Depuis le mois d’août 2022, l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) constate une reprise des faits de vols aggravés dans le grand-ouest au préjudice d’ateliers de grandes marques de maroquinerie française (LVMH, HERMES, CHANEL). Les investigations débutent à la JIRS-JUNALCO de Paris en novembre 2022, sous l’autorité du procureur de la République dans le cadre d’une enquête préliminaire, puis sous l’autorité d’un magistrat instructeur à compter de janvier 2023. Les investigations minutieuses réalisées par les enquêteurs, permettent de matérialiser qu’un Groupe criminel organisé itinérant (GCOI), particulièrement chevronné et composé de 6 à 8 malfaiteurs aguerris, aurait commis 11 attaques de maroquineries dans les départements de la Sarthe, du Loir-et-Cher et de l’Indre.

Les malfaiteurs agissent par raids nocturnes, au cours desquels ils utilisent des véhicules de grosses cylindrées et des utilitaires volés qu’ils détruisent à l’issue. Après avoir attaqué les murs d’enceinte, les portes et les rideaux de sécurité des locaux de confection à l’aide d’outils professionnels, ils dérobent les articles de maroquinerie entreposés dans les chambres fortes.
Au total, le montant des articles de luxe dérobés s’élève à plus de 3,5 millions d’euros.
Face à l’ampleur des faits et eu égard à la physionomie de ce groupe criminel ainsi qu’à ses modes d’action, la gendarmerie met en place, le 3 janvier 2023, une cellule d’enquête nationale spécialement dédiée à ce phénomène. Placée sous la direction de l’OCLDI, elle agrège des militaires de l’office central, de la section de recherches de Versailles, du groupement de gendarmerie départementale de la Sarthe et du GIGN.

Pour mettre fin aux agissements de ce GCOI, une opération judiciaire est déclenchée, les 5 et 6 juin 2023, dans les départements des Yvelines, du Val-d’Oise et du Loiret. Elle mène à l’interpellation de 10 individus appartenant au groupe criminel ou animant la filière de recel et permet la saisie de nombreux objets en lien avec les faits, dont des articles de maroquinerie issus des cambriolages, 40.000 euros, 9 véhicules, des matériels d’effraction et de contre-mesure (détecteurs de GSM et de balises). Les mis en cause ont été déférés, le 07 juin dernier, devant le magistrat instructeur.