Les enquêteurs de l’Unité nationale cyber démantèlent un groupe de pédocriminels

  • Par Hélène Thin
  • Publié le 22 février 2024
Dans une vaste pièce, où se trouvent plusiers bureaux, un gendarme apparait de dos, au premier plan de l'image. Il est assis face à un écran, tenant sa souris d'ordinateur de la main droite. Il porte une veste bleue marine portant dans le dos l'inscription blanche "Gendarmerie Cybercriminalité"
© D.R.

Conduite par l’Unité nationale cyber (UNC), une enquête a permis l’identification de dix individus qui faisaient commerce de fichiers pédocriminels, en utilisant un réseau crypté et des pseudonymes. Le parquet de Paris a annoncé, ce vendredi 9 février, leur défèrement, à l’issue d’une vaste opération menée à travers la France.

Le 15 mars 2023, les cyber enquêteurs de la gendarmerie nationale reçoivent un signalement afférent à la diffusion de fichiers en lien avec l’exploitation sexuelle de mineurs, notamment des vidéos mettant en scène des adolescents.

Menée sous la direction de l’adjudant Maxime D., membre du groupe de répression des atteintes aux mineurs, au sein de l’Unité nationale cyber (UNC), l’enquête mobilise d’importants moyens. Des techniques d’investigation ciblées, telles que l’analyse forensique, permettent aux enquêteurs d’identifier les mis en cause, malgré l’usage de pseudonymes, d’outils d’anonymisation et l’utilisation d’un réseau crypté.

Un réseau structuré

Les enquêteurs de l’UNC découvrent alors un réseau organisé, fondé sur une sémantique militaire, au sein duquel chaque protagoniste tient un rôle précis. « Outre l’identification de rabatteurs et de diffuseurs, deux personnes sont également soupçonnées d’avoir administré la plateforme en ligne pour permettre la cession de produits illicites. Une infraction pour laquelle elles seront jugées par le tribunal judiciaire de Paris », rapporte le capitaine Julien C., ayant participé à la coordination de l’enquête. Autre fait significatif, les fichiers pédocriminels étaient ici mélangés à des contenus pornographiques pour adultes, de manière à capter un large public.

Au total, 15 000 fichiers illicites en provenance de nombreux pays ont été découverts. Le bénéfice de ce trafic s’élèverait à 20 000 euros, dont une partie a été saisie en cryptomonnaie.

Au terme d’une année d’enquête, 101 objets (ordinateurs, téléphones portables, consoles de jeu, disques durs…) ont été saisis et placés sous scellés. Tous les mis en cause seront jugés pour diffusion et détention en bande organisée d’images de mineurs présentant un caractère pornographique en utilisant un réseau de communication électronique.

Des mineurs particulièrement exposés sur la toile

Cette nouvelle affaire met en exergue les dangers d’Internet, et la grande vulnérabilité des mineurs, particulièrement exposés à la diffusion de leur image sur la toile. Même réalisé avec leur consentement, dans un cadre intime, l’enregistrement de contenus à caractère pornographique présente un risque réel et potentiellement désastreux, celui de leur revente à des réseaux de pédocriminels, orchestré par des intermédiaires parfois très jeunes.

« De nombreux adolescents sous-estiment les dangers d’Internet, où ils diffusent des contenus intimes, pourtant voués à circuler perpétuellement. Les parents ont un rôle central en matière de prévention. La communication avec leurs enfants autour des comportements à risque est absolument capitale », souligne le capitaine Julien C, qui insiste également sur la nécessité de combattre la pédocriminalité sur tous les fronts pour gagner du terrain face à ses auteurs, et ainsi mettre à mal leur capacité d’action : « Plus l’accès à la consultation de contenus pédopornographiques est facilité, plus grand est le risque de déclencher le passage à l’acte à l’encontre d’un enfant ».

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