l’Union. »

Il ne s’agit pas de faire de l’ingérence, mais bien de « fournir des solutions pragmatiques et flexibles à des problèmes de sécurité gérés localement, mais vécus collectivement.» Un véritable jeu d’équilibriste requérant à la fois « une intelligence situationnelle et une dose de psychosociologie des organisations ».

Des qualités que le colonel a pu acquérir grâce à un parcours riche et varié au sein de la gendarmerie nationale. « La gendarmerie nationale m’a réellement préparé à évoluer sereinement là où je suis. L’alternance entre des postes de commandement ancrés dans la réalité du terrain et des questions de sécurité intérieure, et des postes d’environnement et des formations tournés vers l’international est une vraie plus-value, souligne-t-il. N’oublions pas que le partenariat est l’essence même du métier de gendarme : la force du collectif et l’action avec des entités professionnelles de cultures différentes. » Le colonel entend ainsi continuer à « combiner les forces pour faire vivre un “esprit définitif de coopération” au sein de l’Union européenne, nécessaire pour une sécurité enracinée localement pour mieux déraciner les phénomènes criminels. »