Cybercriminalité : les gendarmes de la section de recherches de Bordeaux démantèlent un réseau d’escroquerie en ligne

  • Par la rédaction du site Gendinfo
  • Publié le 18 mai 2023
Un gendarme dont on ne voit que le brassard est entrain de menotter un individu.
© Gendarmerie nationale

Le 25 avril 2023, plus de 40 militaires de la gendarmerie et plusieurs équipages de la sécurité publique d’Île-de-France ont interpellé, en banlieue parisienne, quatre individus impliqués dans un vaste schéma d’escroquerie informatique. Le résultat d’une enquête complexe, menée avec minutie durant plusieurs mois.

La lutte contre la cybercriminalité est l’une des priorités du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, et de fait de la gendarmerie. Pour y faire face, l’Institution a développé depuis plusieurs années des savoir-faire et procédé à la montée en compétences de ses effectifs. Cette expertise est aujourd’hui l’une des forces de l’Institution, permettant à ses militaires, devenus experts, de mettre régulièrement fin aux agissements de cyber-délinquants chevronnés.
C’est dans ce contexte, que le 25 avril 2023, les gendarmes de la Section de recherches (S.R.) de Bordeaux, appuyés par une unité d’intervention de la gendarmerie, ainsi que par des effectifs de sécurité publique de la Région Île-de-France, ont lancé une opération coordonnée d’interpellations et de perquisitions, dans la proche banlieue de la capitale. Leurs cibles : des individus soupçonnés d’être impliqués dans un schéma d’escroquerie au faux support technique. Une méthode qui permet de piéger de nombreuses personnes, dont la majorité sont des particuliers.

Une fenêtre “pop-up” à l’effigie de Windows

Le concept de l’escroquerie est simple. Les malfaiteurs font apparaître sur les ordinateurs de leurs victimes, une fenêtre « pop-up » à l’effigie de Windows, indiquant une attaque informatique d’origine virale. Mises en confiance par une bannière officielle, reprenant l’appellation et les codes graphiques de Windows, les victimes composent un numéro associé à une plateforme téléphonique et confient leurs coordonnées bancaires à leur interlocuteur. En retour, la victime reçoit une facture à l’en-tête d’une société informatique ayant une existence réelle, mais faisant l’objet d’une usurpation d’identité.
L’argent récupéré grâce à ce procédé est ensuite versé sur un compte bancaire professionnel ouvert spécialement pour la combine. L’étude de l’ensemble des comptes de cette société, implantée en France, dévoile aux gendarmes tout un circuit de blanchiment qui transfère l’argent des victimes vers les comptes de plusieurs autres sociétés sous-traitantes implantées en Tunisie et spécialisées dans les call-centers. Le gérant de ces sociétés ainsi que son associé et l’individu assurant le rôle de comptable sont impliqués. Au sein de cette structure, un autre individu, toujours basé en Tunisie, est chargé de mettre à disposition des escrocs présents sur le territoire français, des numéros de centres d’appels avec des opérateurs.

160 000 euros en numéraire

Les investigations effectuées par le groupe cyber de la Section de recherches (S.R.) de Bordeaux permettent ainsi de mettre en lumière, à compter du mois d’octobre 2020, un schéma de fraude d’ampleur nationale.
Le 25 avril 2023, après plusieurs mois d’enquête permettant d’identifier plusieurs acteurs de ce réseau, 40 militaires issus de la S.R. de Bordeaux, mais également d’unités d’intervention de la gendarmerie, appuyés par des effectifs de sécurité publique de la Région Île-de-France, interpellent en simultanée quatre cibles dans plusieurs départements franciliens. Les perquisitions effectuées aux domiciles des escrocs présumés conduisent à la découverte et à la saisie de plus de 160 000 euros en numéraire, d’importantes sommes sur différents comptes bancaires ainsi que de deux véhicules haut de gamme.
À l’issue des gardes à vue, et dans le cadre d’une information ouverte le jeudi 27 avril 2023, trois des quatre interpellés sont présentés devant un magistrat instructeur de la JUNALCO – J3 (Juridiction chargée de la lutte contre la criminalité organisée – section J3 Cybercriminalité), du Tribunal judiciaire de Paris, et sont mis en examen. Le principal commanditaire est incarcéré et les deux autres mis en cause placés sous contrôle judiciaire.
Les gendarmes de la S.R. de Bordeaux poursuivent leurs investigations.

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