Pédopornographie : la Section de recherches d’Orléans met un terme aux agissements de deux groupes français

  • Par la rédaction du site Gendinfo
  • Publié le 23 février 2024
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Une opération judiciaire menée par la Section de recherches (S.R.) d’Orléans sous l’égide du pôle mineurs du parquet d’Orléans, puis d’un juge d’instruction du Tribunal judiciaire (T.J.) d’Orléans, a permis l’arrestation de six hommes se livrant à l’échange de fichiers pédopornographiques via une messagerie sécurisée.

Au cours de l’été 2022, grâce à des moyens d’investigations très techniques, les cyber enquêteurs de la Section de recherches (S.R.) d’Orléans identifient des individus échangeant des photographies d’enfants en sous-vêtements sur les réseaux sociaux. Un des individus adresse des invitations sur plusieurs groupes de la messagerie sécurisée et anonyme russe ICQ, relatifs à l’exploitation sexuelle des mineurs. Parmi ceux-ci, deux se présentent ouvertement comme pédophiles et français. Les gendarmes parviennent à infiltrer ces groupes et découvrent que les enfants présents sur les photos et vidéos sont inconnus des bases de données internationales.

Des modes opératoires distincts

Ces deux groupes français ont pour administrateur un même individu, et en commun cinq membres actifs. Les photographies et vidéos échangées montrent des enfants dénudés ainsi que des actes sexuels imposés. Les investigations minutieuses réalisées par les gendarmes, sous la direction du pôle mineurs du Tribunal judiciaire (T.J.) d’Orléans permettent de mettre en évidence que chacun des membres possède un mode opératoire distinct, mais bien rodé, leur permettant d’obtenir des fichiers illicites.

Une mineure est approchée via les réseaux sociaux par une adolescente, qui va la mettre en relation avec une autre adolescente qui se révélera être en réalité un adulte. Cette « fausse ado » lui présente son frère et un de ces amis qui s’intéressent à elle et après quelques semaines d’échanges, ils l’obligent à envoyer des photos d’elle dénudée, puis de ses sœurs si elle en a, sous la menace soit d’un blocage sur la plateforme de communication, soit de la diffusion des photographies envoyées. Ils usent ainsi de tous les moyens pour obtenir toujours plus : menace, chantage, harcèlement, simulation de tentative de suicide. Le frère et l’ami ne sont en réalité qu’une seule et même personne, à savoir le pédophile administrateur des deux groupes français.

Les autres membres actifs, eux, recourent à d’autres méthodes : vidéos réalisées dans des lieux publics, agressions de fillettes de leur entourage, recours à la prostitution de mineures, en ligne ou physique, mise en confiance des familles avant de s’approcher des enfants. Ce sont autant de techniques utilisées pour obtenir des fichiers à partager.

Plus de 930 000 fichiers pédopornographiques pour trois des six mis en cause

Pour mettre fin aux agissement de ces individus, plusieurs opérations judiciaires sont réalisées en 2023 et 2024.

La première, en avril 2023, permet l’interpellation simultanée de trois mis en cause sur le territoire national, dont l’administrateur du groupe, individu déjà condamné pour des faits similaires. Les premières victimes de ces trois individus entendues confirment les avoir rencontré par le biais des réseaux sociaux. L’une des victimes, de peur de représailles, a accepté un acte sexuel avec un quatrième membre. L’un des mis en cause a par ailleurs violé et agressé sexuellement une fillette de son entourage, pendant trois ans. Il a diffusé les vidéos de ses actes dans les deux groupes. A l’issue de cette opération, une information judiciaire a été ouverte le 5 avril 2023.

La seconde opération a eu lieu en novembre 2023, permettant l’arrestation d’un quatrième individu. Ce dernier a également violé une mineure en utilisant des subterfuges pour obtenir son consentement, essentiellement en utilisant sa fragilité émotionnelle et son handicap. En novembre 2023, une décision d’enquête européenne est exécutée par la police judiciaire fédérale de Mons (Belgique) afin de procéder à la garde à vue d’une cinquième personne mise en cause qui est depuis incarcérée en Belgique pour des faits similaires.

En février 2024, la dernière opération judiciaire permet l’interpellation du dernier mis en cause, déjà connu pour des faits similaires, qui reconnaît l’échange de fichiers pédopornographiques.

L’ensemble des perquisitions donnent lieu à la saisie de très nombreux matériels informatiques. L’exploitation d’une partie des supports numériques par les cyber enquêteurs de la S.R. d’Orléans, du Peloton d’intervention cyber (PIC) et du C3N, permet la découverte de plus de 930 000 fichiers pédopornographiques pour trois des six mis en cause. Le reste du matériel étant toujours en cours d’analyse.

Les six hommes, âgés de 36 à 61 ans, sont mis en examen et placés en détention provisoire. Parmi les 120 victimes détectées, 22 victimes mineures françaises, âgées de 3 à 15 ans, qui ont toutes été entendues. Certaines dénoncent de nouveaux faits de viols impliquant certains des mis en examen.

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