Le détachement de Fréjus de la S.R. de Marseille démantèle un important trafic de stéroïdes

  • Par la lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 26 avril 2024
Sur une table et au sol, sont posés l'ensemble des élements saisis dans le cadre de l'enquête.
© Section de recherches P.A.C.A

Après un an d’enquête, les gendarmes du détachement de Fréjus rattachés à la Section de Recherches (S.R.) de Marseille ont réussi à mettre fin aux agissements d’un réseau international de malfaiteurs spécialisés dans le trafic d’anabolisants à destination des culturistes. Une enquête complexe qui a nécessité l’appui des Forces de sécurité intérieure (FSI) espagnoles.

C’est un réseau particulièrement rentable et bien structuré que les gendarmes français ont réussi à démanteler. Après un peu plus d’un an d’enquête, ouverte par le Parquet de Draguignan, les gendarmes de la Section de recherches de Marseille, et plus précisément de son détachement de Fréjus, ont réussi à identifier un vaste réseau international de trafic de stéroïdes. En novembre 2023, après plusieurs mois d’investigations, un premier individu est interpellé dans le secteur de Fréjus Saint-Raphaël, puis incarcéré. Un élément qui va permettre aux enquêteurs de remonter le fil d’un réseau bien organisé.

Une organisation structurée

Durant les mois qui suivent, les enquêteurs vont ainsi identifier un à un les différents membres de cette petite organisation. À sa tête, ils découvrent un homme, ancien culturiste français bien connu de la justice, en fuite depuis six ans après une première condamnation. Depuis l'Espagne, où il semble installé, il dirige un important réseau de revendeurs en France et dans plusieurs autres pays européens. « Le réseau utilisait principalement la voie postale pour livrer ses clients et recevoir les paiements des produits illicites achetés », précise le parquet de Draguignan dans un communiqué de presse.

Pour gérer toutes les ramifications de sa fructueuse affaire, l’ancien culturiste peut s’appuyer sur des complices locaux, chargés de vanter les mérites des produits dans les salles de sport où ils exercent, de les stocker, de préparer les commandes et de réceptionner les paiements. Les produits fabriqués et achetés principalement dans les pays de l’Est ne respectent aucune des garanties concernant leur qualité, faisant ainsi courir des risques sanitaires majeurs aux différents consommateurs.

Dix individus interpellés

Pour mettre fin à ces agissements, le 14 novembre 2023, peu de temps après l’interpellation du premier revendeur, six autres personnes sont arrêtées dans le Var et dans les Alpes-Maritimes. Lors de leur interpellation, les gendarmes français découvrent différents produits illicites, « tous classés comme anabolisants et interdits sur le marché français », indique le parquet. La valeur marchande des produits saisis est estimée à 112 000 euros à la revente, montant auquel s'ajoutent 15 000 euros découverts en espèces.

Six mois plus tard, et grâce au remarquable travail de coopération entre les gendarmes français du détachement de Fréjus et ceux de la Garde Civile espagnole, le chef du réseau est localisé sur les hauteurs d’Alicante, en Espagne. Pour l’interpeller, une opération coordonnée est déclenchée le 16 avril 2024. Dans la luxueuse villa de plus de 300 m² où il vit, les mesures de protection renforcée ne facilitent pas la tâche des gendarmes français et des gardes espagnols, mais grâce à l’expertise des deux Forces de sécurité intérieure, la mission est une réussite. Au même moment, dans la région de Perpignan, trois de ses principaux complices sont interpellés.

Lors des différentes perquisitions réalisées dans le cadre de l’enquête, les gendarmes découvrent un stock de produits dopants destinés à la revente, d’une valeur estimée à 250 000 euros, des éléments de comptabilité en lien avec le trafic et 10 000 euros en espèces. Deux véhicules, dont un Porsche Cayenne, sont également saisis.

 

Un garde espagnol (à gauche) et un gendarme français (à droite), interpellent un individu.
© Section de recherches P.A.C.A

Un mandat d’arrêt européen

Placés en garde à vue, puis présentés au tribunal de Perpignan, les trois revendeurs présumés, ayant pignon sur rue dans le milieu du culturisme, ont été incarcérés dans l’attente de leur jugement. Ils doivent répondre de neuf chefs d’accusation différents, parmi lesquels la participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni de 10 ans d’emprisonnement, la mise en danger de la vie d’autrui, l’importation, l’exportation, l’acquisition, la cession et la détention en bande organisée de substances, plantes, préparations ou médicaments inscrits sur les listes I et II ou classés comme psychotropes.

Pour le culturiste français à la tête de cette organisation, un mandat d’arrêt européen a été délivré en vue de son extradition de l’Espagne vers la France, où il devra répondre de ses actes.

« Cette procédure, suivie au tribunal judiciaire de Draguignan, est une illustration de la mobilisation forte des services d'enquête spécialisés, présentement de la Section de recherches de Marseille, et en particulier de son détachement de Fréjus, et des magistrats de la juridiction en matière de la lutte contre les organisations structurées impliquées dans les trafics de stupéfiants, et plus largement de toute substance ou plante dangereuse pour la santé », conclut ainsi le parquet dans son communiqué.

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