Depuis quelques années les prix de la vanille se sont envolés. Elle est devenue la deuxième épice la plus chère au monde, après le safran. Avec pour conséquence de véritables enjeux de sécurité pour les producteurs, et donc pour les gendarmes de ce territoire ultramarin.  
Ainsi, en 2022, trois vols portant sur une demi-tonne de vanille ont été commis au préjudice de vaniliculteurs de l'île de Tahaa, représentant 24 009 603 francs pacifiques (environ 200 000 €).
Dans un premier temps, les investigations diligentées par les gendarmes de la Brigade territoriale autonome (BTA) de Tahaa n’ont pas permis d'identifier formellement les auteurs de ces vols. Mais, au début de l'année 2023, grâce à l'exploitation de plusieurs renseignements, les enquêteurs sont parvenus à identifier l’un des mis en cause.
Co-saisis par le parquet de Papeete, les enquêteurs de la Section de recherches (S.R.), du Groupe interministériel de recherches (GIR) de Papeete et de la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) des Archipels ont poursuivi les investigations, laissant apparaître que 100 kg de vanille avaient été dérobés en 2021, puis 540 kg en 2022. Les enquêteurs ont fini par identifier plusieurs voleurs et receleurs.

Vanille en stock

Du 30 mai au 2 juin 2023, une opération judiciaire mobilisant une trentaine de militaires a été lancée par les gendarmes de Polynésie française, sur les îles de Tahaa et Raiatea, pour démanteler ce réseau de trafiquants. Sept individus ont été interpellés.
À l'issue de leur garde à vue, six ont été déférés au parquet, poursuivis des chefs de vols aggravés et recel de vols aggravés. Cinq ont été placés en détention provisoire et le sixième demeurera sous contrôle judiciaire en attendant l’audience prévue le 20 juillet prochain.
Parmi ces six prévenus figurent un individu en état de récidive légale et un acheteur professionnel de la filière vanille. Les auteurs de ces faits, âgés entre 24 et 51 ans, encourent une peine d'emprisonnement de 10 ans et une peine d'amende de 18 007 202 FCP (150 000 €).
La résolution de cette affaire, grâce aux moyens humains et matériels déployés par le Commandement de la gendarmerie (COMGEND) pour la Polynésie française, illustre l'engagement du parquet et de la gendarmerie pour lutter contre ces vols et recels de vanille, qui touchent l'île de Tahaa de façon récurrente, principalement aux mois de mai et juin, et qui génèrent chez les vaniliculteurs un lourd préjudice financier et moral.