Au cours du mois de mars 2023, des commerces de la région Centre-Val-de-Loire sont victimes de descentes, toujours de nuit. Trois départements voisins, à savoir la Sarthe et le Maine-et-Loire, en région Pays-de-la-Loire, et la Vienne, en région Nouvelle-Aquitaine, sont aussi touchés. Les malfaiteurs ciblent majoritairement les enseignes de sport, les bureaux de tabac, les pharmacies, parfumeries, opticiens ou encore les concessions automobiles. Ce phénomène prend rapidement de l’ampleur, et une information judiciaire est ouverte par le parquet du tribunal judiciaire de Blois au mois de mai. La Section de recherches (S.R.) d’Orléans, saisie, met sur pied un groupe de travail régional afin de conduire l’enquête.

Des investigations difficiles...

Le travail des gendarmes est rendu particulièrement complexe en raison du profil des délinquants, très défavorablement connus de la Justice. Chevronnés et méfiants, ce sont des individus dangereux et mobiles, difficiles à localiser, rompus aux vols. Ils multiplient les mesures de sécurité, et sont suffisamment bien organisés pour orchestrer de véritables raids nocturnes en utilisant des véhicules dits « de guerre ». Ces derniers sont toujours volés, faussement plaqués, et la plupart du temps incendiés une fois les méfaits commis. Ces malfaiteurs n’hésitent pas non plus à user de la force contre les patrouilles de gendarmerie croisant leur route.

Néanmoins, à force d’investigations et de surveillances, les enquêteurs parviennent à relier les faits entre eux, mettant également en évidence l’organisation de cette bande organisée : une structure dite « à tiroirs », évolutive et très active, dont les membres sont en lien avec d’autres individus résidant en Eure-et-Loir. Après quelques mois de travail minutieux, l’enquête permet d’imputer 28 périples aux auteurs présumés, montrant parfois plusieurs faits commis au cours d’une même nuit, pour un préjudice total de plus de 800 000 euros.

… pour une opération réussie

Le 25 septembre 2023, avec l’appui de l’antenne du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) de Tours, d’autres unités d’intervention, de gendarmes mobiles et de gendarmes de la région de gendarmerie Centre-Val-de-Loire, une opération judiciaire est déclenchée. Lors des perquisitions, les enquêteurs saisissent des éléments de preuve relatifs aux faits incriminés. Trois individus sont placés en garde à vue et présentés trois jours tard au magistrat instructeur. Ce dernier les met en examen et ordonne leur placement en détention provisoire, alors que l’enquête se poursuit.