Interpellation d’une équipe de voleurs de voitures sportives destinées à des go fast

  • Par le capitaine Tristan Maysounave
  • Publié le 01 décembre 2023
Deux militaires de la SR de Versailles de dos dans leur bureau.
© GEND/ SIRPA-G/ GND LAPOINTE

Après plusieurs mois d’enquête, la Division recherche et initiative de la Section de recherches (S.R) de Versailles et la brigade de gendarmerie de Chevreuse (Yvelines), appuyées par deux pelotons de surveillance et d’intervention, sont parvenues à interpeller les auteurs de vols de véhicules sportifs qui étaient ensuite utilisés pour commettre d’autres infractions, dont des go fast.

La France compte 5 millions d'utilisateurs réguliers de cannabis et 600 000 pour la cocaïne. Pour approvisionner tous ces consommateurs, les trafiquants ont constitué des réseaux de transport, depuis les principaux ports européens (Anvers, Hambourg, Rotterdam Marseille, Le Havre, etc.), principales voies d’entrée de la drogue en Europe. Ils recourent notamment aux go fast (technique consistant à convoyer de la drogue à très grande vitesse pour éviter les contrôles routiers) et ont besoin pour cela de voitures puissantes. Des enquêteurs des Yvelines viennent justement de démanteler une équipe de voleurs de véhicules, qui étaient ensuite utilisés à ces fins.

Une manière d’opérer bien rodée

À Chevreuse, le 12 avril 2023, des malfaiteurs escaladent le mur d’enceinte d’une habitation et dérobent un véhicule sportif de grosse cylindrée, après avoir récupéré les clés à l’intérieur du domicile en l’absence du propriétaire. Une enquête est ouverte par la Division recherche et initiative de la Section de recherches (S.R) de Versailles et la brigade de gendarmerie de Chevreuse. Les investigations techniques et les surveillances physiques permettent progressivement d’identifier la manière d’opérer des voleurs. Ceux-ci recourent au système des « doublettes ». Ils identifient ainsi le véhicule qu’ils souhaitent voler sur un site d’annonces en ligne en cherchant précisément des photographies montrant une plaque d’immatriculation visible, puis reproduisent la même plaque, soit au moyen d’une presse manuelle, soit grâce à la complicité d’un garage peu scrupuleux. La plaque d’immatriculation réalisée est ensuite apposée sur le véhicule volé afin de déjouer les contrôles des forces de l’ordre.

En tout, cinq véhicules, dont trois sportifs, sont volés par cette même équipe selon cette manière d’opérer.

Des véhicules utilisés comme vecteurs d’autres infractions

L’enquête permet de déterminer que les véhicules volés n’auraient pas qu'une finalité marchande. Ils seraient en effet voués à servir de vecteurs pour réaliser d’autres infractions. Ainsi, le 17 mai 2023, trois véhicules de grosse cylindrée, volés et faussement immatriculés, sont découverts et saisis sur la voie publique, les sièges arrière rabattus laissant présumer la préparation d’un convoi de type go fast. Quelques jours plus tard, un nouveau véhicule sportif est volé, laissant supposer que les auteurs sont en recherche de nouvelles voitures pour reconstituer le convoi initialement programmé. En août, deux véhicules volés sont utilisés lors d'une tentative de vol de fret (camion transportant pour plus de 600 000 € de cigarettes dans le département de la Mayenne).

Coup d’arrêt pour l’équipe identifiée

Ce lundi 27 novembre, une opération judiciaire a mobilisé les Pelotons de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de Dreux, Lucé et Châteaudun (Eure-et-Loir), ainsi que dix enquêteurs de la S.R. de Versailles et de la brigade de Chevreuse. Elle a abouti à l’interpellation de deux auteurs présumés et d'un complice. À cette occasion, les gendarmes ont saisi des téléphones et un véhicule utilisé par les auteurs, un Colt 45 et 1,25 kg de résine de cannabis.

Déférés devant le tribunal judiciaire de Versailles mercredi 29 novembre, les mis en cause ont été placés en détention provisoire dans l’attente de leur procès.

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