14 juillet 2023 : une pilote des Forces aériennes de la gendarmerie nationale à la tête de la deuxième partie du défilé aérien

  • Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
  • Publié le 12 juillet 2023
Une adjudant des Forces aériennes gendarmerie pose les bras croisés devant son hélicoptère
© SIRPA-G - GD B. Lapointe

Le défilé du 14 juillet est traditionnellement ouvert par les avions tricolores de la Patrouille de France, et une seconde partie se joue dans les airs avec les hélicoptères des armées et de la gendarmerie. Cette année, les Forces aériennes de la gendarmerie sont mises à l’honneur, en tête de ce cortège et c’est l’adjudant Sabine qui pilotera la machine de tête.

Tout comme la Patrouille de France, les Forces aériennes de la gendarmerie nationale (FAGN) fêtent cette année leurs 70 ans ! Elles sont mises à l’honneur en ouvrant cette année la seconde partie du défilé aérien du 14 juillet, au-dessus de la capitale, avec six appareils de la gendarmerie : deux AS350 Écureuil, deux EC135 et deux EC145.

À cette occasion, l’adjudant Sabine, 36 ans, pilotera la machine de tête. Après avoir commencé sa formation de pilote en 2008, au sein de la Marine nationale, la militaire est aujourd’hui affectée à la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Vélizy-Villacoublay, dans les Yvelines, depuis septembre 2022. Mais cette passionnée de toujours ne s’est pas retrouvée là par hasard !

« Un rêve de gosse »

D’aussi loin qu’elle se souvienne, la jeune gradée a toujours voulu conquérir les airs. « Depuis toute petite, je rêvais de voler, explique-t-elle.Tout ce qui pouvait traverser le ciel m’attirait. J’allais dans des meetings, je collectionnais des maquettes d’avion, j’étais vraiment passionnée ! Et un jour, à l’aéro-club de Dijon-Darois, où je volais, un pilote se préparait à faire décoller son hélicoptère, et il m’a proposé de m’emmener. C’était mon baptême hélico et à ce moment-là, ça a vraiment été la révélation, le choc ! Je me suis dit, c’est l’hélico, je veux être pilote d’hélico ! Je devais alors avoir 14 ou 15 ans. J’ai fini le lycée, passé le bac et ensuite, avec la motivation, la passion… on y arrive ! » Elle intègre, en 2008, la formation d’Élève officier pilote de l’aéronautique navale (EOPAN), qui permet aux titulaires du baccalauréat d’accéder à cette branche sous contrat de la Marine nationale. Elle devient alors pilote militaire d’hélicoptère début 2010.

Le choix de la gendarmerie et son quotidien à la SAG

L’adjudant Sabine choisit de réorienter sa carrière vers la gendarmerie en 2011, attirée par l’Institution et les opportunités qu’elle offre sur le territoire national. Elle entre à l’École de sous-officiers de gendarmerie (ESOG) de Montluçon. Comme elle possède déjà toutes les qualifications nécessaires, le passage en ESOG lui permet de s’acculturer à la gendarmerie, d’en acquérir les bases, et de repartir directement dans sa spécialité. En sortie d’école, elle est alors affectée la SAG de Tours, où elle reste deux ans… Car elle rencontre celui qui deviendra son mari, et qui est lui-même marin sur la base de Toulon. Elle le rejoint donc en 2014, grâce à une mutation à la SAG de Hyères. Leur vie se construit autour de leurs deux carrières et de leur vie de famille, avec un départ en Nouvelle-Calédonie en 2019, où cette mère de trois enfants prend un congé pour convenance personnelle. Toute la famille revient en métropole en 2022, pour s’installer à Vélizy-Villacoublay, à la nouvelle unité de l’adjudant Sabine.

Celle-ci est immédiatement replongée dans cet univers dense et passionnant, alternant les alertes et autres missions. Ces permanences demandent d’être très réactifs et prêts à décoller de manière imminente. « Les missions sont très diverses. Nous pouvons être employés pour de la recherche de personne ou de malfaiteur, du renseignement, de la police judiciaire. Nous travaillons également avec les unités spécialisées (GIGN, RAID…) pour les entraînements. Actuellement, une de nos machines est aussi déployée sur la sécurisation du Tour de France. Ensuite, avec les pompiers ou la Sécurité civile, nous sommes engagés sur les évacuations sanitaires (EVASAN) par exemple. »

Dans sa voix, on ressent l’enthousiasme sincère de celle qui peut exercer chaque jour son métier passion dans un quotidien très varié. Elle ajoute que ce qu’elle aime particulièrement dans son travail, c’est « l’importance de l’esprit d’équipe et le travail d’équipage. De jour, on travaille par deux, un pilote et un mécanicien, et de nuit, nous sommes deux pilotes et un mécanicien. » Des liens forts se créent, car la confiance, la connaissance mutuelle et les compétences de chacun sont essentielles pour mener à bien la mission, mais aussi pour s’assurer que tout se déroule bien, pour rentrer à la base une fois celle-ci accomplie.

Une pilote des forces aériennes gendarmerie dans le cockpit, casquée, en train de faire la check-list
© SIRPA-G - GD B. Lapointe

Qualités et compétences d’une pilote des FAGN

Pour être pilote en gendarmerie, l’adjudant Sabine explique qu’il faut faire preuve de souplesse, d’adaptabilité, de disponibilité, comme tous les autres gendarmes. Mais qu’il y a aussi des qualités particulières à acquérir, comme la capacité de dissociation d’attention [NDLR : la capacité à pouvoir faire plusieurs choses en même temps], et une solide rigueur. « Je dois aussi avoir une très bonne connaissance de l’Institution, de nos équipes, de nos moyens et machines dans leurs équipements et capacités. La maîtrise du cadre légal est évidemment indispensable. » Ce sont des compétentes qu’elle doit donc entretenir au quotidien. Enfin, il est essentiel pour elle et ses camarades d’avoir une bonne connaissance du travail des unités avec lesquelles ils travaillent ainsi que de leurs besoins.

Mais tout cela ne se fait pas du jour au lendemain, et les explications qu’elle apporte sur son parcours et sa formation sont particulièrement encourageantes pour qui veut devenir pilote. « Le métier est accessible : il faut oser, tenter les tests. J’ai simplement passé le bac, j’étais très motivée, et tout cela a payé ! Pas besoin d’un bagage en études supérieures ! Les qualifications et la technique s’apprennent. La formation est longue, mais tout ce qu’on nous apprend est fait de manière progressive. On part « de zéro » et les formateurs nous amènent jusque-là ». Après, à chacun de jouer pour travailler ses capacités, améliorer ses performances, ce qui conduit aujourd’hui notre pilote à ouvrir le défilé aérien des hélicoptères !

Le 14 juillet, une préparation et un grand jour

Bien que la configuration soit particulière cette année pour les FAGN et pour l’adjudant Sabine, ce n’est cependant pas la première fois qu’elle survolera la capitale le jour de la Fête nationale, car elle a déjà participé à la manœuvre le 14 juillet 2014.

« Cette année, nous aurons six hélicoptères dans le tableau, précise-t-elle.Je suis dans la machine de tête, un EC145. Je vais donc devoir être extrêmement concentrée, procéder à des manœuvres souples et précises, et penser comme un ensemble et pas seulement pour une seule machine. »

Les répétitions se sont d’abord déroulées à Orléans, le 26 juin, uniquement avec les appareils de la gendarmerie, puis le lendemain, avec les autres composantes de la seconde partie du défilé aérien.

La dernière étape a eu lieu le 11 juillet, entre 14 h 30 et 16 heures, en conditions réelles ! C’était la répétition générale dans les airs et l’avant-première du grand jour !

Pour l’adjudant Sabine, c’est à la fois « de la pression et de la fierté, un moment de concentration intense pour un exercice complexe, mais aussi grisant et excitant. Ma famille va pouvoir suivre ce moment unique ! »

Bon défilé à elle !

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