Finistère : un gendarme de l’Antenne GIGN de Nantes en repos sauve une femme de la noyade

  • Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
  • Publié le 07 mars 2024
Zoom sur la rondache des Antennes GIGN, portée sur une épaule droite au cours d'une cérémonie
© GIGN

Dimanche 25 février 2024, jour de tempête, un gendarme en repos, aidé de sa conjointe et d’un joggeur, ont sauvé une femme des vagues et d’une mort certaine en se jetant à l’eau.

À la mi-journée du 25 février 2024, les côtes sud du Finistère sont en proie au vent et à la tempête. La mer est particulièrement agitée, et il est interdit de se baigner. Un gendarme de l’Antenne GIGN de Nantes, en repos, et sa femme se promènent sur le sentier côtier de Clohars-Carnoët, accompagnés de leur chien. À peine sont-ils dépassés par un joggeur qu’ils entendent un appel au secours venu des flots…

« On ne voyait pas trop ce qu’il se passait, j’ai d’abord vu une silhouette dans l’eau », explique le militaire. Sur la plage, les badauds ne réagissent pas, mais lui veut en avoir le cœur net : « J’ai quand même accéléré le pas pour me rapprocher au plus vite de la plage. »

Dans le même temps, le couple aperçoit le joggeur descendre vers la mer et échanger des signes de bras avec la victime, une femme en combinaison de plongée. L’homme finit par sauter à l’eau mais se fait ramener sur le sable quasiment dans la foulée.

Des conditions de sauvetage particulièrement difficiles

« J’ai compris que ça n’allait pas bien se passer, ajoute le militaire, etje suis parti en courant chercher une des bouées de sauvetageà l’entrée de la plage. » Mais entre le moment où il la récupère et son retour, la femme disparaît pendant plus de trois minutes, selon les divers témoignages. Le gendarme est habitué aux situations de crise et, bien que ne sachant pas où peut être la victime, se prépare à sauter dans l’eau rapidement, en délovant la corde et retirant ses vêtements.

« À un moment donné, on l’a vue ressortir d’une vague, poursuit-il, et le joggeur a sauté avec moi dans l’eau. Lui avait la bouée dans les bras et moi le cordage, et ma femme est restée sur le sable en tenant la fin de cordage.On a nagé jusqu’à elle, le joggeur devant moi a jeté la bouée à la femme, qui l’a attrapée, puis il est reparti à la nage comme il a pu jusqu’au sable. À ce moment-là, je suis resté dans l’eau, je l’ai tractée à mon niveau, et ensuite je l’ai portée jusque sur la plage. »

La victime, au bord de l’évanouissement, n’a quasiment plus aucune réaction, bien qu’elle soit encore consciente. C’est un poids mort dans les bras du gendarme. « Quand on est arrivés sur la plage, je l’ai assise, reprend-il. Elle était en combinaison de longe-côte en lycra etportait un masque. Comme elle avait du mal à respirer, je lui ai tout de suite enlevé la cagoule, le masque, les gants, et on desserré la combinaison pour qu’elle soit plus à l’aise. Je lui ai posé quelques questions sur son âge, sa résidence, pour voir si elle était vraiment consciente, si tout allait bien. Elle semblait être lucide, bien qu’en état de choc. »

Le trio attend alors l’arrivée des pompiers, une vingtaine de minutes plus tard, sous une météo rude, mêlant froid, vent et pluie. Dès que la victime est prise en compte par les pompiers, et après leur avoir fourni les éléments explicatifs nécessaires, le militaire et sa femme rentrent se mettre au sec.

Un travail d’équipe

Bien qu’ayant pour sa part fait preuve de maîtrise et de sang-froid, le gendarme de l’AGIGN de Nantes veut souligner l’effort conjoint qui a conduit à ce sauvetage : « Je voudrais insister sur le fait que je n’étais pas seul dans cette action. Il y a le joggeur, qui a sauté une première fois dans l’eau, seul, et qui y est retourné avec la bouée. Et il y a aussi ma femme. Elle a été en contact avec les pompiers d’un bout à l’autre, leur a donné les éléments et a gardé la corde en terre ferme pour qu’on puisse être retenus si jamais on se faisait embarquer. Tout le monde a participé. » Si un drame a pu être évité ce jour-là grâce au sang-froid de ce trio de sauveteurs, il reste indispensable d’être prudent quand de telles conditions météorologiques se déclarent.

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