Sarthe : les gendarmes interpellent huit preneurs d’otage

  • Par la lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 18 novembre 2023
Un gendarme passe les menottes à un individu
© Gendarmerie nationale

Les gendarmes ont interpellé, mardi 7 novembre 2023, en région parisienne et dans plusieurs villes du Grand Ouest, huit individus soupçonnés d’enlèvement, séquestration et extorsion en bande organisée, commis au préjudice de la famille d’un influenceur bien connu des réseaux sociaux. Quatre ont été mis en examen et écroués. Le fruit d’un travail rigoureux et coordonné.

Le 24 août dernier, en tout début de matinée, à Cures, dans la Sarthe, un homme de 60 ans ouvre sa porte pour accueillir un individu se présentant comme livreur. Enlevé de force par plusieurs personnes, le sexagénaire est chargé dans une camionnette, puis emmené jusqu’à un appartement où il est séquestré.

À peine deux heures plus tard, à plus d’un millier de kilomètres, son fils, youtubeur ayant acquis une certaine notoriété grâce à ses vidéos de jeux en ligne et à l’activité présentée par l’intéressé lui-même comme très rémunératrice, reçoit sur son lieu de vacances une vidéo des plus alarmantes. Sur l’écran, apparaît son père attaché, bâillonné, une arme braquée sur la tête, qui lui enjoint de verser une forte somme d’argent s’il veut le revoir en vie.

Un déploiement rapide de moyens

Immédiatement, la famille alerte la gendarmerie. Sur instruction du parquet du Mans, une enquête est rapidement ouverte pour enlèvement et séquestration commis en bande organisée, et confiée aux enquêteurs de la Section de recherches (S.R.) d’Angers et du Groupement de gendarmerie départementale (GGD) de la Sarthe, en particulier de la compagnie du Mans.

Engagés dans une course contre la montre, les militaires déploient des moyens conséquents d’investigation et de recherches pour retrouver l’homme de 60 ans, dont l’hélicoptère de la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Tours ainsi que la force intervention et la cellule nationale de négociation du GIGN.
Soucieux de la vie d’un des leurs, les proches de l’individu finissent par verser la somme demandée dans les conditions fixées par les ravisseurs. L’otage est alors libéré, sain et sauf, mais  les gendarmes sont toujours à la recherche des malfaiteurs.

Deux premières interpellations

Les enquêteurs de la S.R. d’Angers et du groupement de gendarmerie départementale de la Sarthe, appuyés par le GIGN et  le C3N, poursuivent leurs investigations qui, très rapidement, vont aboutir à d'excellents résultats. Le lendemain des faits, soit le 25 août, un premier individu est interpellé, avant l’arrestation, 48 heures plus tard, d’un second. Le 29 août 2023, soit cinq jours seulement après l’enlèvement, les deux hommes sont présentés aux magistrats du parquet puis de l’instruction.

Ils sont mis en examen et écroués dans le cadre d’une information ouverte au Tribunal judiciaire du Mans des chefs d’extorsion avec arme et en bande organisée, enlèvement et séquestration également en bande organisée, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, et étendue depuis au blanchiment.

Plus de 150 gendarmes mobilisés

Les investigations se poursuivent en divers points du territoire national, afin d’identifier d’autres personnes susceptibles d’avoir participé aux faits ou de les avoir facilités. Un important et minutieux travail qui va permettre de définir le rôle de chacun dans la préparation ou la réalisation de la prise d’otage.

Mardi 7 novembre 2023, après deux mois d’enquête, une opération judiciaire est déclenchée. Sur le terrain, plus de 150 gendarmes sont mobilisés. L’opération conduit à l’interpellation de deux premiers individus, appréhendés sur la voie publique par le GIGN, dans le département des Yvelines. Quelques heures plus tard, cinq autres mis en cause sont interpellés à leur domicile et un sixième extrait de maison d’arrêt.

À l’issue des gardes à vue, deux d’entre eux, parmi les plus actifs, ont été présentés, vendredi 10 novembre 2023, au magistrat instructeur en vue de se voir notifier leur mise en examen, avant d’être placés en détention provisoire, portant donc à quatre le nombre d'individus mis en examen et écroués dans ce dossier de nature criminelle.

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