Le 20 mars dernier, le maire de Fronsac, en Gironde, appelle la brigade territoriale autonome de gendarmerie de Villegouge pour faire part de son inquiétude. Un homme d'une soixantaine d'années, qui vit seul mais a l'habitude de sortir de chez lui, n'a pas été croisé dans le voisinage depuis trois ou quatre jours et son chien a été vu dehors. 

Transpiration et difficultés respiratoires

Le major Marc Messager, commandant la brigade, envoie aussitôt deux PAM (Premier à marcher) sur les lieux. « Je les accompagne, car je pense alors trouver un cadavre et que je n'ai pas d'officier de police judiciaire à la brigade », précise-t-il. 
La porte d'entrée étant déverrouillée, les deux gendarmes pénètrent à l'intérieur de la maison et aperçoivent à distance l'homme allongé, transpirant beaucoup, avec d'importantes difficultés respiratoires. « Nous avons immédiatement pensé à un cas grave de COVID-19, poursuit le major. Nous avons appelé le 15. Le médecin nous a conseillé de le mettre en position latérale de sécurité en attendant les secours. Nous nous sommes équipés de masques et de gants avant d'entrer à nouveau. »

Testé négatif au COVID-19

Pris en charge par les pompiers, l'homme est transféré au CHU de Bordeaux. Il sera finalement testé négatif au COVID-19. Victime d'une rupture d'anévrisme, il ne lui restait probablement que quelques heures à vivre au moment de l'intervention des gendarmes. « Bien qu'il ne s'agisse pas d'un cas de COVID-19, cela montre bien à quel point il faut être attentif aux personnes fragiles et isolées toute l'année, et particulièrement en cette période d'épidémie, estime le major Messager. En cas de doute, il est important d'interroger d'abord le voisinage, puis la mairie de la commune, qui peut avoir des informations sur une éventuelle absence signalée, et enfin d'appeler le 17. »