L’adjudant Élodie, la passion du sport chevillée au corps

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 08 mars 2024
A gauche, portrait de profil (buste) de l'adjudant Maud, souriante, en treillis et calot sur la tête. Sur son bras, la rondache de la gendarmerie de l'Armement. A droite, vue de face de l'adjudant Maud en tenue de cycliste bleue et casque blanc sur la tête. Affichant un grand sourire, elle lève le pouce de sa main gauche.
© D.R.

Elle n’imagine pas une journée sans sport. Après le judo, le football ou encore le handball, c’est vers le triathlon que s’est tournée cette sportive chevronnée et surtout passionnée. En mai 2024, elle participera ainsi à son troisième Championnat de France militaire. Une des nombreuses compétitions sportives où elle s’attache, au-delà de la performance personnelle, à valoriser l’image de la gendarmerie et faire rayonner ses valeurs sportives et humaines.

L’adjudant Élodie a le sport chevillé au corps. Le sport sous toutes ses formes. Et ce depuis son plus jeune âge ! « Vous pouvez me mettre n’importe quel sport, je vais être contente », assure-t-elle en riant, en guise de préambule.

Entre le sport et elle, c’est en effet une longue histoire, qui débute sur les tatamis de judo alors qu’elle n’a que 9 ans. « J’ai même fait sport études judo au collège, note-t-elle. Et après j’ai continué avec le foot, le handball... Le sport a toujours fait partie de ma vie. » Sa licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) en poche, elle pense même un temps à devenir professeur d’EPS, « mais la vocation d’entrer en gendarmerie était plus forte ». Là encore, au-delà d’une solide volonté de s’engager au service de la population, d’un sens aigu de la justice et d’un attrait pour « le côté carré » de la militarité, Élodie est également attirée par le volet physique et sportif du métier.

Elle passe donc le concours de sous-officier et intègre l’école de Châteaulin en 2007. À sa sortie, elle opte pour la gendarmerie départementale, « parce qu’à l’époque les femmes n’avaient le choix qu’entre la départementale et la garde républicaine ». Elle servira huit ans en brigade territoriale au sein du groupement de la Charente, où elle apprend toutes les facettes du métier, « avec une vocation plut judiciaire à cette époque ». Elle part ensuite en Nouvelle-Calédonie, de 2016 à 2019, toujours en brigade territoriale, avec un petit détachement de quelques mois auprès de la brigade de recherches pour armer le groupe anti-cambriolages. À son retour en métropole, elle est affectée en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, cette fois dans une brigade montagne, jusqu’à l’appel à volontaires de la gendarmerie de l’Armement, un an plus tard. En octobre 2020, elle rejoint donc la brigade de gendarmerie de l'Armement de Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne, avec désormais pour missions d’assurer la surveillance et la sûreté de sites au profit de la Direction générale de l’Armement (DGA), ainsi que du Service de santé des armées (SSA), spécificité de son unité.

Des sports collectifs au triathlon

Et le sport dans tout ça ? Il fait plus que jamais partie du paysage, mais différemment. « Arrivée en brigade, j’ai continué un temps à faire du foot, maisla pratique de ce genre de sport collectif est plus compliquée quand on est en unité. Je me suis donc tournée vers le sport individuel et je me suis mise au triathlon, parce que je faisais déjà de la natation, de la course à pied ainsi que du vélo. » En 2020, elle rejoint l’Association gendarmerie de triathlon, afin « de représenter l’Institution lors des manifestation sportives et pouvoir mettre à l’honneur notre métier à travers nos valeurs sportives et humaines. »

Si pour la militaire, le sport doit avant tout rester un plaisir, cela ne l’empêche pas de « chercher un peu à performer depuis environ quatre ans ». Un objectif qui se traduit par des entraînements quotidiens, voire bi-quotidiens quand son emploi du temps le permet, en conservant tout de même un jour de repos dans la semaine pour laisser son corps récupérer. « En règle générale, dansla semaine, je vais avoir deux entraînements de natation, deux à trois séances de vélo et deux à trois séances de course à pied. » Il faut dire qu’elle n’a pas choisi la facilité en optant pour trois sports en un : « C’est ça la complexité, confirme-t-elle en riant. Et c’est ce qui prend énormément de temps. Je vais donc m’entraîner sur mes descendances de nuit, ou avant de faire une nuit, principalement sur du temps personnel, et de temps en temps, sur quelques créneaux sur le temps de service. Il faut compter entre une heure et deux heures par jour selon les séances, un peu plus quand je suis sur du bi-quotidien. Je me cale par rapport au travail. » Et d’ajouter en plaisantant : « C’est sûr,je serais bien heureuse si le travail s’adaptait pour moi. Mais c’est évidemment moi qui m’adapte. »

Lunettes de soleil sur le nez, l'adjudant Maud, vêtue d'un cycliste bleu foncé et d'un tee-shirt dans les tons de bleu affichant le dossard 52, en train de courir au bord d'une rivière bordée d'arbres..
© D.R.

Le championnat de France militaire en ligne de mire

Un entraînement intensif, géré par un entraîneur, pour être au rendez-vous de ses objectifs, le plus important à ses yeux étant le Championnat de France militaire (CFM), dont l’édition 2024 aura lieu en mai prochain. Pour sa 3e participation depuis 2021 (en 2023, l’adjudant Élodie défilait pour le 14 juillet et n’a donc pas pu prendre part au CFM, NDLR), la gendarme, du haut de ses presque 42 ans, affiche des « ambitions surtout personnelles » : « Je cherche toujours à faire un peu mieux que les années précédentes. Je suis mon propre adversaire en quelque sorte. Après, si je fais un podium tant mieux. Pour l'instant, tant que j'ai à peu près la caisse, je reste sur du M, c’est-à-dire du court (1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied, NDLR), et le jour où je sentirai que je ne peux plus aller dans la vitesse, je basculerai sur une autre distance... ou sur un autre sport si je ne prends plus de plaisir dans celui-ci. »

Avant ce rendez-vous printanier, en guise de préparation, l’adjudant Élodie participera à un triathlon fin avril, l’une des nombreuses compétitions qui viendront ponctuer son année sportive, comme le contre-la-montre organisé à Niort en septembre, qu’elle aimerait bien disputer en équipe, et tout un tas de petits triathlons, comme celui de Deauville.

Préparation, calendrier, entraîneur, celle qui se dit non pas sportive de haut niveau, mais « sportive plus plus », met donc tout en œuvre pour arriver à ses fins.

De l’importance de transmettre le goût du sport

Au quotidien, elle essaie aussi de transmettre sa passion du sport et de sensibiliser les jeunes autour d’elle, particulièrement au sein de son unité, où elle est responsable de la préparation aux concours. « Je n’essaie pas de les amener sur une recherche de performance, comme ce que je peux faire, mais au moins qu'ils aient une base, des valeurs. C’est avant tout une question de santé, de bien-être physique et mental, et quand on est gendarme, on a plutôt intérêt à avoir une bonne aptitude physique. Un esprit sain dans un corps sain, c’est une des valeurs que j’essaie de faire passer, avec celle du dépassement de soi. Pour moi, c’est important d'aller de l'avant, de se prendre en main et de ne pas se reposer sur ses acquis, et le sport permet justement de se dépasser. Outre le dépassement de soi, il y a d’ailleurs beaucoup de valeurs communes au sport et à la gendarmerie, comme le respect de l’autre et des règles, le côté très humain ou encore la cohésion. »

 

 

 

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