Greffes de rein : l’Antenne OCLAESP de Guyane met fin aux agissements douteux d’un néphrologue et de ses complices

  • Par la rédaction du site Gendinfo
  • Publié le 24 novembre 2023
Un gendarme de dos avec un marquage OCLAESP
© OCLAESP

Mardi 14 novembre 2023, une vaste opération judiciaire a été menée par l’OCLAESP (Office Central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique) et les gendarmes de Guyane afin de mettre un terme aux agissements frauduleux de l’Association pour le traitement de l’insuffisance rénale en Guyane, dont le néphrologue n’inscrivait pas ses patients sur la liste d’attente de greffe. Plus de 80 victimes sont recensées.

Mi-juillet 2023, les enquêteurs du détachement de l’Office central de lutte contre les atteintes à
l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) de Cayenne recueillent un renseignement relatif à des pratiques douteuses dans un centre de néphrologie. Certains patients seraient exclus du parcours de greffe de rein, alors même que leur espérance de vie est diminuée. Les premières vérifications permettent de confirmer le renseignement.

37 enquêteurs mobilisés

Début août, le procureur de la République de Cayenne confie la direction de l’enquête au détachement local de l’OCLAESP. Au total, 37 enquêteurs de l’OCLAESP, du Groupe interministériel de recherches (GIR) et du Commandement de la gendarmerie (COMGEND) de Guyane vont procéder aux investigations. Celles-ci permettent de déterminer que le néphrologue du centre n’accompagne pas les patients vers le parcours de greffe et ne les inscrit pas sur les listes d’attente, contrairement à ce qu’il leur fait croire. L’exploitation de la liste de patients dialysés au sein de l’association mise en cause, comparée à celle de l’agence Biomédecine, permet en effet de mettre en lumière le décalage important entre le nombre de patients inscrits sur la liste d’accès à une greffe et le nombre de patients dialysés (75 au total), persuadés d’y être.

Quelque 80 victimes recensées

Au regard des éléments recueillis par les enquêteurs, une vaste opération judiciaire est déclenchée mardi 14 novembre 2023, en Guyane ainsi que sur le territoire métropolitain. Le néphrologue, son épouse et trois responsables de l’association sont interpellés et placés en garde à vue. Lors des perquisitions réalisées au sein des domiciles des mis en cause, les enquêteurs vont saisir des documents permettant de matérialiser des infractions en lien avec le travail dissimulé. La somme de 1,4 million d’euros est également saisie au cours de l’enquête.

Au total, ce sont plus de 80 personnes qui sont concernées par les pratiques du néphrologue et de son épouse. Parmi elles, 73 victimes ont pu être entendues durant la période de garde à vue des mis en cause et 24 ont déposé plainte auprès de la gendarmerie contre le praticien. Au terme de leur garde à vue, le vendredi 17 novembre 2023, le néphrologue et son épouse ainsi que la personne morale sont poursuivis pour les chefs d’accusation de travail dissimulé et abus de faiblesse sur personne vulnérable. Ils devront répondre de ces faits devant le tribunal judiciaire le 21 mars 2024. La présidente de l’association est quant à elle renvoyée devant le tribunal judiciaire pour l’infraction de travail dissimulé.

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