Injections illégales d’acide hyaluronique et de botox : les gendarmes de la S.R. de Lille interpellent deux sœurs dans le nord de la France

  • Par la rédaction du site Gendinfo
  • Publié le 19 juillet 2023
Une image de l'ensemble des objets des deux soeurs, saisis par les enquêteurs.
© Gendarmerie nationale

Les gendarmes de la Section de recherches (S.R.) de Lille ont placé en garde à vue, ce mercredi 12 juillet 2023, deux femmes soupçonnées d’avoir effectué des injections illégales d’acide hyaluronique et de botox sur plusieurs clients. Au total, 26 victimes, dont certaines présentent des complications sévères, ont été recensées par les enquêteurs.

En mars 2023, alors qu’ils réalisent une veille numérique sur la thématique des injections illégales d’acide hyaluronique et de botox, les enquêteurs de la Section de recherches (S.R.) de Lille détectent deux comptes Instagram et Snapchat particulièrement actifs, proposant ce type de prestations.

120 000 euros de bénéfices

S’appuyant sur des investigations numériques, les enquêteurs de la gendarmerie identifient et localisent la propriétaire des deux comptes, se présentant sous le pseudonyme de « Doctor Lougayne ». Sous la direction du parquet de Valenciennes, débute alors une enquête qui permet de confirmer les pratiques illégales de la pseudo-docteur, qui officie avec l’aide de sa sœur. Plusieurs centaines de clients sont identifiés et les bénéfices de leurs activités sont estimés à plus de 120 000 euros.

Grâce à des surveillances, les gendarmes matérialisent l’organisation de séances d’injections dans toute la France, dans des appartements ou des salons d’esthétique loués pour l’occasion, voire même à domicile. À l’occasion d’une de ces séances, organisée dimanche 14 mai 2023, à Valenciennes, les deux mises en cause sont interpellées, après avoir procédé à des injections sur plusieurs clientes, pour des tarifs allant de 200 à 400 euros.

Sur les lieux, les enquêteurs de la S.R. de Lille retrouvent une centaine de seringues et de fioles d’acide hyaluronique et de botox, pour la plupart d’origine étrangère. Certaines sont même périmées. La perquisition du domicile des auteurs engendre également la saisie d’autres produits de comblement, de plus de 14 000 euros en liquide, de deux véhicules haut de gamme et de nombreux objets de luxe.

Afin de permettre l’analyse des produits saisis, les deux sœurs sont laissées libres. Parallèlement, la gendarmerie diffuse un appel à victimes. Au total, 26 plaintes sont recueillies par les enquêteurs. Certaines victimes présentent des complications graves, ayant nécessité la réalisation d’opérations chirurgicales (infections, inflammations, nécroses, etc.).

Les dernières investigations permettent par ailleurs d’établir que les auteurs poursuivent leur activité et qu’elles exercent des menaces contre certains clients exprimant leur mécontentement afin de les dissuader de porter plainte. Le rapport d’analyse des produits de comblement saisis, délivré début juillet, atteste de la présence de toxine botulique, pourtant interdite à la vente libre, et dont l’injection ne peut être faite que par un médecin. De plus, le taux de bactéries mesuré dans certains produits s’est révélé cinquante fois supérieur au seuil maximum autorisé.

12 chefs d’accusation

À la lumière de ces nouveaux éléments, les deux femmes sont de nouveau placées en garde à vue le 12 juillet 2023, pour douze chefs d’accusation, dont tromperie sur la nature, la qualité substantielle ou l’origine d’une prestation de services ; escroquerie ; exercice illégal de la profession de médecin ; usurpation du titre ou de la qualité de médecin ; mise en danger de la vie d’autrui par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence ; blessures involontaires avec incapacité n’excédant pas 3 mois par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence ; administration ou utilisation de produit à finalité sanitaire ou cosmétique sans respecter les conditions particulières ou restrictions fixées par l’ANSM ; importation, transport, acquisition, détention, emploi de produits relevant de la législation sur les substances vénéneuses ; menaces pour ne pas porter plainte ; mise en service de dispositif médical sans certificat attestant sa performance et sa conformité aux exigences essentielles, travail dissimulé et, enfin, blanchiment.

Présentées devant le tribunal judiciaire de Valenciennes le 13 juillet, en vue d’être jugées en comparution immédiate, les deux femmes ont demandé un report, fixé au 17 août 2023. Dans l’attente, la mise en cause principale est placée en détention provisoire et sa sœur, sous contrôle judiciaire.

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