Héros du quotidien : le gendarme Guillaume met fin à une agression au couteau

  • Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
  • Publié le 12 février 2024
Un gendarme mobile debout devant la balustrade d'un pont de Paris. En arrière-plan, la Seine, Paris et la Tour Eiffel
© D.R.

Le 6 août 2023, dans un restaurant niortais, une femme hystérique s’en prend à un serveur avec un couteau. En dépit du danger, le gendarme mobile Guillaume, en repos, parvient à la maîtriser.

Niort, dimanche 6 août 2023. Dans le centre historique de la ville, vers midi, chacun cherche un lieu pour déjeuner et les terrasses sont rapidement bondées. Le restaurant où le gendarme Guillaume est attablé avec sa conjointe, ses parents, ainsi que ses jeunes frère et sœur, ne fait pas exception. Alors qu’ils vont passer commande, une femme se met à importuner les clients. Un serveur intervient pour l’en empêcher, d’abord verbalement, puis physiquement. Le ton monte et le jeune gendarme comprend qu’il doit intervenir.

Un gendarme mobile en repos

Affecté à l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) de Luçon depuis 2020, le militaire a intégré la gendarmerie il y a sept ans comme Gendarme adjoint volontaire (GAV). Il a d’abord été affecté au Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de Pithiviers, puis à celui de Chinon. Quatre années d’expérience riches, pendant lesquelles il apprend beaucoup. Il réussit le concours de sous-officier, et à la suite à sa scolarité à Châteaulin, il rejoint la gendarmerie mobile et donc la Vendée, où sur son temps de repos, il profite du secteur comme en ce dimanche d’été.

C’est son petit frère, ancien GAV, toujours attentif à son environnement, qui remarque le premier la situation et le prévient d’un coup de coude que les choses vont peut-être déraper. « Il est très sérieux sur ça, prévoyant, explique le militaire. Et ce jour-là, il ne s’est pas trompé ! » De l’autre côté de la terrasse, le ton monte, car la femme, paraissant assez marginale, ne comprend pas, s’énerve de plus en plus, insultant le restaurant et le serveur, qui doit s’interposer et la repousser légèrement. La femme trébuche et finit par s’en aller sans que les choses aillent plus loin.

Une intervention rapide sur une agression au couteau

Quelques minutes plus tard, les plats sont sur le point d’être servis quand la personne excitée revient de l’autre côté en criant « Je vais le planter ! ». Des paroles qui interpellent le gendarme, alors dos à la scène. « Je me retourne, précise-t-il, et je vois la personne qui insulte le serveur. Entre elle et lui se trouve une table avec un couple en train de déjeuner. La femme saisit subitement un objet et menace le serveur. » De là où il est, le gendarme ne voit pas que c’est un couteau, seulement qu’elle a pris quelque chose. Néanmoins il se lève aussitôt alors que la situation dégénère : le serveur ceinture la mise en cause au niveau des bras, mais elle parvient à lui planter le couteau dans la cuisse. Le tout se passe en une fraction de seconde, tandis que le gendarme Guillaume arrive sur eux. « D’un coup je vois qu’elle sort de la cuisse de la victime ce qui est en fait un couteau. Pour éviter que cela ne se reproduise, je saisis son bras armé. Mon but est de la sortir de la terrasse, pour l’éloigner des familles, du couple et de la victime. » Le militaire demande alors au serveur, qui maintenait toujours la femme, de la lâcher, et l’enjoint à mettre une compresse sur sa cuisse pour arrêter le saignement. « Mon frère m’aide à amener la femme au sol, poursuit le militaire. Par la force, j’arrive à lui faire lâcher l’arme ensanglantée. Je me souviens avoir eu un peu de sang sur les mains, sans gravité. Les gens autour étaient apeurés. » Une fois la personne maîtrisée, avec beaucoup de sang-froid, il demande à son frère de vérifier si le serveur se soignait bien et d’appeler les secours.

« La police est arrivée très viteet a pris en compte la mise en cause, ajoute-t-il. Je me suis alors enquis de l’état du serveur, dont la plaie semblait avoir arrêté de saigner, et j’ai continué de faire la compression. Les pompiers ont pris le relais quelques instants plus tard. »

« J’ai agi naturellement »

C’est très simplement que le gendarme Guillaume explique son action : « Je prends très à cœur tout ce que je fais dans la vie, que ce soit dans le domaine professionnel ou privé. En plus de ça, je suis gendarme. Pour moi, c’était un acte naturel de secourir cet homme qui se faisait attaquer par une personne en détresse. C’était mon devoir d’intervenir, je ne me suis même pas posé la question, cela s’est fait naturellement. » Au point qu’il n’aurait jamais pensé recevoir une telle récompense : la médaille de la gendarmerie nationale avec étoile de bronze. Quant à sa famille, elle est fière de lui, et contente que son geste soit récompensé, même si, comme le militaire le dit, « dans un premier temps, ils étaient surtout contents que j’aille bien » !

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