Eure : les gendarmes démantèlent un réseau de vols de véhicules utilitaires et de trafic de pièces détachées

  • Par la rédaction du site Gendinfo
  • Publié le 29 avril 2023
De l'outillage volé saisi par les enquêteurs posé sur le sol d'un hangar, avec en arrière-plan, un kakémono de la section de recherches de Rouen.
© S.R. Rouen

Les enquêteurs de la section de recherches de Rouen, avec l’appui de plusieurs unités de gendarmerie, ont mis fin aux agissements d’une équipe de voleurs opérant dans l’Eure et dans les départements limitrophes, et ciblant les véhicules utilitaires. Six mis en cause ont été interpellés les 25 et 26 avril dans l’Eure. Dès le lendemain des interpellations, les gendarmes ont commencé la restitution des biens dérobés aux victimes identifiées.

Ils avaient monté leur petite affaire loin des regards, en bord de Seine, sur la commune des Trois-Lacs, dans l’Eure. Mais c’était sans compter le flair des gendarmes ! C’est en effet là que les enquêteurs de la Section de recherches (S.R.) de Rouen ont découvert, le 25 avril, lors d’une vaste opération judiciaire, un véritable atelier automobile clandestin servant à désosser les véhicules volés. Six individus, suspectés d’être à l’origine de nombreux vols d’utilitaires et d’un trafic de pièces détachées, ont été interpellés.

Vols de cuivre et de véhicules utilitaires

L’affaire débute il y a un peu plus de deux mois, tandis que la Section de recherches (S.R.) de Rouen (76) enquête sur un important vol de cuivre commis en février 2023. Près de 50 tonnes de métal ont été dérobées au sein d’une entreprise implantée sur la commune du Val d’Hazey (27), pour un préjudice estimé à 250 000 euros.

Très rapidement, les investigations orientent les militaires vers une équipe de malfaiteurs qui commettent également des vols nocturnes de véhicules utilitaires dans l’Eure et dans les départements limitrophes, utilisant un véhicule volé de type Mégane RS pour se rendre sur les lieux des faits.

Une enquête pour association de malfaiteurs et vols en bande organisée est alors ouverte. Avec le concours du Groupe d’observation surveillance (GOS) de Rouen, les enquêteurs de la S.R. de Rouen parviennent à identifier le principal instigateur de ce réseau de vols de véhicules utilitaires, lesquels étaient ensuite désossés pour en récupérer diverses pièces détachées et autres accessoires destinés à la revente ou à la remise en état de véhicules d’occasion.

L’individu à la tête de cette organisation très bien structurée est ainsi installé sur une parcelle située sur la commune des Trois-Lacs, dans l’Eure, en bordure de la Seine et au pied d’une falaise qu’il a lui même creusée afin d’agrandir son espace de vie et de « travail ».

Un véritable atelier automobile clandestin en bord de Seine

Dans la nuit du 23 au 24 avril 2023, les gendarmes du GOS et de la S.R. de Rouen constatent le vol de deux véhicules utilitaires dans l’Eure (27) et dans l’Eure-et-Loir (28). Le lundi 24 au matin, la décision est alors prise, sous l’autorité du parquet d’Évreux, de procéder à une vaste opération judiciaire dès le lendemain aux Trois Lacs.

Mardi 25 avril 2023, au petit matin, 60 militaires sont ainsi engagés sur terrain, mobilisant plusieurs unités de gendarmerie  : S.R. et GOS de Rouen, Groupement de gendarmerie départementale (GGD) de l’Eure, Peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG) de Paluel, brigade fluviale de la gendarmerie de Rouen, ainsi que le Plateau d’identification des véhicules (PIV), de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), de Pontoise (95).

Cinq individus, âgés de 20 à 42 ans, domiciliés dans l’Eure et dans les Yvelines, et pour la plupart déjà connus de la Justice, sont interpellés et placés en garde à vue.

Sur le terrain du principal protagoniste, les gendarmes découvrent un véritable atelier automobile clandestin installé sous un chapiteau, bien dissimulé sur un terrain en contrebas d’une falaise. C’est là que les véhicules volés étaient désossés. Tous les outils professionnels nécessaires au découpage et au démontage des pièces des véhicules sont d’ailleurs découverts sur place.

 

Portières et capots de véhicules utilitaires démontés et entreposés.

Portières et capots de véhicules utilitaires démontés et entreposés.

© S.R. Rouen

Véhicules volés, stocks de pièces détachées et infractions au droit de l’environnement et de l’urbanisme

Avec le concours de l’IRCGN, les enquêteurs parviennent à identifier une quinzaine de véhicules volés. Ils trouvent également, stockées dans des fourgons ou sur des palettes, de nombreuses pièces détachées (roues, portières, capots, moteurs, amortisseurs, sièges, optiques…) conditionnées pour être revendues. La perquisition permet également la découverte d’outillages divers volés et pas moins de 70 clés de contact de véhicules.

Le terrain abritant l’atelier clandestin étant situé face à la Seine, le concours de plongeurs de la brigade fluviale de la gendarmerie de Rouen est sollicité afin de sonder le fleuve. Plusieurs plaques d’identification de véhicules découpées sont ainsi découvertes, immergées aux endroits où le principal suspect avait été observé en train de les jeter à l’eau quelques jours auparavant.

Aux vols de véhicules utilitaires et au trafic de pièces détachées, viennent également s’ajouter plusieurs infractions au droit de l’environnement et de l’urbanisme, telles la transformation du site en atelier automobile clandestin et l’extension de la parcelle par le creusement dans la falaise, lesquelles sont relevées par les enquêteurs dans le cadre d’une procédure incidente, initiée avec la coopération d’agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) et de la DREAL.

Le 26 avril 2023, dans le courant de l’après-midi, un individu présenté comme le receleur présumé des pièces détachées est interpellé à son tour. Âgé de 51 ans et originaire du Val-d’Oise (95), il est également placé en garde à vue.

Cette opération de police judiciaire a nécessité un engagement important pour identifier la quinzaine de véhicules utilitaires - ainsi que les divers outillages - volés entre le 29 mars et le 24 avril 2023. Le préjudice est estimé à près de 400 000 euros, qui viennent s’ajouter aux 250 000 euros liés au vol de cuivre initial. Dès le lendemain des interpellations, les gendarmes ont ainsi pu commencer la restitution des biens dérobés aux victimes identifiées.

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