Défilé du 14 juillet : la gendarme Lætitia participe à l’arrivée en fanfare de la cavalerie

  • Par le chef d'escadron Sophie Bernard
  • Publié le 11 juillet 2023
La gendarme Laetitia affectée à la fanfare de la Garde avec son cheval Elorgat.
© D.R.

Affectée à la fanfare du régiment de cavalerie de la Garde républicaine, la gendarme Lætitia défilera sur les Champs-Élysée, le 14 juillet prochain, au rythme coordonné de sa trompette et de son cheval. Focus sur cette passionnée à double titre.

Monter sur un cheval tout en jouant de la trompette et descendre ainsi la plus belle avenue du monde… « C’est avant tout un rêve de gosse », explique Lætitia, qui l’a réalisé en devenant trompette de cavalerie au sein de la fanfare de la Garde républicaine. Sa famille n’est pas issue du monde militaire. C’est son frère qui lui a donné envie de faire de la musique. « J’ai voulu faire comme lui et je me suis mise à la trompette à l’âge de 8 ans. J’ai commencé le cheval pratiquement au même moment. » La jeune femme entend parler un jour de la fanfare de la Garde républicaine et se rend compte alors que c’est la voie idéale pour elle. « C’est le seul métier qui me permettait d’allier mes deux passions : la musique et l’équitation. »

Une place à prendre

À l’âge de 21 ans, Lætitia décide de passer le concours de sous-officier de gendarmerie et intègre l’école de Chaumont en 2019. « Nous devons forcément passer par l’école des sous-officiers et suivre la même formation militaire que les autres gendarmes, avant d’intégrer la Fanfare de cavaleriede la Garde républicaine. Avant de postuler au concours, il faut passer en principe une audition à la fanfare et qu’une place s’y libère pour espérer l’intégrer après l’école, mais jeme suis mal renseignée. Je savais que la gendarmerie serait, dans tous les cas, un monde qui me plairait, alors j’ai candidaté directement, et ce n’est qu’une fois en école que j’ai passé l’audition pour la fanfare, où il y avait justement une place de trompette. J’ai eu beaucoup de chance ! », reconnaît-elle.

En pleine crise Covid, les scolarités sont alors écourtées pour que les élèves gendarmes partent renforcer au plus vite leurs unités d’affectation. Après à peine six mois d’école, la jeune recrue rejoint ainsi la fanfare. « C’était un contexte particulier pour s’intégrer, car nous travaillions en demi-groupe et nous navions plus de services. Je n’ai rencontré mes autres camarades qu’à la fin du confinement,mais cela m’a aussi permis d’avoir une longue période d’adaptation. »

Un binôme en harmonie

Très vite, Lætitia apprend à maîtriser cet environnement spécifique, d’autant qu’elle possède un atout majeur : elle monte à cheval aussi bien qu’elle joue de la trompette. « Aucune compétence équestre n’est exigée pour intégrer la fanfare. Cela peut s’apprendre dans un deuxième temps, mais il faut beaucoup s’entraîner pour coordonner les deux. Pour ma part, j’avais déjà un galop 7, ce qui m’a permis de ne pas trop avoir à me concentrer sur le cheval au départ. » Chaque semaine, elle effectue tout de même « un travail d’ensemble » avec Elorgat, son fidèle destrier, qui doit s’adapter au rythme de la musique. « Les chevaux sont sélectionnés dans le cadre de tests musique pour voir s’ils tolèrent le son des instruments. Quand on arrive au sein de la fanfare, on est binômé avec un cheval avec lequel on s’entend bien. Chacun a sa place attitrée dans la fanfare, mais il peut parfois y avoir des changements. Ce n’est pas sans conséquence, puisque lorsque je joue, je porte la trompette sur le côté droit, en décalé vers le cheval du voisin. Le mien doit rester bien droit, car s’il donne un coup de tête, il peut me casser les dents. » C’est donc un vrai lien de confiance qui s’établit au fil du temps entre le gendarme et l’animal. « Au-delà de l’instrument, certains éléments extérieurs peuvent perturber le cheval. Quand c’est le cas, je le sens tout de suite. Discrètement, je le caresse et lui parle pour l’apaiser. »

Une mission prestigieuse

La fanfare de la Garde républicaine est essentiellement employée pour des représentations ou des missions protocolaires : cérémonies commémoratives, visites d’État sur le territoire national, visites de chefs d’État à l’Élysée, événements liés au monde du cheval ou de la musique en France ou à l’étranger, etc. À chaque type de mission correspondent un répertoire et un rythme. « La fanfare est la dernière au monde à jouer au trot. Nous avons huit trots d’escorte différents », souligne Lætitia. Si le défilé du 14 juillet est une mission classique et récurrente pour l’unité, elle n’en reste pas moins stressante. « Ce sera mon deuxième défilé cette année et je garde une part d’appréhension. Le pire qui puisse arriver, c’est la chute du cheval, car les fers glissent beaucoup sur les pavés parisiens, notamment quand on doit tourner devant la tribune officielle. »

Le jour de la fête nationale, la fanfare joue toujours le même répertoire. Mais la trompette y tient un rôle prépondérant, puisque c’est elle qui joue les sonneries protocolaires. « L’escadron de cavalerie qui nous suit obéit aux ordres donnés à la voix. Mais pour s’assurer qu’ils sont bien entendus, la trompette répète chaque ordre en jouant la sonnerie correspondante. C’est un autre trompettiste qui jouera les sonneries au défilé, mais je peux être amenée à le faire sur d’autres événements. »

Son rêve de gosse réalisé, la jeune femme n’en reste pas moins émerveillée par ses missions. « J’ai des étoiles plein les yeux à chaque fois. Il faut voir comment les gens nous applaudissent. Encore cette nuit, durant les répétitions (N.D.L.R. : dans la nuit du 9 au 10 juillet), certains nous suivaient à vélo sur les Champs. » À vélo, à pied ou sur votre écran, repérez les trompettes de la fanfare et suivez Lætitia en direct le 14 juillet prochain !

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