Julien, les yeux et les oreilles de la caravane gendarmerie du Tour de France

  • Par la lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 25 juillet 2023
Julien à côté de la voiture gendarmerie de la caravane du Tour de France
L'adjudant Julien à côté d'un des véhicules de la caravane gendarmerie.
© D.R.

Du 1er au 23 juillet pour l’épreuve masculine, puis du 23 au 30 juillet pour la féminine, les quatre véhicules gendarmerie de la caravane publicitaire du Tour de France ouvrent le cortège, délivrant notamment des messages de prévention. À la tête de cette équipe de douze gendarmes, se trouve le lieutenant Jérémy. À ses côtés, l’adjudant Julien, son adjoint, qui réalise son troisième Tour de France.
 

Sur le bas-côté, des centaines de personnes, pancartes ou drapeaux à la main, certains déguisés, d’autres confortablement installés sur un fauteuil de camping, applaudissent avec un enthousiasme non dissimulé. Un engouement populaire caractéristique du Tour de France, qui retentit au passage des quatre voitures de la gendarmerie qui ouvrent le cortège de la caravane publicitaire. Dans la troisième voiture de ce cortège se trouvent deux militaires, dont l’adjudant Julien. Un écouteur fixé à l’oreille droite, un œil sur la voiture de devant pour conserver la bonne distance et un autre sur le public, il conduit, concentré mais serein, au milieu de la foule impatiente de récupérer des « goodies ». Tout au long des 184 kilomètres de cette 9étape, qui traverse une partie de la Creuse et du Puy-de-Dôme, et plus largement sur les 3 405 kilomètres que compte au total le Tour cette année, le militaire va ainsi conduire durant près de la moitié du temps, relayé seulement à mi-parcours et lors d’une pause expresse d’une minute par Laura, une autre gendarme de la caravane. Dans la voiture, il prend ensuite sa place, distribuant à son tour des « goodies ».

Une troisième édition au compteur

Cette manœuvre, mais aussi cet engouement, Julien les connaît bien. Après une première édition en 2014, une deuxième en 2016, il réalise cette année son troisième Tour. Un (re)tour qui, après six ans, était particulièrement attendu. « Ça m’avait bien plu en 2014 et j’aimais bien ce qui se passait. La relation qu’on a avec le public fait du bien, parce qu’il y a un accueil plutôt chaleureux pour 95 % des gens, et je trouve ça agréable. Il y a aussi toute cette partie communication avec le public, que ce soit sur le parking caravane ou ailleurs. On peut discuter de notre travail, de notre institution et des différents corps de métiers, et ça, c’est plutôt sympa. Et puis c’est vrai qu’il y a un petit côté addictif avec le Tour, parce qu’il y a quelque chose qui se passe avec la caravane, avec l’événement, avec chaque acteur du Tour qui fait qu’on a envie d’y retourner. C’est une expérience extrêmement riche professionnellement et personnellement. »

Une expérience qui, au fil des ans, lui a laissé de magnifiques souvenirs, comme lorsqu’en 2014, au départ d’Angleterre, des milliers de personnes massées au bord des routes acclamaient la caravane, ou lorsque cette même année, les Bretons, venus par milliers assister au mythique rendez-vous cycliste, ont pris le relais. « Ce sont vraiment de très bons souvenirs. »

Adjoint au chef de détachement : de la gestion humaine et matérielle

Cette année, grâce à ses connaissances et à son grade d’adjudant, acquis il y a deux ans, Julien a intégré la caravane en tant qu’adjoint au chef de détachement. Un poste particulièrement intéressant, mais qui implique également plus de responsabilités. « Sur cette édition, personne n’avait pris part à la caravane auparavant, à part moi. Donc, comme je connaissais déjà un peu le travail, mais aussi et surtout « les codes » ASO concernant les comportements à avoir et à ne pas avoir, j’ai donné dès le début les grandes lignes à tous les caravaniers, ainsi qu’à Jérémy, pour son rôle de chef de détachement gendarmerie. Pour remplir notre mission au mieux, nous avons fait le choix de nous séparer et de ne pas aller dans le même véhicule, afin d’avoir deux points de vue différents au cas où il se passerait quelque chose que l’autre ne voit pas, et inversement. Plus spécifiquement de mon côté, je veille à la gestion des goodies. On en distribue environ 2 200 par jour. Mais aussi à la bonne ambiance entre les caravaniers. Je vais vraiment veiller à ne laisser personne de côté, c’est vraiment important. »
Une expérience qui lui sert aussi dans son travail quotidien. En effet, à côté de la parenthèse du Tour, Julien a une carrière déjà bien riche. Ayant rejoint la gendarmerie au sein de l’escadron de gendarmerie mobile de Nantes, après une première carrière dans le civil, le gendarme a ensuite été affecté à celui d’Orléans, où il a intégré le peloton d’intervention. Après y avoir passé plusieurs années, il décide de découvrir de nouveaux horizons au sein de la gendarmerie et part à Bruxelles, au sein de la Représentation permanente de la France auprès de l'Union européenne. Il y restera cinq ans, avant de rejoindre la gendarmerie mobile au sein de l’escadron de Marmande, au poste qu’il occupe encore aujourd’hui de chef secrétaire.

« Le Tour évolue dans le bon sens »

Avec le recul de ses années en gendarmerie et de ses trois participations à la caravane, l’adjudant Julien partage aujourd’hui sa vision du Tour et les évolutions qui l’ont marqué, de la caravane de la gendarmerie aux véhicules, en passant par l’ambiance. Une évolution positive, marquée par des tenues et des véhicules plus modernes et plus vertueux (hybrides), mais aussi par des messages de prévention diffusés auprès de la population. « Nous avons gagné en luminosité et en peps. Lors de mon premier Tour de France, par exemple, le véhicule n’émettait pas de son et le covering (la sérigraphie du véhicule, NDLR) n’était pas du tout le même. Nous avions aussi des polos jaunes au lieu des bleus. Concernant la logistique, on partait de rien, on faisait tout au jour le jour. Aujourd’hui, il y a une personne dédiée à cette mission, qui fait un travail remarquable. » Une évolution qui est à l’image du Tour, « dans le bon sens ».

« Le Tour, c’est du sérieux. C’est un mélange de travail et de plaisir. C’est avant tout l’occasion de partager notre institution, mais aussi de vivre des moments de partage personnels et collectifs avec l’équipe », précise-t-il, avant de poursuivre : « Sur le Tour, l’image qu’on veut montrer, c’est celle d’une gendarmerie qui casse un peu les codes. Nous sommes là dans un rôle de prévention et non de répression. On est accessible pour le public, on montre qu’on est comme tout le monde, qu’on est surtout là pour aider les gens, pas pour les embêter, et au final, le petit plus, c’est de faire passer le message qu’on peut tous vivre ensemble. »

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