Haute-Savoie : les gendarmes de Reignier-Esery saisissent 700 000 euros de résine de cannabis

  • Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
  • Publié le 10 avril 2024
sur deux tables blanches, des saisies de stupéfiants sous scelle
© Gendarmerie de Haute-Savoie

Le 13 mars 2024, après deux mois et demi d’enquête, les enquêteurs de la brigade de Reignier-Esery ont interpellé deux personnes impliquées dans un trafic de stupéfiants et saisi 62 kg de cannabis, pour une valeur marchande avoisinant 700 000 euros.

C’est au petit matin du 13 mars 2024, à Cranves-Sales, commune haut-savoyarde de l’agglomération du Grand Genève, que les gendarmes mettent la main sur 62 kg de résine de cannabis… Une saisie de taille et l’aboutissement d’une enquête rondement menée par la brigade de Reignier-Esery !

Ces gendarmes connaissent bien leur circonscription, et cela leur permet d’obtenir un renseignement particulièrement intéressant concernant un trafic local de cannabis en « drive ». Il implique un dealer, un homme de 34 ans, en charge des transactions, et une femme, âgée de 42 ans, qui joue le rôle de « nourrice », stockant le produit à son domicile.

Sitôt reçu, sitôt exploité ! « Le 29 décembre 2023, une enquête préliminaire est ouverte, explique l’adjudant-chef Loïc, Directeur d’enquête (D.E.). Le 10 janvier suivant, on réalise une première surveillance, qui nous permet de confirmer le trafic et l’implication du vendeur grâce au constat de plusieurs transactions. Pour cette surveillance, mais aussi tout au long de l’enquête, nous avons été appuyés par les militaires du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de Saint-Julien-en-Genevois et ceux du « pool stupéfiants » de la Brigade de recherches (B.R.) d’Annemasse. »

À la suite de ce constat, le procureur de la République de Thonon-les-Bains leur permet de travailler sur la téléphonie. En complément, les gendarmes réalisent cinq surveillances et prévoient d’interpeller le délinquant au cours d’une transaction le soir du 12 mars 2024. Mais à leur arrivée… celui-ci venait de quitter les lieux.

« On décide alors de contrôler le client qui a confirmé la transaction, poursuit le D.E. Et on se réarticule avec le PSIG pour interpeller le vendeur le lendemain à son domicile. » Une fois de plus, les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu : lors des vérifications, les militaires du PSIG constatent que l’homme n’est pas là. Par ailleurs, une très forte odeur de cannabis subsiste, mais il n’y a pas de stupéfiants sur place.

Nouveau changement de plan pour les gendarmes, qui se rendent alors à l’adresse de la nourrice. Cette fois, le but est atteint ! Le vendeur et sa complice sont tous deux sur place, et la perquisition commence…

Au bilan : 62 kg de résine de cannabis, 8,1 kg d’herbe, 387 cigarettes électroniques au taux de THC supérieur à 80 %, et près de 2 000 euros en numéraire. Après deux jours de garde à vue, les deux mis en cause sont présentés au procureur de la République de Thonon-les-Bains. Le vendeur est placé en détention provisoire et la nourrice sous contrôle judiciaire, dans l’attente de l’audience qui est fixée au 22 avril 2024.

Un « pool stupéfiants » pour lutter contre ce fléau

Ainsi que l’indiquait l’adjudant-chef Loïc, au cours de cette enquête, la brigade de Reignier-Esery a reçu le soutien d’autres unités de la compagnie, à savoir le PSIG mais aussi le « pool stupéfiants » de la B.R. d’Annemasse.

À la croisée des autoroutes reliant Paris, Lyon, Genève et l’Italie, la Haute-Savoie est un territoire particulièrement concerné par la lutte contre les trafics de stupéfiants, problématique également associée à celle des atteintes aux biens. Au sein de la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) de Saint-Julien-en-Genevois, un pool stupéfiants a dès lors été créé en 2020, permettant à la fois de conserver un regard quotidien sur cette question mais aussi de renforcer la B.R. dans cette lutte ; cette dernière pouvant ainsi être davantage en appui des unités.

« Ce pool est tenu environ huit mois par an, en dehors de la période estivale, explique l’adjudant-chef Pierre, commandant la B.R. d’Annemasse. Nous essayons d’avoir deux ou trois jeunes enquêteurs des unités de la compagnie, particulièrement intéressés par la thématique, auxquels on associe deux militaires de la B.R. qui, en plus de leur propre contentieux,vont pouvoir les orienter dans leurs investigations. Le pool travaille au quotidien dans les locaux de la B.R., et sous son autorité. Quand ils ont besoin d’aide pour effectuer des surveillances, la brigade de recherches se met à leur disposition, et, inversement, quand c’est elle qui a un besoin, le pool vient la renforcer pour l’aider pendant un ou deux jours. »

Ainsi, lorsqu’une brigade de la compagnie constate qu’un de ses dossiers nécessite une expertise particulière, la B.R., peut, après un échange, lui accorder l’aide du pool voire la sienne, selon le besoin.

« Dans le cas du dossier de la brigade de Reignier-Esery, nous avons conclu que le pool stupéfiants devait prendre à son compte trois missions : une partie des surveillances pour matérialiser le trafic et les transactions ; la téléphonie, ce qu’on n’a pas forcément le temps ou l’expertise de faire quand on est en brigade territoriale. Nous avons aussi pris en charge le volet financier. »

Il y a ici une volonté que les unités restent, autant que possible, saisies de leur dossier, avec l’appui de la B.R. et/ou du pool stupéfiants, ce qui permet de mettre leur travail en avant, de conserver la proximité et la présence sur le territoire, indispensables à la réussite de ces dossiers, tout en montant en compétences dans ce domaine.

Et pour la CGD de Saint-Julien-en-Genevois, ce fonctionnement, qui nécessite un travail en bonne intelligence entre les unités, est efficace [NDLR : depuis un an, ce sont 80 kg de cannabis qui ont été saisis et un peu plus d’un kilo d’héroïne].

À noter :

Haute-Savoie : un trafic de stupéfiants démantelé tous les trois jours
Les gendarmes de Haute-Savoie démantèlent un trafic tous les trois jours. Grâce aux opérations et au harcèlement des trafiquants et des consommateurs, depuis le 1er janvier 2024, ce sont :
- 164 kg de drogues, plus de 99 000 euros et 7 armes saisis ;
- 40 interpellations, dont 31 détentions.
Ces résultats reposent notamment sur le Dispositif hivernal de protection des populations (DHPP) dont dispose le groupement jusqu'à la fermeture des stations. Le DHPP 74 s’articule autour de quatre lignes d’opération :
- adaptation du dispositif départemental de présence de voie publique, d’intervention et d’investigation : six postes provisoires en station et le renforcement de neuf brigades, dont une brigade QRR (Quartier de Reconquête Républicaine), soit un renfort de 87 gendarmes mobiles et OPJ de la Région de gendarmerie Auvergne-Rhône-Alpes ;
- mise en œuvre d’un contrôle des flux orienté sur les axes de pénétration du département, les itinéraires d’accès aux stations et les potentielles zones de stockage de stupéfiants en vallée (notamment sur les quatre communes QRR, dans le Genevois français ou encore sur les secteurs ZGN de la commune d’Annecy) ;
- des investigations tournées vers les territoires touristiques (unités de recherches et postes provisoires), mais également de manière thématique sur les infractions révélatrices d’un schéma criminel (typiquement la fraude à l’immatriculation pouvant aboutir sur des « dossiers iceberg », ou plus simplement les conduites sous stupéfiants, via l’action des PSIG, brigades territoriales, postes provisoires, pelotons et brigades motorisés) ;
- enfin, des manœuvres spécifiques d’ordre public, dédiées aux plus grands événements (Nouvel An, coupe du Monde de ski à Chamonix, championnats du Monde de ski junior, festivals de musique comme Snowboxx et Rock the pistes, etc.) ou encore de prévention sur la base d’une présence de voie publique densifiée et diversifiée (PGHM pour gérer les conflits d’usage par exemple).

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