Le khat est un arbuste florifère, dont les feuilles sont considérées comme des produits stupéfiants. Ses effets sont semblables à ceux de l’amphétamine. Il est interdit en France, mais sa culture est séculaire dans la corne de l’Afrique et dans le sud-ouest de la péninsule arabique.

Au cours de l’été 2022, l’exploitation d’un renseignement par les enquêteurs de la Section de recherches des transports aériens (SRTA) permet de mettre en évidence l’existence d’un trafic de stupéfiants entre Israël, la France et les Pays-Bas, permettant d’approvisionner de façon soutenue des communautés est-africaines en feuilles de khat, à Paris et aux Pays-Bas.

8 tonnes de khat, pour une valeur marchande de 1 200 000 euros

Une enquête préliminaire est ouverte auprès du parquet du Tribunal Judiciaire de Paris. Les investigations minutieuses menées par les gendarmes, complétées par des surveillances, permettent d’identifier une organisation criminelle. Les organisateurs de ce trafic recrutent des mules en Israël, pour transporter les produits stupéfiants dans des bagages. Une fois arrivées en France, les mules se rendent dans des hôtels situés à proximité d’un aéroport, où les bagages sont récupérés par des membres du réseau, pour ensuite approvisionner leurs clients aux Pays-Bas ou à Paris, principalement porte de la Chapelle.

Les investigations confirment l’ampleur du trafic et permettent de matérialiser qu’en l’espace de huit mois, plus d’une cinquantaine de voyages ont permis d’acheminer, par voie aérienne commerciale, plus de huit tonnes de khat, pour une valeur marchande d’environ 1 200 000 euros. Les complices et les mules sont identifiés et les lieux de stockage repérés.

Afin de mettre un terme à leurs agissements, une opération judiciaire est déclenchée le 14 mars 2023, mobilisant 50 militaires de la Gendarmerie des transports aériens (GTA), du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN) et de la Région de gendarmerie d’Île-de-France. Neuf mules et trafiquants sont interpellés en flagrance. 242 kg de khat, 28 000 euros et deux véhicules sont par ailleurs saisis sur la zone hôtelière de Roissy.

Les neuf mis en cause ont été déférés le 17 mars 2023, et mis en examen dans le cadre d’une information judiciaire ouverte des chefs d’accusation suivants : importation, exportation de produits stupéfiants en bande organisée, transport, acquisition, détention, offre ou cession de produits stupéfiants, participation à une association de malfaiteurs en vue de la commission d’un délit puni de 10 ans d’emprisonnement et d’un crime. Trois individus ont été placés en détention provisoire, les autres sous contrôle judiciaire.