L’affaire débute en septembre 2022, quand la Section de recherches (S.R.) de Reims (51) a vent de l’existence probable d’un trafic de stupéfiants qui impliquerait des individus résidant en zone gendarmerie et qui s’approvisionneraient à Chaumont et dans ses environs. L’étude approfondie de ces renseignements conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Chaumont.

Le magistrat en charge de la thématique co-saisit alors la S.R. de Reims et le Groupement de gendarmerie départementale de la Haute-Marne (GGD 52).

Très vite, les gendarmes se rendent compte que leurs homologues de la Brigade de sûreté urbaine (BSU) du commissariat de police de Chaumont (Direction départementale de la sécurité publique de la Haute-Marne - DDSP 52) enquêtent sur les mêmes objectifs. Le parquet décide alors de joindre les procédures. Commence alors une coopération interservices, notamment basée sur un échange fluide d’informations, qui va rapidement porter ses fruits. Pour atteindre leur but, la S.R. de Reims, le GGD 51 et la BSU se répartissent donc les objectifs.

Mise en œuvre de techniques spéciales d’enquête et de surveillances

Unité spécialisée dans la lutte contre la criminalité organisée, la S.R. de Reims, en accord avec le parquet de Chaumont, met en œuvre des techniques spéciales d’enquête et des surveillances, qui lui permettent de matérialiser la vente de produits stupéfiants, essentiellement de l’héroïne et de la résine de cannabis, dans certains quartiers de Chaumont et aux environs. Par la même occasion, les gendarmes mettent au jour l’existence, sur le même secteur, d’un autre réseau, de moindre ampleur cette fois, plus spécialisé dans la vente de cocaïne.

Déjouant l’extrême prudence des suspects, qui n’utilisent pas leurs téléphones portables dans le cadre de leurs activités illicites, les enquêteurs, appuyés par le Groupe d’observation et de surveillance (GOS) de Reims, parviennent rapidement, au gré des surveillances, à reconstituer l’organisation du réseau et à identifier formellement onze de ses membres. Ils établissent par ailleurs son mode d’approvisionnement et de revente. Il apparaît ainsi, selon le communiqué du parquet de Chaumont, qu’un individu achète de l’héroïne, environ 7 000 euros le kg, pour la revendre au prix 13 000 euros le kg à d’autres personnes chargées quant à elles d’écouler la marchandise sur différents points de deal à Chaumont et ses alentours.

Livraisons sous surveillance…

Dès lors, fort de tous ces éléments, les services d’enquête (S.R. de Reims, GGD 52 et BSU / DDSP 52) se mettent en ordre de bataille pour être en mesure d’intervenir au plus proche d’une opération d’approvisionnement.

Il ne leur faudra attendre que quelques semaines pour passer à l’action ! En effet, le 21 avril 2023, ayant décelé la réalisation d’une livraison au cours de la nuit, dans un quartier de Chaumont, les forces de l’ordre lancent une vaste opération judiciaire au petit matin, mobilisant de nombreux moyens humains (60 militaires de la gendarmerie et 44 policiers) et techniques.

L’antenne GIGN de Reims, le Peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG) de Valduc, les antennes Raid de Strasbourg et de Nancy, les équipes cynophiles de gendarmerie de Chaumont et de Vitry-le-François, l’équipe cynophile des douanes de Chaumont, les Pelotons de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de Chaumont et de Langres, ainsi que des enquêteurs de la compagnie de Chaumont et de Langres, mais aussi du commissariat de police de Chaumont sont ainsi déployés en appui des unités d’enquête, afin de procéder aux interpellations des suspects et aux perquisitions des différents domiciles, à Chaumont et ses environs.

11 interpellations, 6,5 kg d’héroïne saisis

L’opération conduit à l’interpellation des onze mis en cause identifiés au cours de l’enquête et à la saisie d’environ 6,5 kg d’héroïne, 4 kg de résine de cannabis, trois voitures, 75 430 euros en numéraire, ainsi que trois armes.

Au terme de leur garde à vue, les onze individus sont mis en examen. Cinq d’entre eux ont fait l’objet d’une comparution immédiate le 24 avril 2023. Un report d’audience ayant été sollicité par la défense, ils ont été incarcérés dans l’attente de leur jugement le 9 mai 2023. Les six autres mis en cause ont fait l’objet d’une convocation en justice.

Fruit d’une belle coopération interservices, cette opération a contribué à ramener calme et sérénité dans la vie des habitants de ce quartier, qui pâtissaient au quotidien des agissements de ce réseau criminel.