Étienne Roch (1907-1990), Juste parmi les Nations

  • Par par le BRI Cyprien Gandillon, chargé d’études Histoire, Département de la valorisation, Service des archives et de la mémoire
  • Publié le 25 avril 2025
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Portrait d'Etienne Roch et plaque en hommage aux justes parmi les Nations du ministère de l'Intérieur
© D.R.

Né en 1907 dans les Vosges, Étienne Roch entre en gendarmerie en 1932. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est affecté à la compagnie de Meurthe-et-Moselle. En poste à la brigade de Mont-Saint-Martin, il aide deux frères à échapper aux camps d’extermination. Il a été fait Juste parmi les Nations en mars 1990.

Étienne Marie Eugène Roch naît le 17 novembre 1907 à La Bresse dans les Vosges. Après avoir effectué son service militaire en 1927, il est admis en gendarmerie en mars 1932. En septembre de la même année, il épouse Marguerite Gillet à Ventron, dans les Vosges, et en novembre suivant, il obtient le grade de gendarme.

Avant que la Seconde Guerre mondiale n’éclate, Étienne Roch était gendarme à la compagnie de Meurthe-et-Moselle. Promu maréchal des logis-chef le 10 juillet 1941, il fait partie de la brigade territoriale de Mercy-le-Bas, qu’il quitte le 10 janvier 1942 pour rejoindre la brigade territoriale de Mont-Saint-Martin.

Le 4 novembre 1942, le convoi n° 40 quitte Drancy en direction du camp d’extermination d’Auschwitz. À son bord, la famille Katz, originaire des Pays-Bas : les frères Théo et Hans et leurs parents. Sur le chemin, Théo et Hans sautent du train en marche. Souhaitant gagner Liège, en Belgique, ils traversent Mont-Saint-Martin. Arrêtés, ils sont remis à la gendarmerie.

Laissant ouvertes les portes de la cellule dans laquelle les frères Katz ont été placés, Étienne Roch les guide à travers la forêt d’Athis afin qu’ils puissent gagner la frontière belge.

Après avoir passé l’hiver 1942-1943 à Liège, les frères Katz se séparent. Passant par la France, l’Espagne et le Portugal, Théo gagne les États-Unis, tandis que Hans veut rejoindre les armées alliées en Italie. Arrêté près de Naples par les Allemands, il finit la guerre dans un camp de prisonniers en Allemagne après s’être fait passer pour un soldat sud-africain. À la fin de la guerre, il retourne aux Pays-Bas.

Quant à Théo, pilote dans l’armée américaine, il combat en Extrême-Orient, mais se tue dans un accident d’avion en 1949.

Hans Katz évoque en ces termes l’aide apportée par le gendarme Roch : « Toujours nous sommes encore reconnaissants pour le service que vous et les autres gendarmes de Mont-Saint-Martin nous ont rendu [pour] nous laisser aller, ce qui nous a épargné la vie » (Lettre de Hans Katz à Étienne Roch datée du 16 janvier 1979, dossier Yad Vashem).

Étienne Roch termine la guerre entre les compagnies de la Meuse (brigade de Commercy) et de Meurthe-et-Moselle (brigade de Pagny-sur-Moselle). Promu adjudant en novembre 1946, il est affecté le mois suivant à la brigade de Dombasle, toujours en Meurthe-et-Moselle.

En novembre 1948, il intègre la 1re Légion de marche de la garde républicaine en Indochine et obtient la médaille militaire un mois plus tard. Promu adjudant-chef en novembre 1949, Étienne Roch est affecté à la section de Lunéville, compagnie de Meurthe-et-Moselle en mai 1951.
Après trente années de service, il part à la retraite en février 1962. Étienne Roch décède le 19 octobre 1990 à Vandoeuvre-lès-Nancy, après avoir été fait Juste parmi les Nations en mars de la même année.

Depuis octobre 2018, la caserne de la compagnie de Val-de-Briey (Meurthe-et-Moselle) porte son nom. Lors de la cérémonie de baptême, présidée par le général de corps d’armée Bruno Jockers, alors commandant de la région gendarmerie Grand-Est, le fils, le petit-fils et les arrières petits-fils d’Étienne Roch étaient présents.

A noter

La biographie d’Étienne Roch a pu être rédigée grâce au dossier constitué par le Comité français pour Yad Vashem et à la liste de ses affectations fournie par la Section direction et information du département Gendarmerie nationale du Service historique de la Défense.


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