C’est un minutieux trafic de cosmétiques qui vient démantelé dans la région parisienne, ce mardi 31 janvier, par les enquêteurs de la Section de recherches (S.R.) de Versailles.

Cette opération intervient deux semaines seulement après le début des investigations, en janvier 2023. Les enquêteurs du groupe « flagrant délit » de la S.R. de Versailles détectent alors un phénomène de transactions illégales en grande quantité. Guerlain, Bulgari ou encore Hugo Boss, des produits de grandes marques de parfums et de cosmétiques semblent faire l’objet de ventes dans la région.

À l’issue de nombreuses investigations et de surveillances, les enquêteurs parviennent à identifier les auteurs de ce commerce frauduleux. Il s’agit de deux hommes résidant à Saint-Maurice (94) et à Boulogne-Billancourt (92). Amis de longue date, les deux comparses opèrent et gravitent dans le milieu de la cosmétique et des parfums depuis plusieurs années. Ils montent leur propre société, dont l’objet social est « l’achat, la vente, l’import-export, la distribution, la création et la fabrication de cosmétiques, prestations de service et conseils ».

Après avoir cerné les mis en cause, les enquêteurs localisent les boxes, loués légalement sous couvert de leur société, qui leur servent à stocker toutes leurs marchandises.

Des produits interdits à la vente

Dès lors, une opération judiciaire est déclenchée le 31 janvier, afin de procéder aux interpellations des deux suspects à leur domicile.

Les perquisitions menées, notamment dans les espaces de stockage situés à Paris, dans les Yvelines et dans le Val-de-Marne, permettent de découvrir de très nombreux lots de produits de beauté de nature multiple. Les enquêteurs saisissent ainsi 70 coffrets de parfum, plus de 1 000 flacons cosmétiques et 160 testeurs, tous soigneusement disposés sur les rayonnages installés dans les boxes. La valeur marchande de l’ensemble des produits saisis s’élève à presque 40 000 euros.

Le procédé des deux associés est simple : ils acquièrent la marchandise auprès de grossistes ou de particuliers, profitant de produits invendus ou de testeurs destinés à la destruction et interdits à la vente, pour les obtenir à prix bas. Ils revendent ensuite ces produits par l’intermédiaire du « bouche-à-oreille » ou des réseaux sociaux.

Lors des perquisitions, les enquêteurs font également main basse sur les bénéfices engendrés par ces ventes illégales. Ils procèdent ainsi à la saisie de plus de 110 000 euros en numéraire et de trois véhicules. Sur ce volet financier, l’épouse de l’un des associés a également été interpellée et placée en garde à vue pour blanchiment de fraude fiscale.

Ouverture d’une information judiciaire

Les trois mis en cause ont été déférés dans la journée du jeudi 2 février devant le procureur de la République du tribunal judiciaire de Créteil (94), avant d’être présentés à un juge d’instruction. Ils ont été mis en examen et tous trois placés sous contrôle judiciaire. Une information judiciaire a été ouverte des chefs de blanchiment, recel d’abus de confiance et exécution d’un travail dissimulé.