Interception d’un go fast en Aveyron : les gendarmes normands saisissent plus de 420 kilos de cannabis
- Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
- Publié le 11 octobre 2023
C’est au terme de deux mois d’enquête que, le samedi 7 octobre 2023, les gendarmes de la Section de recherches (S.R.) de Rouen et de la Brigade de recherches (B.R.) des Andelys ont interpellé des trafiquants de drogue lors d’un go fast traversant l’Aveyron, saisissant pour 3,4 millions d’euros de produits stupéfiants lors de cette opération.
L’enquête débute grâce aux militaires de la brigade de Gisors, dans l’Eure, qui découvrent une voiture volée sur un parking de la ville au début du mois d’août 2023. C’est une grosse cylindrée, un modèle puissant, souvent utilisé par les trafiquants pour le transport de stupéfiants lors des go fast routiers. Les recherches s’orientent alors de ce côté et une enquête préliminaire est ouverte sous l’égide du procureur de la République d’Évreux, qui la confie à la Section de recherches (S.R.) de Rouen, en co-saisine avec la Brigade de recherches (B.R.) des Andelys. Des planques sont alors mises en place avec le concours du Groupe d’observation et de surveillance (GOS) de Rouen. Donnant rapidement de premiers résultats, elles permettent aux enquêteurs d’orienter leurs investigations vers un groupe d’individus habitant dans l’Oise. Le 17 août, une information judiciaire est ouverte.
Une opération d’ampleur déclenchée début octobre
Grâce aux surveillances poursuivies, les enquêteurs constatent, dans la nuit du 3 au 4 octobre, que les trafiquants se déplacent en convoi, en direction du sud de la France. Ces derniers, qui franchissent la frontière espagnole le lendemain, vers midi, semblent être allés s’approvisionner en marchandise soit auprès d’un grossiste en Espagne, soit directement auprès d’un producteur de résine de cannabis au Maroc.
C’est à ce moment que tout s’accélère pour les gendarmes normands. Avec l’accord du juge d’instruction, ils préparent un dispositif d’interception du convoi prêt à intervenir dès lors que celui-ci fera son retour sur le territoire français. Une douzaine d’enquêteurs font alors route vers les Pyrénées : ils viennent de la S.R. de Rouen, du Groupement de gendarmerie départementale de l’Eure (GGD 27) et de la Section d’appui judiciaire (SAJ) de Rouen. Une opération conséquente est mise en œuvre, conduite par le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), renforcé par les GOS de Montpellier et de Marseille. Les GGD des Pyrénées-Orientales et de l’Aveyron apportent également leur concours et la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Toulouse est engagée. Au total, plus de 50 gendarmes sont déployés, prêts à intercepter les malfaiteurs.
Dans le même temps, la surveillance se poursuit, et au cours de la nuit du 6 au 7 octobre, un peu avant minuit, les enquêteurs détectent le retour du convoi sur le territoire français. L’interception du véhicule porteur sera déclenchée dès que les conditions de sécurité seront réunies.
Carton plein pour les gendarmes
Les gendarmes mettent fin au périple des délinquants à 3 h 30, sur l’A75, à hauteur de Verrières, en Aveyron. Alors que le convoi roule à tombeau ouvert en direction de Clermont-Ferrand, l’Audi S6, volée à Orly, est interceptée, et ses deux occupants interpellés. Le résultat est sans appel : 420 kilos de cannabis sont découverts dans l’habitacle (410 kilos de résine conditionnés dans douze valises et 12 kilos d’herbe de cannabis). La valeur des produits saisis est estimée à 3,4 millions d’euros à la revente.
Le conducteur, âgé de 28 ans, et le passager, qui en a 22, tous deux connus de la Justice, sont placés en garde à vue. Un troisième auteur, identifié comme commanditaire, est interpellé quelques heures plus tard à Nogent-sur-Oise par la S.R. de Rouen, renforcée par les gendarmes de l’Oise. Âgé de 27 ans, il est également conduit en garde à vue.
À l’issue de cette procédure, tous trois sont amenés devant le juge d’instruction à Évreux, qui les met en examen, notamment pour trafic, importation de produits stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs. Placés en détention provisoire, ils encourent 30 ans de réclusion criminelle.
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