Tout a commencé par un dépôt de plainte au mois de mai 2021, à la suite duquel le détachement de la Section de recherches de la gendarmerie maritime (SRGMAR) de Toulon est saisi : il s’agit d’un vol de fret commis dans le Grand port maritime de Marseille (GPMM), plus précisément dans le secteur du port de commerce.

Les enquêteurs entament alors une première phase d’investigations, qui leur permet de faire des rapprochements entre plusieurs dossiers portant sur le même type d’infractions. Ils identifient l’existence d’un réseau de vol de fret en bande organisée, ce qui conduit à l’ouverture d’une commission rogatoire en février 2022, par le tribunal judiciaire de Marseille. L’enquête est complexe à mener. Les gendarmes doivent faire preuve de patience et de persévérance, car le milieu portuaire ne s’ouvre pas si facilement. Ce travail de longue haleine se poursuit jusqu’à l’identification d’une dizaine d’individus travaillant dans le milieu des dockers et de la logistique portuaire.

Le milieu portuaire, un monde à part

La difficulté principale de ce dossier tient à la nature des protagonistes : le milieu portuaire est en effet particulièrement imperméable, et les vols commis dans les conteneurs transitant par le port sont de tous types, que ce soit des objets de valeur ou non. Le tout a rendu la matérialisation des méfaits plus complexe, mais l’opération judiciaire a pu être déclenchée grâce à la ténacité des enquêteurs.

C’est au matin du 17 janvier 2023 que tout s’est joué : la SRGMAR, avec l’appui de nombreuses unités de la GMAR et des groupements de gendarmerie départementale locaux, a pu interpeller dix individus suspectés dans cette affaire. Elle a également réalisé des perquisitions aux résultats particulièrement intéressants. Leur nature est aussi diverse que les vols constatés au cours des mois précédents. Non seulement près de 350 000 euros en numéraire ont été saisis, mais aussi cinq véhicules, dont trois de collection, une dizaine d'écrans plats, du matériel multimédia comme des téléphones, des montres de luxe, de l'électroménager, plusieurs centaines de bouteilles d'alcool, des vêtements… L’inventaire a demandé aux gendarmes beaucoup d’organisation et de travail de répertoriage, mais aussi un espace de stockage suffisant le temps de la poursuite de l’enquête ! Au vu des saisies réalisées le jour de l’opération, on ne peut qu’imaginer l’ampleur de ce trafic mis au jour par les enquêteurs. En effet, ces objets étaient destinés à la revente en direct ou sur Internet.

À l’issue des gardes à vue, quatre des individus ont été déférés : trois sont actuellement en détention provisoire et le dernier sous contrôle judiciaire avec port d’un bracelet électronique.

Ces deux années d’enquête et de travail minutieux ont ainsi été couronnées de succès pour la SRGMAR !