Christophe, 44 ans, travaille dans l’immobilier social et depuis cinq ans, il est réserviste de la gendarmerie. Un rêve de jeunesse concrétisé sur le tard. « Lorsque j’étais à l’université, j’envisageais fortement d’intégrer la gendarmerie côté motocycliste. On était deux amis, lui l’a intégrée à la gendarmerie de l’Air et moi non. » Après des années à ne plus y penser, l’idée lui revient en tête. Il décide alors de candidater. « Ça me trottait toujours dans la tête et à l’approche des 40 ans, je me suis demandé pourquoi je ne reviendrais pas vers l’intérêt général. C’est là que la douce musique de la gendarmerie est revenue. La limite d’âge étant à 39 ans, j’ai donc candidaté et ça s’est bien passé, j’ai intégré la PMG (Préparation Militaire Gendarmerie) en 2019. Je l’ai obtenue et, très vite, il y a eu des missions terrain, notamment dans le cadre de la LIIC (Lutte contre l’Immigration Irrégulière et Clandestine) », explique-t-il.

Ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin, il décide d’avancer dans l’aventure gendarmerie et se lance, en 2022, dans la formation des officiers de réserve. Après un mois à Melun, il sort aspirant, puis passe sous-lieutenant de réserve, un poste d’encadrement qu’il occupe toujours aujourd’hui.

En parallèle de l’accomplissement de cette passion, de ce petit quelque chose qui lui avait toujours manqué, Christophe renoue avec une autre passion : la moto, « si j’avais été gendarme, j’aurais voulu être motocycliste ». Motard engagé, il décide ainsi, en février 2024, de lier ses deux passions en participant à un événement motocycliste pour porter la voix de l’ association « Gendarmes de cœur ». Une aventure humaine et engagée.

« Être acteur de son engagement »

Cette aventure, le sous-lieutenant de réserve ne va pas la vivre seul. Pour avoir une bonne équipe, capable de l’appuyer aussi bien sur la partie logistique que mécanique et sur le plan moral, il va entraîner trois autres camarades réservistes de la même promotion que lui. Et pour donner un sens encore plus fort à cette course, ils vont porter à travers elle la voix d’une association, « les gendarmes de cœur ». Créée en 2005, cette association accompagne les militaires et leur famille à travers plusieurs types d’aides : accompagnement pour le handicap d’un gendarme ou d’un membre de sa famille, soutien à la scolarité des enfants de gendarmes hospitalisés ou malades, soutien financier en cas de blessures, d’hospitalisation ou de décès et actions participatives.

« Nous nous sommes dit que dans nos vies respectives tout allait bien, mais il y a un moment où il faut se demander comment on peut tendre la main vers une association qui est plutôt du côté des actifs, plutôt tournée vers les autres en interne. C’est comme le sens de l’engagement de la réserve. On n'a pas fait un listing de toutes les associations qui existent en gendarmerie. Ça s’est plutôt fait via un réseau de connaissances et une personne qui était vraiment active. Mais l’idée, c’était vraiment de se dire : qu’est-ce qu’on peut faire vers l’autre, en conjuguant notre engagement vers la gendarmerie et nos valeurs au quotidien. »

Porté par l’engouement général, par son équipe et par son engagement auprès des « Gendarmes de cœur », le vendredi matin, dans le froid, le sous-lieutenant prend le départ de la course dans la catégorie Vintage malgré une grippe bien présente. Dans le sable des dunes du Pas-de-Calais, il va ainsi tenir durant plusieurs tours sur sa moto, une DT R250 de la marque Yamaha. « On était environ 720 participants. C’est impressionnant, parce qu’il y a énormément de monde dans la station. » Un défi sportif particulièrement éprouvant, même pour Christophe, habitué aux trails de la Côte d’Opale et aux compétitions de boxe française. « C’était extrêmement physique, mais ça en valait la peine, et puis cela montre que la gendarmerie au quotidien, ce n’est pas que de la réserve avec des missions opérationnelles, ça se traduit aussi par ce genre d’action, par des engagements non pilotés par la gendarmerie. Des engagements dont chacun, individuellement ou collectivement, peut être à l’origine. Et puis cela fait rayonner la gendarmerie, la réserve, les associations soutenues et chaque acteur associé. Si je devais dire un dernier mot, je dirais à chacun d’être acteur de son engagement… tout simplement. »

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