« Une vraie entreprise du stup’ »

Passées via des messageries cryptées, les commandes de drogue étaient ensuite livrées aux clients par colis postaux ou directement à domicile. Les règlements s’effectuaient en espèces ou en cryptomonnaie. C’est donc un mode opératoire tout à fait singulier que celui de ce réseau.
« Une tournée pouvait rapporter 10 000 euros. On estime qu’une quantité de 60 kg de drogue pouvait être écoulée en une semaine », a précisé, lors d’une conférence de presse, la vice-procureure de la République d’Angers, Sandrine Rousseau. Le chiffre d’affaires estimé de cette organisation criminelle dépasserait le million d’euros en un an. Un montant qui s’explique par la dimension internationale du trafic.

Les trafiquants présumés importaient leur marchandise de région parisienne, des Pays-Bas, d’Espagne et du Maroc, avant de la redistribuer en métropole, en Outre-mer, mais aussi au Mexique et en Lituanie.
Le procureur de la République d’Angers, Éric Bouillard, a évoqué « une vraie entreprise du stup’, un point de deal virtuel ». Livraison, stockage, vente, après-vente, comptabilité, approvisionnement, publicité et promotion, chacun des seize protagonistes avait un rôle précis.
Malgré toutes les mesures de précaution dont ont usé les membres du réseau, ces derniers ont finalement été mis hors d’état de nuire, grâce au travail remarquable des gendarmes de la B.R. de Cholet. Après avoir rassemblé une quantité suffisante d’éléments de preuve, les militaires ont lancé, ce mardi 9 avril 2024, à 6 heures du matin, une opération judiciaire d’envergure.

Cannabis, cocaïne et armes saisis lors des perquisitions

Quelque 120 gendarmes du Maine-et-Loire et des départements voisins, dont trois équipes cynophiles et sept Pelotons de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG), ont été mobilisés dans le cadre de cette opération.
Au cours des perquisitions, 41 kg de cannabis, 760 grammes de cocaïne et 160 000 euros ont été saisis, ainsi que cinq véhicules et plusieurs armes : un fusil 22 long rifle, un Glock 17 chargé et 150 cartouches de différents calibres.

Seize individus ont été interpellés, quatorze hommes et deux femmes, âgés de 19 à 58 ans, peu ou pas connus de la Justice.
Six d’entre eux ont été présentés au juge, mercredi 10 et jeudi 11 avril 2024, en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Ils ont écopé de peines allant de 8 à 24 mois d’emprisonnement, ainsi que d’amendes douanières, d’un montant total de 147 000 euros.
Les dix autres seront jugés le 10 juillet prochain par le tribunal correctionnel d’Angers. Dans l’attente de leur procès, deux ont été placés sous contrôle judiciaire et les huit autres en détention provisoire.