Baptiste Addis, médaillé olympique et fils de gendarme
- Par Antoine Faure
- Publié le 17 août 2024

Médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Paris avec l’équipe de France de tir à l’arc, à seulement 17 ans, Baptiste Addis est aussi le fils d’un officier de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Jean-Christophe Addis. Rencontre avec le champion et son père, au Club France du Parc de La Villette.
Son partenaire de l’équipe de France de tir à l’arc, Jean-Charles Valladont, l’appelle « l’enfant ». De bonne guerre, vu que Baptiste Addis aura 18 ans en décembre de cette année. Avec le pongiste Félix Lebrun, il est l’autre ado star à lunettes de l’équipe de France olympique, l’autre prodige du sport tricolore. Mais, au fait, comment devient-on médaillé d’argent aux Jeux Olympiques à seulement 17 ans ? « C’est beaucoup de travail, affirme-t-il de sa voix calme et posée. Mais c’est aussi la chance d’être accompagné par les bonnes personnes, par un staff compétent et par des coéquipiers, comme Jean-Charles qui, comme moi, était entré jeune à l’Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP) et avait aussi participé jeune à des Jeux Olympiques (à Pékin en 2008 à l’âge de 19 ans, NDLR). Ce sont toutes ces personnes qui nous aiguillent et nous poussent vers le haut. »
Parmi ces personnes qui entourent Baptiste depuis ses premières flèches, dès l’âge de 9 ans, il y a aussi son père, le lieutenant-colonel Jean-Christophe Addis. Entré en gendarmerie il y a 23 ans, il a connu une première partie de carrière opérationnelle en gendarmerie départementale, puis, à partir de 2011, comme Officier du corps technique et administratif (OCTA), sur des postes à dimension R.H. Il est affecté depuis l’été 2023 au Bureau du personnel sous-officier du Corps de soutien technique et administratif de la gendarmerie nationale (CSTAGN). « Je suis très fier, en tant que papa, du parcours de Baptiste, souligne-t-il. Il a fait beaucoup de sacrifices pour cela. Il passe son temps à tirer à l’arc ! Ça commence fort, mais ce n’est que le début, il va encore faire beaucoup de belles choses, et nous sommes là pour l’accompagner et le soutenir. »
« Une grande rigueur, une grande maturité »
Pour Baptiste Addis, tout s’est enchaîné très vite. Champion de France à 11 ans, il intègre le pôle espoirs à 13 ans. « Normalement, il aurait dû y rester deux ou trois ans, mais au bout d’un an, il intégrait déjà le pôle France, à Bordeaux, poursuit l’officier. Baptiste a toujours fait preuve d’une grande rigueur, d’une grande maturité. Très tôt, il a pris part aux décisions familiales le concernant, notamment celle de rejoindre l’INSEP à 15 ans. »
En principe, il était plutôt programmé pour les Jeux Olympiques de 2028, qui auront lieu à Los Angeles. Mais Baptiste a appuyé sur l’accélérateur. « En 2022, je visais Los Angeles, mais c’est le coach qui a voulu que je grille les étapes, précise l’archer. Il ne s’est pas arrêté à la question de l’âge, il voyait quel était mon niveau, il connaissait mon potentiel, et je lui ai fait confiance. L’objectif était le même finalement, il s’était juste rapproché. Il fallait être prêt et fort plus tôt. Le coach nous a poussés pendant deux ans, et surtout l’hiver dernier, pour tirer le meilleur de nous-mêmes. Maintenant, on a cette belle médaille d’argent autour du cou, et on peut en être fiers ! »
Dans le cadre prestigieux de l’esplanade des Invalides, les Bleus ont réalisé un superbe parcours, éliminant l’Italie en quarts de finale, la Turquie en demi, ne cédant que face aux favoris sud-coréens en finale. « On est entrés dans l’arène en conquérants, en tirant nos flèches avec beaucoup de plaisir. Le public était en feu. J’ai réussi à prendre cette énergie quand je ne tirais pas, parce qu’une fois sur le pas de tir, je suis seul avec ma cible, peu importe le bruit autour. » Son père confirme : « La grande force de Baptiste, c’est sa sérénité. Il parvient à se concentrer facilement. Et il arrive parfaitement à gérer la médiatisation. Il a la tête sur les épaules. »
Outre sa médaille par équipe, Baptiste a aussi obtenu une belle cinquième place en individuel, pleine de promesses pour la suite. « Je savais que je n’avais pas encore tout à fait le niveau pour une médaille individuelle. Je sens que je peux encore progresser, peaufiner plein de détails pour m’améliorer. Mais je n’allais pas juste tirer mes flèches en attendant 2028 ! J’ai joué ma carte à fond. »
Des étoiles plein les yeux
Ces Jeux, Baptiste les a vécus comme un jeune de 17 ans qui serait aux premières loges, des étoiles plein les yeux. « J’ai attendu le bus pour la cérémonie d’ouverture à côté de Florent Manaudou. Dans le bus, j’ai pu échanger quelques mots avec Nikola Karabatic. Et pendant la cérémonie d’ouverture, j’ai pris une photo avec Teddy Riner. On a vécu des moments incroyables avec l’équipe, avec le staff. Ça restera un souvenir fabuleux, avec tous les sportifs français, de sentir qu’on était tous là pour la même chose, qu’on formait un vrai groupe, une équipe de France olympique. »
De son enfance en gendarmerie, Baptiste garde également beaucoup de bons souvenirs. « On a pas mal bougé, au gré des affectations de mon père. On est allé dans de beaux endroits, comme en Corse. Et je me suis fait plein de potes parmi les fils de gendarmes, avec qui j’ai gardé le contact. »
Sportif de haut niveau, médaillé olympique à 17 ans, fils de militaire… Baptiste pourrait en toute logique intégrer prochainement l’Armée des Champions. « Mon père m’en parle, Lisa aussi (Lisa Barbelin, Sportive de haut niveau de la Défense – Gendarmerie et médaillée de bronze en tir à l’arc aux Jeux Olympiques de Paris, NDLR). Ça a l’air super de faire partie de cette grande famille de sportifs, et ce serait un honneur. »
« Il baigne dans l’univers de la gendarmerie depuis tout petit, donc s’il devait intégrer l’Armée des Champions, il aurait bien sûr une préférence pour la gendarmerie, poursuit le lieutenant-colonel Addis. Je suis fier de porter cet uniforme, alors s’il devait le porter à son tour, ce serait une grande fierté pour moi. »
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