Héros du quotidien : un gendarme récompensé après une intervention sur les quais du métro

  • Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
  • Publié le 27 juillet 2023
Un capitaine de gendarmerie, debout à gauche de l'image, en chemise blanche et pantalon bleu, coiffé de son képi, les mains croisées devant lui. A sa droite, les drapeaux de l'Union uropéenne et de la France, puis un kakémono de l'Agence nationale des techniques d'enquêtes numériques judiciaires
© D.R.

Officier de liaison auprès du ministère de la Justice, le capitaine Julien est intervenu lors d’un trajet en métro, à Paris, mettant fin aux agissements d’un homme particulièrement agressif. Il témoigne.

Rien ne laissait présager ce matin-là que son trajet allait être différent des autres jours. Le capitaine Julien se rendait sur son lieu de travail, en civil, empruntant les transports en commun comme bon nombre de Franciliens. Mais il se trouve soudain face à une situation critique : « Juste devant moi, je vois un individu se jeter sur une jeune femme en tentant de l’étrangler par l’arrière. Mon premier réflexe est de le pousser pour éviter qu’il ne fasse basculer la victime sur les voies ou ne l’étrangle. Je prends quelques pas de recul pour évaluer la situation, car les choses sont assez confuses, mais je vois bien que l’homme n’a pas l’air de connaître la victime. Il m’identifie rapidement comme une nouvelle prise et me charge en direction des voies, tout en cherchant à faire d’autres victimes. Je ne comprends pas toutes ses actions. Il me semble qu’il est en crise de démence et en détresse psychologique. Je demande aux passants de faire le 17 pour qu’il puisse être pris en compte par la police, et je continue d’attirer et de focaliser son attention pour éviter qu’il ne fasse du mal à quelqu’un d’autre. J’arrive à le gérer comme ça pendant une quinzaine de minutes, le temps que les policiers arrivent et l’interpellent immédiatement. Pendant ce temps-là, j’ai dû le faire sortir de la rame de métro, par où il a tenté de fuir, puis le contenir. »

« La première réaction est réflexe »

Avant d’agir plus longuement sur la situation, c’est d’abord par instinct qu’a réagi l’officier, pour la victime mais aussi auprès de l’agresseur, qui ne semble pas lucide. « Voyant qu’il y avait un danger immédiat pour la victime, ma première réaction est réflexe, sans trop réfléchir. Immédiatement, je me rends compte que je dois faire en sorte qu’il n’y ait pas d’autre victime, lui et moi compris. Le plus gros danger était de tomber sur les voies, il fallait donc s’en écarter. » Le gendarme de 39 ans ajoute qu’il doit à sa formation en intervention professionnelle d’avoir automatiquement eu les bons réflexes, mais aussi la capacité à garder son sang froid : « On retrouve des attitudes, même en civil, tout seul, dans un milieu non conforme à ce que l’on rencontre d’habitude, on a encore toutes ces techniques enseignées dans la tête, et le maintien du sang froid, je pense que c’est ce qui a fait la différence sur cette intervention. On garde aussi à l’esprit la notion d’éthique face à un agresseur qui est une personne en détresse. »

Le militaire a été récompensé de la médaille pour acte de courage et dévouement par le Préfet de police, Laurent Nunez, auquel la première victime a écrit. Il a également reçu des mains de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des outre-mer, une citation à l’ordre du régiment, et la médaille d’or de la Défense nationale avec étoile de bronze.

Un officier de liaison en interministériel

Le capitaine Julien n’occupe pas actuellement un poste opérationnel, mais il a déjà derrière lui un beau bagage de gendarme : sous-officier en brigade territoriale, puis en brigade de recherches, dans l’Oise, il a à cœur de poursuivre cet engagement comme enquêteur après avoir intégré l’école des officiers de la gendarmerie nationale à Melun. Après la formation qui dure deux ans, il choisit de continuer dans le domaine de la police judiciaire, et devient chef de la division atteintes aux personnes au sein de la Section de recherches (S.R.) de Reims pendant quatre ans. Aujourd’hui, il est affecté à l’Agence nationale des techniques d’enquêtes numériques judiciaires (ANTENJ), dont le premier outil est la Plateforme nationale des interceptions judiciaires (PNIJ), qui permet de faire des réquisitions aux opérateurs téléphoniques dans le cadre des enquêtes. « Mon travail d’officier de liaison est d’assurer la relation entre mon agence et le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, mais aussi d’apporter un savoir d’enquêteur à l’agence, afin de développer les outils qui correspondent aux besoins, c’est pour cela qu’ils sont allés chercher un profil issu de S.R. » Un travail stimulant, qui lui permet de participer à la mise en œuvre d’un outil répondant aux besoins des enquêteurs, de travailler avec tous les acteurs de la police judiciaire... Mais aussi d’intervenir efficacement sur un homme dangereux lors d’un trajet de travail, car c’est bien en tout temps et en tout lieu qu’il a choisi d’être gendarme et d’agir comme tel.

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